Géorgie-France (0-0) : Karim Benzema "n'a pas été terrible"

62e minute. Alors qu’André-Pierre Gignac est au bord du terrain, prêt à faire son entrée, le verdict tombe. C’est Karim Benzema qui est invité à sortir. Didier Deschamps a beau lui vouer une confiance aveugle malgré son invraisemblable mutisme en sélection, il se décide, pour une fois, à stopper les frais. Le sélectionneur l’a sans doute compris depuis la 29e minute, et une grosse occasion mal négociée par le Madrilène : la renaissance n’est pas pour ce soir. "J'ai fait des changements pour apporter plus de jeu et de présence offensive, s’est justifié le sélectionneur. Mais il fallait plus de réussite, de chance et d'adresse",

Le regard noir, Benzema a donc quitté prématurément la pelouse. Avec l’ahurissant total de 1216 minutes de disette solidement accroché à son short. Oui, oui, plus de 20 heures. L’intéressé finira par le reconnaître face à la presse : "Je n’ai pas été terrible. Je sais quand j'ai été bon et quand je n'ai pas été bon. Ce soir ça a été difficile, je ne vais pas dire que j'ai pas été extraordinaire."

"Pas terrible", "pas extraordinaire" : le mea culpa de Benzema relève de l'euphémisme. Car pour sa 60e sélection, le buteur - si tant est que ce qualificatif soit pertinent - a déçu. Encore. Pleine de promesses, son association avec Olivier Giroud est loin d’avoir convaincu et c’est comme un fantôme qu’il a traversé l’heure de jeu accordée par son sélectionneur. A sa décharge, il n’a été que très peu trouvé par ses partenaires. Soit. Mais en butant sur Loria sur son unique opportunité et en dézonant à outrance, il a donné encore un peu plus de grains à moudre à ses détracteurs, qui n’en avaient vraiment pas besoin.

Face à une Géorgie regroupée, rendant le match impossible pour les attaquants tricolores, il aurait fallu un éclair pour débloquer la situation. L’ex-Lyonnais s’en est montré incapable. Ses capes ont beau en faire un des tauliers de l’équipe de France, la vérité du terrain dément catégoriquement cet état de fait. Et Deschamps, préférant maintenir Giroud plutôt que son habituel protégé, semble en prendre conscience. Il faudra attendre le match contre la Biélorussie pour voir si Benzema a réellement perdu son statut d’inamovible. Ce qui est certain, c’est qu’il ne l’a clairement pas justifié à Tbilissi…