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Ukraine-France (2-0), l'antisèche : L’Ukraine, elle, avait le couteau entre les dents

Martin Mosnier

Mis à jour 16/11/2013 à 12:06 GMT+1

Mangée dans l’engagement, la France sait ce qu’il lui reste à faire pour voir le Brésil : prendre exemple sur l’Ukraine. Notre antisèche.

Benzema : "Sur le papier, on est meilleurs qu'eux"

Le jeu : la France est tombée dans le panneau

Si la France se demande comment faire pour retourner la situation mardi, l’Ukraine lui a donné le mode d’emploi. Les Ukrainiens ont mordu dans le match de bout en bout et ont laissé la trace de leurs canines sur chaque short tricolore. Si Nasri avait eu la même agressivité, Zozulya n’aurait jamais ouvert la marque. Ce vendredi, ce barrage aller ne s’est pas joué sur le talent ni sur la qualité technique ou sur les choix tactiques de Deschamps mais bien sur l’engagement. Est-ce qu’en 4-3-3 ou avec Valbuena, la France aurait été transfigurée ? Pas certain.
Demandez donc à Ribéry, qui avait deux Ukrainiens sur le dos durant 90 minutes. Face au combat physique et au bloc dense et étanche imposé par les locaux, les Bleus se sont épuisés et ont fini par craquer. L’Ukraine a mis une mi-temps à les user et, en seconde, elle a tendu la main pour récolter le fruit. A l’image de Koscielny, qui a fini par péter les plombs, frustré. Le piège ukrainien était parfait. Il s’est refermé sur des Bleus trop timides et dont le principal tort est de ne pas avoir mesuré qu’une qualification à la Coupe du monde allait se chercher avec le couteau entre les dents.

Les joueurs : Nasri transparent, Koscielny plonge 

Les deux buts ukrainiens sont nés de grossières erreurs individuelles : Nasri, trop tendre, et Debuchy, en retard, sur le premier, Koscielny pour son excès d’engagement sur le second quelques minutes avant son expulsion stupide. Dans l’animation, Rémy a perdu un nombre incalculable de ballons, Nasri a ralenti le jeu en multipliant les touches de balle et Ribéry s’est heurté à un mur. Au milieu, Matuidi et Pogba, certes parfois trop facile, ont plutôt dominé les débats. Homme du match, Zozulya, buteur et décisif sur le penalty, a mangé la charnière des Bleus dans l’envie. Inquiétant. Voir en détail les notes en relief de notre envoyé spécial.
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Benzema : "Sur le papier, on est meilleurs qu'eux"

La stat : 0

Sur cinq précédents, aucune équipe européenne ne s’est qualifiée pour une grande compétition internationale après s’être inclinée 2-0 lors de la manche aller d’un barrage. Certains ont tutoyé l’exploit comme la Turquie en 2005 face à la Suisse (4-2 au retour), le Montenegro en 2011 contre la République tchèque (1-0 au retour) et l’Ecosse face aux Anglais (1-0 au retour). La plupart du temps, le rapport de force s’est inversé mais le handicap était à chaque fois trop lourd. Les Bleus sont condamnés à l’exploit.

Le tournant qui n’a pas eu lieu : L’Ukraine aurait pu tout plier

90e minute : L’Ukraine peut définitivement mettre les voiles vers le Brésil. Iarmolenko, Seleznyov et Bezus se présentent face à Debuchy, bien seul pour protéger Lloris. Le 3-0 est tout proche, les Bleus peuvent déjà réserver leurs vacances au mois de juin. Mais Iarmolenko est hésitant et tergiverse. Debuchy, coupable sur le premier but, sauve la patrie du but de trop. A 2-0, l’espoir est mince mais il existe. La France peut encore s’y accrocher. Merci Debuchy.

Le tweet qui nous a fait sourire

La revanche de Rama Yade sur Patrice Evra. Savoureuse.

La question : Qu’est-ce qui peut changer le rapport de force mardi ?

Si l’Ukraine met la même intensité au Stade de France, la France a déjà un pied dans la tombe. Mais difficile de croire qu’à l’extérieur, dans un climat supposé plus hostile, quatre jours après une telle débauche d’énergie, elle soit capable de réussir la même partition. Le sélectionneur Mikhail Fomenko l’a reconnu à chaud. La marge de manœuvre est faible pour Deschamps. Changer les hommes ? Varane a le genou qui siffle, Valbuena a la tête dans le seau. Sakho sera sans doute appelé à la rescousse, Cabaye peut apporter du liant mais Pogba et Matuidi restent les rares éclaircies du match et ce n’est sans doute pas là qu’il faut chercher un miracle. Benzema ? Giroud est sans doute plus utile dans le combat. Non, ce qu’il faudra changer, c’est sans doute l’approche. Réveiller les orgueils et aiguiser un esprit commando. Et puis croiser les doigts très fort.
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Ukraine v France - Konoplyanka and Debuchy (afp)

Crédit: AFP

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