Futurs Zidane, Platini ou Blanc : la galerie des ex futurs cracks de l’équipe de France de football

Quel que soit l'avenir de Raphaël Varane, de Paul Pogba ou de Mamadou Sakho, une chose est sûre : on aura cru en eux. De façon méritée ou abusive, le premier a été comparé à Laurent Blanc plus de fois qu'il n'a été titulaire au Real. Le second fait renaître le fantasme d'un nouveau Patrick Vieira. Le troisième n'était pas majeur qu'il était déjà le successeur désigné de Lilian Thuram. Ces emballements médiatiques auront été mérités. Ou pas. Comme l'enseigne ce rappel de treize destins internationaux déçus, se faire un nom en équipe de France auprès des plus grands est une très longue marche. A la portée de pas grand monde, finalement...

Le contexte : Un an après Knysna (2011), les Bleus ont besoin de nouveaux visages pour incarner leur futur. Nasri souffle le chaud et le froid en meneur et un jeune Sochalien casse la baraque en L1.

Pourquoi on y a cru : Parce que France-République Tchèque 1994 (2-2) et Ukraine-France 2011 (1-4). Un dénominateur commun : un meneur qui fête sa première sélection d'un doublé. ZZ en 1994, MM en 2011. Leur carrière internationale démarre avec la même réussite. En L1, Martin distribue parallèlement les caviars. 

Pourquoi le plan a échoué : Parce que Martin a stagné à Sochaux quand Zidane portait Bordeaux sur ses épaules. Parce qu'il a franchement galéré à son arrivée à Lille quand Zidane s'est imposé en quelques semaines à la Juve. Sorti de ses glorieux débuts en sélection, Martin reste à des années lumières de Zizou. Mais le Lillois est encore jeune (25 ans) même si à son âge, Zizou mettait la Serie A à ses pieds.

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Le contexte : L'équipe de France est en reconstruction après la Coupe du monde 2006 et les départs de Thuram et Zidane. Les Bleus se cherchent un leader offensif.

Pourquoi on y a cru : Enfant de la Canebière d'origine algérienne, Nasri marche sur les pas de Zidane. En 2007, à 19 ans, il reçoit des mains de Zizou le trophée de meilleur espoir de L1 après une saison pleine à l'OM. Domenech conserve son 4-2-3-1 de la Coupe du monde, mais c’est Nasri qui évolue dans l’axe.  Entre 2007 et 2008, parti ensuite à Arsenal, il cumule 13 sélections et s'impose comme un incontournable jusqu'à l'Euro. L'un des plus grands talents de sa génération.

Pourquoi le plan a échoué : Un Euro 2008 raté dans les grandes largueurs et un gros conflit de génération avec les anciens du groupe tricolore. Nasri n'a pas la maturité de son aîné et Domenech le zappe en Afrique du Sud. Son arrogance déborde lors de l'Euro 2012. Il le paie encore aujourd'hui alors que ses prestations avec City sont sinusoïdales. A 25 ans, il donne déjà l'impression d'un énorme gâchis.

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Le contexte : Deux ans après la retraite internationale de Zidane, la Ligue 1 voit émerger un meneur de jeu de 23 ans qui mène Bordeaux au titre (12 buts, 10 passes décisives) avec une gestuelle qui rappelle un certain ZZ. Raymond Domenech cherche un chef d'orchestre.

Pourquoi on y a cru : Pour sa première titularisation, face à la Serbie en 2008, il offre une passe décisive à Anelka. Un mois plus tard, il permet aux Bleus d'accrocher un nul crucial en Roumanie (2-2) d'une frappe de 35 mètres. En L1, Gourcuff plane et est élu meilleur joueur à l'issue de la saison 2008-09. Du velours sous la semelle.

Pourquoi le plan a échoué : Le bourbier de Knysna, une incapacité à s'imposer au milieu des forts caractères en sélection, des blessures en cascade à Lyon, une capacité incertaine à prendre la lumière. A 26 ans, Zidane inscrivait un doublé en finale de la Coupe du monde et remportait le Ballon d'Or. Au même âge, Gourcuff a été titularisé huit fois en Ligue 1 cette saison.

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Le contexte : Entre la fin de l'Euro 2004 et août 2005, l'équipe de France est orpheline de Zidane. Domenech veut rebâtir avec des jeunes. Meriem a alors 24 ans.

Pourquoi on y a cru : Des origines kabyles et un numéro 10, le raccourci est facile. Excellent dans la pouponnière sochalienne, il rejoint à 23 ans Bordeaux (tiens donc) contre 9 millions d'euros. Il prend en main le jeu de l'OM aux côtés de Drogba en 2003-04.

Pourquoi le plan a échoué : Parce que Meriem n'est pas un meneur dans l'âme mais un timide qui se fond dans le collectif. Il se fait les croisés à Bordeaux et Monaco. Zidane a connu la Juve et le Real. Meriem, Arles-Avignon. A 33 ans, il se régale de nouveau à Nice. Loin des projecteurs. Chez les Bleus ? Trois sélections quand Domenech bricolait.

