Affaire Evra : Domenech estime qu'il "ne se rend pas compte de ce qu’il dit"

Patrice Evra, le Mondial 2010, Knysna… Depuis 24 heures et des poussières, ces vieux démons du football français sont revenus sur le devant de la scène médiatique. Alors forcément, la réaction de Raymond Domenech était attendue. L’ancien sélectionneur des Bleus, consultant pour Ma Chaîne Sport, est revenu sur le cas Evra, au cœur de la tourmente depuis son interview choc diffusée dans Téléfoot dimanche. Pour l’entraîneur vice-champion du monde 2006, le Mancunien "ne se rend pas compte de ce qu’il dit". Domenech regrette surtout le timing et estime qu’une sanction est nécessaire. "L’équipe de France est plus importante que Patrice Evra et l’image de l’équipe de France est capitale. Elle était en train de se refaire et il en remet une couche, c’est dommage. Je pense qu’on doit faire quelque chose".

Au cours de son intervention (à retrouver en intégralité ici), Domenech est revenu une énième fois sur l’épisode sud-africain. Il est celui qui a confié le capitanat à Evra avant la Coupe du monde. Une décision qu’il déplore aujourd’hui. "Il n’avait pas les épaules pour avoir le brassard. Il parle et il réfléchit après. Je comprends Didier (Deschamps, NDLR). On ne peut pas fonctionner comme ça quand on est capitaine. Le capitaine est la voix de l’entraîneur sur le terrain, il est un vrai lien entre lui et les joueurs. Il n’est pas le chef de la bande des joueurs. C’est ce qu’il n’a pas compris. C’est pour ça que je lui en ai voulu. Je pense que je me suis trompé. Mais y avait-il quelqu’un d’autre capable de le faire à ce moment-là ?"

Domenech assure pourtant n’avoir jamais eu le moindre problème avec Evra et va même jusqu’à lui trouver des circonstances atténuantes. "Il a été pris dans cette loi du milieu, du quartier, où on ne peut pas trahir. Celui qui n’est pas comme les autres peut être exclu. Mais il n’a pas été le pire à Knysna". Résolument optimiste, Domenech va jusqu’à imaginer que la sortie d’Evra pourrait avoir un impact positif pour la suite. "Il y a au moins la moitié des joueurs qui pense la même chose [que lui] sans oser le dire. Ils le pensent réellement, parce qu’ils sont sous cette même pression. Ils en ont assez qu’on les critique, qu’on leur parle de tout ça. Qu’il y en ait un qui soit capable de le dire, ça renforce sa position. Il s’impose comme un leader à l’intérieur. Ça, ça peut souder les mecs". Une chose est sûre. Il faudra attendre le mois de novembre pour savoir si Evra aura fait plus de bien ou de mal aux siens.