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Après Ukraine-France (2-0) - Barrages Mondial 2014 : La crise de foi, ils ne connaissent pas

Geoffrey Steines

Mis à jour 17/11/2013 à 09:58 GMT+1

Même placés au bord du précipice, les Bleus continuent d'afficher leur confiance. Une sérénité qui interpelle et tranche avec l'urgence de la situation.

Matuidi : "Déçu mais pas abattu"

Dans trois jours, si l'histoire se termine bien, on saluera après coup cette confiance affichée, signe d'une force indéniable. Celle d'un groupe capable de se relever et de rendre les claques, même les plus douloureuses. Dans le cas contraire, on se souviendra d'une forme de désinvolture devant l'ampleur de la tâche. Aucun doute, les Bleus ont pris un coup sur la tête vendredi soir à Kiev. Ils savent compter jusqu'à deux. Ils mesurent à quel point le défi qui les attend au Stade de France est complexe. Paradoxalement, ils n'ont pas semblé abattus. Déçus, oui, mais avec une forme de sérénité presque sidérante compte tenu de l'urgence de la situation.
Personne ne reprochera aux hommes de Didier Deschamps, pas plus qu'à ce dernier, de vouloir se battre jusqu'au dernier souffle. Encore eut-il fallut qu'ils mettent cette détermination dès le premier. Lundi dernier, à Clairefontaine, Blaise Matuidi avait dit ceci : "Les 24 joueurs qui sont là sont tous prêts à relever le défi physique. On sait que l'Ukraine est très performante dans ce domaine-là. On répondra présent." Jeudi soir, lors de la conférence de presse d'avant match, Deschamps comme son capitaine Hugo Lloris avaient eux parlé de "détermination". L'envie, l'engagement seraient là pour ce match aller. Les Bleus étaient prêts au combat. On allait voir ce qu'on allait voir et on a effectivement vu ce qu'on a vu, c'est-à-dire une incapacité à connecter les actes à la parole. Or voilà qu'avec la même force de conviction, les Français ont remis ça vendredi soir. "Mardi, on va jouer avec le cœur, avec les tripes", a ainsi lancé Matuidi.

La maison brûle mais les Bleus ne voient pas les flammes

Un discours relayé par tous ses coéquipiers, tous ceux, en tout cas, qui ont pris la parole après le match. Tous sont convaincus que le coup est jouable. "On sait qu'on est capables de renverser la situation", assure Lloris. "Il faut tirer la sonnette d’alarme pour se réveiller, mais ne pas être non plus désabusé, juge de son côté Samir Nasri. On n’est qu’à la mi-temps de cette double confrontation et tout reste encore possible"."On sait que ça sera difficile, mais on a le mental et, j’espère, la force pour y arriver, renchérit Mathieu Valbuena. C’est dur, mais il ne faut pas baisser la tête. Si on n’a pas la moelle maintenant, on ne l’aura jamais." Mieux vaudrait tard que jamais, effectivement. Mercredi matin, ça ne servira plus à rien.
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Lloris : "L'Ukraine nous a lancé un gros défi physique"

Encore une fois, il est bien normal que les Français croient encore en leurs chances. On n'imagine pas un Deschamps arrivant en conférence de presse pour dire "c'est fini, nous sommes éliminés, nous préparons déjà 2016". Mais de réaction en réaction, de visage en visage, cette absence d'urgence a interpellé vendredi dans les entrailles du Stade Olympique. "Les joueurs n'ont pas eu peur, ce n'est pas le problème", a souligné le sélectionneur. Mais peut-être serait-il justement temps que ce sentiment gagne ses joueurs. Pas une peur qui inhibe, mais une peur créatrice, faisant prendre conscience à chacun que, cette fois, ça chauffe vraiment. Pour paraphraser qui vous savez, notre maison brûle... et les Bleus ne voient pas les flammes. Voilà l'impression qu'ils ont laissée vendredi.
A l'heure de jouer à quitte ou double leur proche avenir planétaire, les Bleus conservent donc une sérénité au moins apparente. On ne sait plus trop s'ils veulent convaincre ou se convaincre. Une aptitude à l'auto-persuasion qui confine à la méthode Coué. Une forme d'optimisme par l'absurde. Pour un peu, les Bleus nous auraient annoncé que, oui, tout allait bien. La preuve? Maintenant, ils ne sont plus qu'à un match de la Coupe du monde, moitié moins qu'avant de débarquer à Kiev. C'est implacable mon bon monsieur. Vendredi soir, en dépit d'un résultat à mi-chemin entre défaite et déroute, l'équipe de France avait envie de voir le verre au quart plein. C'est une de ses dernières libertés. Il est encore temps d'y croire. Ou de faire croire. Les mots servent à ça. Mais mardi soir, ils ne seront plus d'aucune utilité. Comme à Kiev.
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Benzema Ukraine-France Barrages Mondial 2014

Crédit: Panoramic

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