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Le contexte : Quelques mois après le flop retentissant des Bleus en Corée du Sud et au Japon,  une jeune perle franco-algérienne fait parler d'elle en débutant à 18 ans seulement en Serie A. 

Pourquoi on y a cru : Origines algériennes, technique au-dessus de la moyenne, formateurs en admiration devant ses facilités de meneur de jeu et titularisation à 18 ans en Serie A (à Bologne) : Meghni marche dans les pas de Zizou. Enfin jusqu'à 18 ans au moins…

Pourquoi le plan a échoué : "Le Petit Zidane" ne justifiera jamais son surnom. Quatre ans après son transfert à Bologne où il ne s'est jamais imposé, il revient en L1. Rrarement bon signe. Son année à Sochaux est un retentissant flop. Une courte éclaircie à la Lazio (22 matches joués en 2008-2009) puis des blessures au genou le stoppent net malgré une bonne campagne de qualification au Mondial 2010 et une CAN 2010 honnête avec l'Algérie. A 27 ans, il rejoint le championnat qatari. Ce qui n'est jamais un bon signe…

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Le contexte : Patrick Vieira ne dispute pas l'Euro 2008. Son corps commence à le trahir. Il ne retrouvera jamais son meilleur niveau. Abou Diaby émerge du côté d'Arsenal.

Pourquoi on y a cru : Arsenal se penche sur son berceau très tôt et en fait un titulaire dès ses 21 ans. Aucun milieu français de sa génération n'a sa capacité à transpercer le premier rideau adverse. Sa précocité dans un grand club européen, ses grands compas et ses facilités techniques le rapprochent de Vieira.

Pourquoi le plan a échoué : Abou Diaby pousse le mimétisme si loin avec Vieira qu'il décide de séjourner aussi souvent que lui à l'infirmerie. Sauf que Vieira a attendu ses 30 ans pour accumuler les pépins…  Corps en cristal, Diaby cumule fracture de la cheville, élongations au mollet ou aux ischio-jambiers, cuisses récalcitrantes, lésions au mollet etc… A 25 ans seulement.

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Le contexte : Makelele n'est pas éternel. A 34 ans, il est temps de lui trouver un successeur. Cela tombe bien, à Chelsea, Mourinho prépare la succession de l'international français en polissant un espoir tricolore qui commence à faire parler de lui en 2007. 

Pourquoi on y a cru : Parce qu'on ne séduit par José Mourinho et Arsène Wenger à 22 ans par hasard. Très tôt, Lassana Diarra affole la Premier League par sa vivacité et son gros volume de jeu au poste de 6. Après seulement quatre titularisations, il débarque chez les Bleus. La similitude des gabarits est frappante.

Pourquoi le plan a échoué : Parce qu'il subit de plein fouet l'émergence de Diaby, M'Vila puis Matuidi, incontournables dans leur club.  Hormis l'intermède Portsmouth, Diarra enchaine les grosses écuries (Chelsea, Arsenal, Real) mais doit attendre la saison 2009-2010 pour jouer plus de 20 matches en championnat. Trop rarement un premier choix, contrairement à Makelele, indispensable à Chelsea comme au Real. Son exil à l'Anzhi Makhachkala le fait un peu plus reculer dans la hiérarchie des milieux tricolores et il préfère prendre sa retraite internationale à 28 ans. Mauvais choix de carrière ?

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Le contexte : Après la Coupe du monde 1986, Giresse quitte la sélection nationale. Au printemps 1987, Platini le suit. La France cherche désespérément des milieux créateurs et un patron en attaque.

Pourquoi on y a cru : En 1986, Ferreri rejoint le meilleur club français (Bordeaux), signe le doublé Coupe-Championnat. Lors de la retraite de Platini, Ferreri, d'origine italienne lui aussi, possède aussi un coup d'œil exceptionnel, un beau sens du but, grosse accélération, aisance technique. Il est prêt à assumer la succession après avoir côtoyé pendant cinq saisons Platini en Bleu.

Pourquoi le plan a échoué : Parce qu'il a dû assumer de nouvelles responsabilités en Bleu quand sa carrière a tourné au vinaigre. Après 1988, sa carrière en club prend du plomb dans l'aile. Il retourne dans son club formateur à Auxerre, joue les seconds rôles à l'OM. L'équipe de France ne l'aide pas en ratant l'Euro 1988 et le Mondial 1990. Un mauvais timing.

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Le contexte : Raymond Domenech l'explique mieux que personne en août 2004, lors de la première convocation de Rio Mavuba : "Mavuba, c'est le successeur de Tigana. D'autant que Makelele a 31 ans déclarés. A 30-31 ans, la fin est proche pour un joueur. Il faut renouveler. Je prends le risque de perdre des matchs amicaux. J'assume."

Pourquoi on y a cru : Appelé en équipe de France à 20 ans, "le petit Tigana" a l'intelligence de jeu de son aîné et cette faculté à intercepter des ballons ou couper des lignes de passe sans forcément avoir besoin d'aller au duel. Leader dans l'âme que ce soit à Bordeaux dès son plus jeune âge ou Lille aujourd'hui. 

