Philippe Mexès tacle Didier Deschamps dans L'Equipe

Avec Philippe Mexès, quand les sélectionneurs passent, son statut est bouleversé, probablement plus que n'importe quel autre joueur. Durant l'ère Domenech, l'actuel défenseur de Milan n'a jamais pu s'imposer, ne recevant sa chance qu'une fois de temps en temps. Avec Laurent Blanc, il était un titulaire indiscutable. Avec Didier Deschamps, c'est tout le contraire : depuis sa prise de fonction, l'ex-entraîneur de l'OM ignore Mexès de ses choix. Le joueur, qui ne s'était pas exprimé sur le sujet depuis cet été, déclare dans L'Equipe de dimanche tout le mal qu'il pense de la façon dont son cas est géré par le patron des Bleus.

"C’est plus que maladroit, déclare ainsi Mexès au sujet de propos du sélectionneur sur son manque de forme physique. Il y avait des choses plus importantes à aborder que cela. Il aurait même pu s’abstenir de parler de moi, puisqu’il ne me convoque pas. Vraiment, il y avait d’autres choses à dire que ces bêtises, parce que ça reste des bêtises. Il n’y a rien de concret, je ne l’ai pas eu au téléphone, il ne connaît rien de ma vie et il se permet de parler de choses extra-sportives qui n’ont rien à voir avec l’équipe de France".

Le poids de Mexès n'a pas été le seul aspect physique abordé dans l'entretien. Son côté "belle gueule", qui le suit depuis le début de sa carrière, également. Le défenseur tricolore a évoqué le sujet sans détour. "A dix-huit ans, quand tu commences, tu as une belle gueule, les gens sont contents, t'es gentil, t'es tout beau. Mais, aujourd'hui, la réalité n'est plus la même. C'est : 'Il est blond aux yeux bleus, donc ça ne passe pas, il faut des guerriers.' Je pense aux paroles de Domenech quand il disait que j'étais un peu le Jean-Pierre Rives du football, qu'on m'épargnait tout. Mais justement, on ne m'épargne rien. A 30 ans, je n'attends plus rien de personne".

Mexès prend aussi la défense de Samir Nasri, lui aussi écarté des listes du sélectionneur. "Aujourd’hui des choix sont faits et il faut les respecter. Mais Samir (Nasri) peut se plaindre, lui. On a parlé de son comportement, mais j’ai vécu l’Euro de l’intérieur, c’est quelqu’un de respectueux et il mérite sa place. Qu’est-ce qu’il a fait de plus qu’un autre?". Mexès, 30 ans, refuse pourtant de dire qu'il "fait une croix sur l'équipe de France". "Même si je ne fais pas un trait dessus, je me fais une raison. Si l'équipe de France a besoin de moi, je répondrai présent."