Cristiano Ronaldo au Mondial 2014 - Le Portugal remercie Sepp Blatter

"L’autre est comme un commandant." Sepp Blatter avait trouvé les mots justes pour décrire Cristiano Ronaldo. Mais il s’était carrément planté dans le ton. La star du Real Madrid n’apprécie pas qu’on la moque. Le capitaine du Portugal a sorti à lui seul (ou presque) Zlatan et ses coéquipiers lors des barrages pour la Coupe de monde 2014. Ce mercredi matin, les Portugais remercient Blatter. Car depuis le sketch du big boss de la FIFA, leur capitaine fait son numéro. Et il explose les compteurs. En six rencontres, il a marqué à treize reprises : FC Séville (3 buts), Rayo Vallecano (2), Juventus (1), Real Sociedad (3), Suède (4). CR7 a carrément dégoûté Zlatan. "A partir de maintenant, je ne penserai pas à l’équipe nationale", a lâché le géant suédois qui n’a pas manqué de saluer la performance de son rival. Cristiano a inscrit la totalité des buts portugais sur ces barrages et même Ibra l’a applaudi au terme d’une seconde manche palpitante (2-3).

Malgré le voyage pour le Brésil assurée, le "capitão" reste sobre : "Je n’ai de réponse à donner à personne. J’essaie toujours de donner mon meilleur et j’ai fait mon travail comme je le fais ces derniers temps." L’attaquant préfère ne pas raviver une polémique déjà bien vive. L’ensemble des footballeurs, entraîneurs et dirigeants s’est rangé de son côté. Cristiano fait maintenant l’unanimité jusqu’à Barcelone. Pedro aussi a condamné la sortie de Blatter et en appelle au "respect".  Avant le tirage au sort des barrages, le Madrilène avait pourtant affirmé vouloir éviter la France "pour plusieurs raisons" qu’il n’a voulu évoqué pour ne pas être "sanctionné". Sepp lui a donné raison et s’est tiré une balle dans le pied et Cristiano l’achève d’une rafale de buts. Selon la presse espagnole, cette semaine, il aurait esquivé les appels du tout-puissant patron de la FIFA qui tente désespérément de rattraper le coup. Blatter inonde de compliments le compte Twitter  du joueur. "Je réponds sur le terrain", avait prévenu Ronaldo. Et à Stockholm, regard froncé, sourire rageur, il l’a rappelé : "Estou aqui !" ("Je suis là !")

Avec son triplé sur la Suède, Cristiano Ronaldo - qui n’avait jamais sévi contre ce pays – a atteint les 47 buts en Seleção et égale un certain Pauleta. A 28 ans et 109 capes, il est le co-meilleur buteur de l’histoire de l’équipe nationale portugaise. "Les records sont faits pour être battus mais ma priorité n’est pas de battre le record de Pauleta. Je savais que cela allait arriver naturellement", a-t-il lancé. Il y a quelques temps encore, certains y auraient vu de l’arrogance. C’est autre chose. Le gamin de Madère se shoote à la confiance. Il fait planer avec lui un pays mais aussi l’un des plus grands clubs du monde.

Il en est maintenant à 66 buts en 2013 (toutes compétitions confondues), dépassant ainsi son record personnel de 2012 (63 buts). C’est alors que reviennent les récursives questions sur le ballon d’or. Ronaldo n’en a qu’un, conquis il y a cinq ans, déjà. Il ne revendique rien et martèle : "Je réponds sur le terrain."Les dates de votations ont été repoussées au 29 novembre par la FIFA (encore un geste de Blatter ?) et jamais Cristiano n’a été aussi proche du doublé. La machine CR7 a franchi un nouveau cap. Au-delà des stats, son comportement impressionne. Les débats sur son manque de rendement en sélection n’ont plus de sens. Il assume son rôle de star, son statut de leader au moment où son pays vacillait, où moment son équipe déclinait. Au Brésil, il sera très attendu et les Portugais en espèrent beaucoup. Enormément. Passionnément…