Pourquoi le plan a échoué : D'abord parce que Makelele poursuivra en Bleu jusqu'à 35 ans. Ensuite parce que Laurent Blanc a de mauvais souvenirs : Mavuba avait quitté Bordeaux lors de son arrivée alors qu'il comptait en faire l'un des patrons des Girondins. Enfin parce qu'une blessure au genou l'éloigne du onze de Didier Deschamps. Et aujourd’hui,  Matuidi est en train de s'imposer comme un incontournable.

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Le contexte : Deschamps a quitté les Bleus après l'Euro 2000. Les Bleus cherchent un leader capable de s'imposer aux côtés de Petit et Makelele au cœur du 4-2-3-1 de Roger Lemerre.

Pourquoi on y a cru : Pedretti est du genre précoce. Taulier à Sochaux à 20 ans, il s'impose comme le boss dans le Doubs à l'instar d'un Deschamps à Nantes dans les années 80. A la récupération, dans le jeu long, il règne sur l'entrejeu et ne quitte plus le groupe France entre 2003 et 2005. 

Pourquoi le plan a échoué : Parce qu'au contraire de Deschamps, il n'a pas su franchir le palier décisif. Après avoir quitté Nantes, DD n'a cessé de gagner en volume à l'OM, Bordeaux ou la Juve. Pedretti a craqué sitôt après avoir quitté son cocon sochalien. A Marseille ou Lyon, il démontre qu'il n'a pas les reins assez solides pour le très haut niveau. 

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Le contexte : En 2009, Henry sur le déclin, les Bleus se cherchent un grand attaquant de classe internationale. 

Pourquoi on y a cru : Une vraie ressemblance physique et surtout des qualités qui rejoignent celles de Thierry Henry : grosse pointe de vitesse et un goût prononcé pour le plat du pied enroulé. Rémy débute sa carrière sur l'aile mais gagne en efficacité lorsqu'il est replacé dans l'axe à Nice. Ça ne vous rappelle vraiment personne ?

Pourquoi le plan a échoué : A l'âge de Rémy, Henry est déjà champion de France, d'Angleterre, d'Europe et du monde. L'année de ses 26 ans, il est deuxième au classement du Ballon d'Or et signe un doublé Coupe et championnat d'Angleterre. Loïc Rémy a suivi les traces d'Henry outre-Manche mais se débat lui pour ne pas descendre en Championship…

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Le contexte : En octobre 2000, la charnière des Bleus a perdu son patron Laurent Blanc. Frank Leboeuf a déjà 32 ans et la défense tricolore cherche un nom capable d'incarner son futur.  

Pourquoi on y a cru : A 21 ans, Christanval est titulaire chez les champions de France monégasques, est élu meilleur espoir de L1 et dégage déjà une autorité naturelle. Son élégance et son aisance technique rappellent furieusement Laurent Blanc. Il pousse la similitude jusqu'à rejoindre, comme son glorieux aîné,  le grand Barça (contre 14 millions d'euros !). Il y est titulaire lors de sa première saison, joue une demi-finale de C1 et rejoint les Bleus pour le Mondial 2002.

Pourquoi le plan a échoué : Son ascension fut aussi fulgurante que son retour à l'anonymat. Il passe du statut de taulier de la défense du Barça à celui de pré-retraité à l'OM (2003) en quelques mois. La faute à Van Gaal qui l'écarte du groupe catalan mais surtout à une kyrielle de blessures. Anigo le trouve trop peu autoritaire dans les duels et Christanval ne jouera que 17 matches à l'OM en deux saisons. Il quitte le monde pro par la chatière, du côté de Fulham, à 29 ans seulement. L’âge auquel Laurent Blanc pensait avoir fait le tour de la maison bleue. Avant de se raviser à la demande d’Aimé Jacquet…

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Le contexte : Laurent Blanc prend sa retraite après l'Euro 2000 au moment où l'équipe de France des moins de 18 ans remporte le Championnat d'Europe de sa catégorie. En défense centrale, un grand blond avec une bonne relance, une attitude altière, un pied magnifique et une vision du jeu héritée de son idole, Laurent Blanc.

Pourquoi on y a cru : Mexès a 18 ans et il survole ses matches en L1 à Auxerre. Il a 20 ans quand Jacques Santini lui offre sa première sélection, qu'il manque de ponctuer d'un premier but à Malte. Ses partenaires ? Desailly, Thuram, Silvestre, Zidane, Henry... Ils lui réchauffent la place. Mexès grandit au sein de la génération dorée. Tout baigne. Il n'y aura qu'à cueillir le fruit quand il sera mûr.

Pourquoi le plan a échoué : Parce que le transfert en Italie, à Rome, ne bonifie par le joueur mais le rend plutôt nerveux alors que Gallas émerge et que Thuram fait de la résistance. Plus tard, devenu hyper-crédible en Serie A, Mexès ne l'est pas au yeux de Raymond Domenech, qui n'aime pas les cheveux longs, ni les relances risquées, préférant le jeu moins dégrossi de Givet, Squillaci ou Boumsong. La suite ne sera qu'une série de rendez-vous manqués. Même quand Laurent Blanc l'installe entre 2010 et 2012, la marche du très haut niveau s'avère trop haute.