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Barrages Mondial 2014 : Ce Portugal n’a rien de galactique

Nicolas Vilas

Mis à jour 15/11/2013 à 08:36 GMT+1

C’est un Portugal hésitant que va affronter la Suède en barrages pour la Coupe du monde 2014. Le point sur une Selecção qui n’ose imaginer un été sans aller au Brésil.

FOOTBALL 2012 Portugal - Pepe et Ronaldo

Crédit: AFP

"Nous n’avons la même capacité de convocation que des équipes comme l’Espagne et l’Allemagne." Non, Paulo Bento ne cherche pas d’excuses. Le sélectionneur du Portugal établit un constat : "Ces équipes comptent sur de bons joueurs qui sont très forts collectivement et qui ont une histoire." Le palmarès de la Selecção demeure tristement au néant en seniors. Et avant même de songer à remporter le prochain Mondial, il faut déjà assurer la qualif. Ça passe par un barrage face à la Suède. Les Portugais cogitent avant ce double affrontement et il y a de quoi.

Un classement FIFA et une année qui ne rassurent pas

Le Portugal figure à la 14ème place du classement FIFA. Ok, c’est mieux que la Suède (25ème) mais ça reste modeste. Depuis 2000, les Lusitaniens n’ont fait pire qu’une seule fois : en 2003, avec une 17ème place. L’équipe nationale sortait d’une Coupe du monde chaotique en Asie. Mais surtout, elle préparait son Euro. Une année de matches amicaux – qui rapportent moins de points au ranking – et qui alternaient entre exploits (2-1 contre le Brésil), cartons (l’historique 8-0 contre le Koweït, 4-0 contre la Bolivie) et déceptions (0-3 contre l’Espagne).
Cette année fut compliquée. Les qualifs ont fait mal. Le Portugal n’a jamais réussi à battre Israël (3-3, 1-1) et en amical, il a déçu contre l’Equateur (2-3) ou le Brésil (1-3). La Selecção est devenue une habituée des barrages. Le Mondial 2010 et le dernier Euro, les Portugais ont écarté la Bosnie-Herzégovine. Mais ce que beaucoup présentent comme un "avantage d’expérience" reflète bien les difficultés qu’à ce pays de 12 millions d’habitants à se qualifier sans encombre pour les phases finales.
Le Portugal n’en rate plus une depuis 2000. Et louper le Brésil serait une catastrophe. Peut-être prévisible. Aujourd’hui, la Selecção est composée d’éléments exilés en Ukraine, en Russie, à Monaco, ou en Turquie, de remplaçants de grands clubs, de jeunes en manque de temps de jeu dans les grands clubs portugais et de Cristiano Ronaldo… Bento puise désespérément dans son vivier et il a déjà capé 19 nouveaux. Constatons comment se compose son 4-3-3.

Gardiens : Rui Patricio n’est pas l’assurance tous risques

Rui Patricio est le portier titulaire de la Selecção depuis la nomination de Paulo Bento. Les deux hommes se connaissent bien pour avoir bossé ensemble au Sporting. Et Rui n’a pas changé. Il alterne entre le must et le moche. Il y a quelques jours, en Coupe du Portugal contre le Benfica (3-4 a.p.), il a tout fait : des arrêts impossibles et une toile impensable. En équipe nationale, sa boulette contre Israël (1-1) lui a valu une pluie de critiques. Nani prend sa défense : "J’ai joué avec Van der Star qui, pour moi, était l’un des meilleurs du monde et qui avait aussi des actions moins bonnes et peut-être même pires que celles de Rui." Le portier lisboète encaisse en moyenne un peu plus d’un but par sélection. Il est loin des belles stats de Ricardo, Eduardo ou Baía. Ses doublures se nomment Beto et… Anthony Lopes. Mais le jeune lyonnais qui vient de se blesser a dû céder sa place à Eduardo....
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Rui Patrício

