La presse espagnole reconnaît la supériorité française

"L'Espagne n'a pas été l'Espagne." Le quotidien ibérique El Pais est amer ce mercredi, au lendemain du match nul concédé à la dernière minute par la Roja face à la France (1-1). Mais comme les autres journaux du pays, difficile pour lui de ne pas reconnaître que ce score de parité est amplement "mérité" pour les Bleus, lesquels ont offert "beaucoup plus de résistance que la dernière fois". C'est-à-dire à l'Euro, où les champions du monde avaient facilement écarté les hommes de Laurent Blanc en quarts de finale (2-0).

A vrai dire, les médias espagnols n'ont pas beaucoup reconnu leur équipe non plus. En première période, tout semblait normal et une 25e victoire de suite se dessinait doucement mais sûrement pour la Roja. Puis tout a changé à la mi-temps avec deux faits de jeu cruciaux. Le but de Jérémy Ménez annulé d'abord. Impossible pour la presse de passer sous silence cette bévue du juge de touche. "Il faut reconnaître que l'Espagne en a bien profité", avoue AS, à qui les images démontrent "clairement" que le joueur du PSG était bien aligné. Captures d'écran à l'appui.

Et puis il y a le penalty raté par Francesc Fabregas. "Raté", car s'il convient de dire qu'il a davantage été "arrêté" par Hugo Lloris, les médias espagnols s'interrogent sur l'identité du tireur. Pourquoi est-ce l'ancien Gunner qui s'est présenté au point de réparation, "à la surprise générale" pour El Pais, et non pas l'habituel Xabi Alonso, pourtant sur le terrain ? Marca y consacre d'ailleurs un article, rappelant que le Madrilène avait inscrit un but de la sorte en quarts de finale du dernier Euro. Et soulignant le très bel arrêt du portier des Spurs.

Xabi Alonso, justement, est le centre d'un débat qui se propage encore ce mercredi matin de l'autre côté des Pyrénées. En cause : la séparation du duo Sergio Busquets-Xabi Alonso dans l'entrejeu, le Barcelonais étant descendu dépanner en défense centrale. Associée, cette paire ne fait pas l'unanimité en Espagne mais pour Marca, elle aurait permis de mieux résister à la pression athlétique des Bleus. "Impossible de remettre en question cette paire depuis hier soir", souligne le quotidien. Ses internautes aussi, les deux tiers d'entre eux jugeaient ce mercredi que c'était une erreur de ne jouer qu'avec un récupérateur. El Mundo est limpide dans son constat : "sans ballon ni contrôle, les problèmes arrivent".

Fait amusant : les sites Internet des journaux catalans Sport et El Mundo Deportivo consacrent leur une à... la performance de Lionel Messi avec la sélection argentine en déplacement au Chili (victoire 2-1). Sport.es parle à peine de la contre-performance de la Roja, qui a "payé ses erreurs" selon El Mundo Deportivo. Pour ce dernier, "le jeu espagnol a été très loin du niveau habituel, et cette fois la 'philosophie Barça' avec Busquets en défense centrale et Cesc en n°9 n'a pas fonctionné". Mardi soir, les Bleus ont donné une leçon à l'Espagne. D'humilité peut-être, comme en 2006, mais aussi de jeu. Comme le souligne El Pais: "Parfois, les champions aussi doivent apprendre".