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Didier Deschamps après France - Ukraine (3-0) : "Quand on a cet état d'esprit..."

Laurent Vergne

Mis à jour 20/11/2013 à 10:47 GMT+1

Fier de ses joueurs et heureux pour eux, Didier Deschamps estime que c'est leur volonté, bien plus que ses choix ou un système, qui les a sauvés. 

Didier Deschamps, France - Ukraine, 2013

Crédit: AFP

Est-ce le plus grand moment de votre carrière d’entraîneur ?
D.D. : J'ai connu de grands moments même si je n'ai pas une très longue carrière d’entraîneur derrière moi. Mais là, c'est la France. La présence de la France au Brésil, c'est quelque chose de fabuleux. Surtout après le résultat défavorable du match aller. C'était compliqué. Le mérite en revient aux joueurs. On devait faire deux grands matches pour se qualifier. On a raté le premier mais là, ils ont fait un très, très grand match.
Le retour au 4-3-3 a payé ce soir...
D.D. : J'ai un groupe, j'ai une équipe. Le système a son importance, oui, mais ce sont surtout les ingrédients qu'on y met. Je pense qu'avec un autre système, on aurait peut-être joué aussi bien ce soir. Je ne dis pas qu'on va jouer à chaque fois comme ça. C'est une question d'associations.  
Quand avez-vous décidé de revenir au 4-3-3 ?
D.D. : D'abord, le 4-3-3, c'était déjà une possibilité à l'aller. Je savais que sur les deux matches, j'aurais besoin de ce système de jeu. J'ai pris ma décision définitive dimanche. Il faut faire des choix. Peut-être que nous aurions été plus performants comme ça à Kiev. Mais peut-être pas. Ce qui est vrai, c'est que l'association des trois joueurs Cabaye-Matuidi-Pogba nous permettait d'être efficaces défensivement et en même temps de permettre à Pogba et Matuidi de se projeter vers l'avant.
C'est leur histoire. Je fais partie de leur histoire, mais c'est bien la leur.
Etes-vous fier d'eux? Etes-vous fier de vous?
D.D. : Je suis fier d'eux. Moi, je vis à travers eux. C'est leur histoire. Je fais partie de leur histoire, mais c'est bien la leur. Je le sais, j'ai été joueur et ce sont les joueurs qui écrivent l'histoire. Oui, je suis extrêmement satisfait en tant que sélectionneur, mais ma joie est d'abord pour eux.
Vous avez vécu de grands moments comme joueur dans ce stade. Parlez-nous de ces moments à la fin du match, quand vos joueurs vous portent en triomphe. Qu'avez-vous ressenti ?
D.D. : 3-0, c'est un score que j'ai déjà connu en étant joueur... Mais il faut relativiser quand même, c'était une finale de Coupe du monde à l'époque. J'aime bien ce stade. J'aime bien y revenir. C'est un beau moment avec le staff, les joueurs, c'est une joie collective. J'ai eu un peu peur d'y laisser une cote ou un rein, je ne suis plus tout jeune.
J'ai eu un peu peur d'y laisser une cote ou un rein, je ne suis plus tout jeune.
Quatre jours entre un match aller et un match retour, c'est exceptionnellement court. Est-ce que ça n'a finalement pas été un avantage pour évacuer au plus vite la gifle de Kiev ?
D.D. : Un avantage, je ne sais pas. On peut toujours le dire quand on réussit à retourner la situation. C'est surtout au niveau physique que c'est vrai. Les Ukrainiens avaient eu une grosse débauche d'énergie à l'aller. C'est une équipe jeune et j'ai eu l'impression qu'ils avaient fini fatigués. Ce soir, nous avons été très nettement supérieurs au niveau physique.
Y a-t-il eu un déclic dans ces quatre jours, où vous avez senti que l'exploit du Stade de France était en train de germer ? Un moment particulier ?
D.D. : Non. Samedi, c'était une journée difficile. Il y avait beaucoup de déceptions. Il fallait se dire les choses, ne pas masquer nos erreurs. Dimanche, le groupe a commencé à se remobiliser. Et lundi, on a basculé vers ce match retour pour créer cet exploit.
Quels mots avez-vous employé pour parler à vos joueurs, les convaincre que c'était possible ?
D.D. : Ça, c'est entre eux et moi. C'est ma fonction de sélectionneur. Samedi, dimanche, hier, on a tout fait pour les préparer mais je le répète, le mérite est pour eux. Quand on a cet état d'esprit, cette volonté, plus la qualité, on est compétitifs. Malheureusement, on a du mal à maintenir ça sur la durée.
Est-ce encore plus jouissif de se qualifier alors que beaucoup doutaient de votre réussite après le match aller que certains semblaient même souhaiter l'échec des Bleus ?
D.D. : De toute façon, je n'ai rien lu, rien vu, rien écouté. On est en vase clos. L'important, c'était que les joueurs y croient. Mais quand je vois les gens qu'il y avait autour de l'hôtel, à notre arrivée au stade, je n'ai vu que des encouragements. La passion, elle est là et je pense qu'ils ont tous eu du plaisir. Si certains sont mécontents de notre qualification... Je préfère penser à ceux qui sont très contents.
On ne va pas à une Coupe du monde juste pour participer
Aviez-vous décidé de votre avenir en cas de non-qualification ?
D.D. : Non. Je n'avais rien décidé. Je n'y ai pas pensé.
Maintenant que la qualification est acquise, est-ce que cela ouvre de nouvelles perspectives, notamment par rapport à l'Euro 2016 en France  et le Mondial devra-t-il s'inscrire, aussi, dans cette optique ?
D.D. : On ne va pas à une Coupe du monde juste pour participer mais oui, elle devra servir à préparer l'Euro 2016. Il y a des jeunes, comme Varane ou Pogba, qui n'ont pas de vécu. Cette Coupe du monde leur servira à ça. On devra prendre des jeunes pour penser à l'Euro 2016 et des joueurs plus expérimentés. Ce sera un équilibre.
Avec quelles ambitions l'équipe de France abordera-t-elle ce Mondial ?
D.D. : (sourire puis soupir) On verra. On est au mois de novembre. Je sais que vous avez une faculté à vous projeter vers l'avant mais franchement, on verra. J'aurais le temps de me projeter là-dessus moi aussi, mais là, ce soir, ce n'est pas le moment.
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