Crédit: Sharkfoot

Défenseurs : Coentrão dans le doute et blessé

A droite, João Pereira (Valence) est l’attitré. Son indisponibilité a obligé Bento à lancer André Almeida qui alterne avec Maxi au Benfica. Le jeune Cédric (Sporting) aussi a été récemment convoqué. A 22 ans, il est un joueur en devenir. Côté gauche, c’est à Coentrão que revient le poste de latéral. Mais le blondinet est tricard au Real Madrid. En plus d’être en manque de temps de jeu, il vient encore de se blesser. Si Antunes s’est fait sa place à Malaga, c’est son club qui peine à tenir son rang. La charnière se compose d’un Bruno Alves qui a troqué le froid de Saint-Pétersbourg pour la chaleur stambouliote (Fenerbahçe) cet été et d’un Pepe qui doit batailler avec Varane pour garder sa place avec les Merengue. Luis Neto est un super-joker. A 25 ans, le joueur du Zenit devrait être l’un des patrons de la nouvelle Selecção. Et puis, il y a le polyvalent Ricardo Costa. Son expérience est son principal atout mais commence à devenir son plus gros défaut. A 32 ans, il ne représente plus l’avenir.

Milieux : Des noms certes, mais qui ne jouent pas dans des clubs de haut niveau

Bien sûr, João Moutinho est l’un des cadres de cette équipe. Mais pas sûr qu’en ayant signé dans un Monaco – certes ambitieux - mais pas encore européen, il y gagne en terme de progression. Autour de lui, Raúl Meireles qui alterne entre buts et coups de folie en Turquie. La saison dernière, il a pris onze matches de suspension pour avoir craché sur un arbitre. Le choix de carrière de Miguel Veloso (27 ans) en a laissé pas mal perplexes. Il fait le bonheur du Dynamo Kiev depuis plus d’un an mais son équipe peine à lui offrir des joutes de top-niveau. Les alternatives de Bento se jouent entre : Adrien - qui monte en puissance avec le Sporting -, Ruben Amorim - pas titulaire au Benfica -, Josué - qui lutte pour une place au FC Porto -. Oubliez Carlos Martins, Jesus l’a mis de côté. William Carvalho convoqué pour la première fois en sélection A pour ce barrage, incarne l’avenir mais la pépite du Sporting est encore tendre. Il découvre, à 21 ans, la Liga. Allons-y mollo.
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Raul Meireles Portekiz kampında

Crédit: AFP

Attaquants : Cristiano Ronaldo est là mais Nani, ce n’est plus ce que c’était

Est-il besoin d’évoquer Cristiano Ronaldo ? Le "capitão" est inspiré comme jamais et louche encore sur le Ballon d’Or. S’il rate le Mondial, il pourra presque lui (re)dire au revoir. Pour le moment, il a planté plus de 60 buts en 2013. Cristiano est intenable, y compris en Selecção où, comme au Real, il préfère évoluer dans le couloir. Et il le dit. CR7 en 9 ça n’a jamais été un franc succès et ce n’est pas vraiment une nécessité car Hélder Postiga fait le boulot. Qu’on aime ou pas, le buteur de Valence présente un ratio quasi-équivalent à celui de son capitaine, en équipe nationale (0,4 but par match).
Hugo Almeida (Besiktas) se contente donc des restes. Mais les deux pointes prennent de l’âge (31 ans pour Postiga, 29 ans pour Almeida). Reste le couloir droit, donc. Et là, il y a débat à défaut de hauts. Nani n’est plus vraiment désirable à Manchester United et il y mange des bouts de matches, Licá est tout juste mieux considéré au FC Porto et l’immense espoir, Bruma, est en rodage. L’ailier de 19 ans apprend vite et dans son nouveau club, le Galatasaray, il apprend à vivre sous pression. Reste à savoir si Bento en fait une alternative pour ses ailes. En se pétant les croisés du genou gauche, Vieirinha a mis un frein à sa carrière internationale. L’ailier de Wolfsburg est aussi l’un des symboles d’une Selecção en souffrance. Jusqu’ici le hasard a plutôt bien les choses en barrages.
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