Chez Ferrari, Arrivabene va attendre de voir si Vettel est motivé pour parler d'une prolongation

Ferrari n'apprécie pas la tournure de la saison 2016, c'est le moins que l'on puisse dire. Incapable de créer l'illusion d'une concurrence avec Mercedes dans la course au titre, la Scuderia a fait payer à James Allison la prétendue faillite technique - spécialement dans le domaine aéro selon le président Sergio Marchionne - qui l'a même rétrogradé derrière Red Bull au championnat du monde Constructeurs.

Elle s'intéresse aussi de près aux performances de ses pilotes et a résolu une partie du problème en prolongeant Kimi Räikkönen pour 2017. Sebastian Vettel ? Il avait signé fin 2014 pour trois saisons et ce n'est pas le moment de voir au-delà. A chaque année suffit sa peine et 2018 est loin. Tel est le message que Ferrari vient de lui délivrer.

Et ce n'est pas n'importe qui mais Maurizio Arrivabene qui le dit. Sèchement. "Sebastian a un contrat avec nous, et nous avons un travail à faire cette année et l'année prochaine. Nous verrons alors en cours de saison", a prévenu le directeur de l'équipe italienne au micro de Sky F1 Italia. "Tout le monde a un objectif. J'en ai un, l'équipe en a un. C'est donc juste que chacun mérite sa position et son salaire."

"Je n'ai pas entendu ce qu'il a dit mais généralement j'apprécie ma relation très franche et honnête avec lui", a réagi Vettel. "S'il y a quelque chose que je n'aime pas, je lui dit et lui en fait de même. Je sais qu'il n'y a rien entre nous, rien que nous n'ayons besoin de clarifier." Après la qualification, samedi à Suzuka, il a ajouté : "Autant que l'équipe veut performer, je veux performer. Il y a des courses où je ne l'ai pas fait et je n'étais pas content de moi car il y avait plus à obtenir. Ce fut une année de hauts et de bas."

Difficile de livrer la juste interprétation de ces propos qui sonnent quand même comme un avertissement. L'Allemand reste sur une faute qui l'a éliminé au départ du Grand Prix de Malaisie et un podium en huit courses. Surtout, il ne paraît plus être le fédérateur qu'il était à son arrivée à Maranello.

Après une saison ascensionnelle marquée par trois victoires en 2015, il donne l'impression de subir une baisse de régime au niveau de la motivation, comme chez Red Bull en 2014. Cette année-là, il avait été battu 11 fois en 19 qualifications par Daniel Ricciardo et avait marqué 167 points contre 238 à l'Australien. Il n'avait pas non plus opposé une victoire aux trois glanées par Ricciardo.

Si le quadruple champion du monde a encore l'avantage en qualification cette année après 17 séances de qualification (10-7), sa supériorité est devenue moins évidente. Sur les neufs derniers samedis, il a été battu cinq fois par "Iceman". Au classement du Mondial, il a rétrogradé au 5e rang après Sepang, derrière son coéquipier. Même avec une épreuve de moins (il n'a pas participé au Grand Prix de Bahreïn), son impact en termes de résultat est moins évident.

Maurizio Arrivabene a sûrement défini les contours de la prochaine négociation en lui rappelant qu'il devait mettre des résultats en face d'un salaire. Pour l'instant, ce que voit le patron ne le satisfait pas.