Isco, la nouvelle perle de la Roja

Isco, un joueur virevoltant et incisif. Le jeune joueur de Malaga (20 ans) fait partie du groupe espagnol qui affrontera la France mardi à Saint-Denis. Il pourrait déjà entrer comme joker contre les Bleus. Après avoir été lancé dans le grand bain en février dernier contre l'Uruguay en match amical (victoire 3-1), il n'est en effet pas impossible que la perle de La Rosaleda regoûte dès mardi aux honneurs de la sélection, cette fois-ci dans un match de premier plan, décisif pour la qualification au Mondial 2014 au Brésil.

Irrésistible avec son club de Malaga, Isco - ou Francisco Roman Alarcon Suarez à l'état civil - affiche actuellement une forme éblouissante. Et avec un Xavi Hernandez en délicatesse avec sa cuisse droite, le petit meneur de jeu andalou pourrait tout à fait prendre le relais dans l'entrejeu de la Roja pour les vingt dernières minutes. Ce joueur aux dribbles courts et aux jambes arquées s'est en effet imposé en un temps record comme la plaque tournante de son club de Malaga.

Les supporters des Ciel et Blanc gardent ainsi encore sur leurs rétines son dernier coup d'éclat, contre Porto, en 8e de finale retour de la Ligue des Champions. Un but somptueux après une frappe enveloppée à l'entrée de la surface puis une passe décisive de sa part avaient propulsé le club de la Costa del Sol vers les premiers quarts de finale de C1 de son histoire (0-1 à l'aller; 2-0 au retour). Et les 11 buts d'Isco cette saison toutes compétitions confondues révèlent que le petit joueur natif de Benalmadena, près de Malaga, est en train de changer de dimension.

"Moi, ce que je veux, c'est avoir le ballon", affirmait-il d'ailleurs plein de confiance dans une interview d'El Pais. Avant d'expliquer: "J'ai toujours voulu avoir le ballon. Déjà enfant, quand je jouais dans ma rue des Fleurs à Malaga, je le voulais. Je jouais sur la place avec les amis de mon frère, tous plus grands que moi. Ce football de la rue a été mon école, principalement". Avec un tel pedigree, pas étonnant que le joueur préféré d'Isco s'appelle Messi, qui a lui aussi forgé ses talents de dribbleur et de finisseur dans les rues poussiéreuses de son quartier de Rosario, face à de plus grands que lui.

Le club de Valence a ensuite pris le relais de la rue, formant Isco à partir de 2007 quand Malaga n'avait alors pas montré d'intérêt particulier pour lui. Mais Isco est ensuite revenu sur ses terres en 2011/2012, surtout à l'initiative d'un homme: Antonio Fernandez. Celui qui était à l'époque directeur sportif de Malaga avait alors décelé chez ce petit joueur - 1,78m - un potentiel de meneur de jeu hors pair. "Isco, je l'avais repéré depuis 2007 quand je travaillais encore à Valence, témoignait récemment Fernandez. Ensuite, je l'ai suivi dans ses différentes sélections en équipe d'Espagne avec les catégories jeunes".

Entre-temps, la progression d'Isco a été fulgurante et le montant de la clause indique désormais 21 millions d'euros. Pas de quoi changer pour autant la nature placide de l'enfant de Benalmadena, habitué à garder la tête froide. Mardi, si les circonstances exigeaient qu'il entre en jeu dans le money-time, Blaise Matuidi et les autres sentinelles du milieu bleu seront donc bien inspirés d'être sur les dents.