Sebastian Vettel (Red Bull) gagne en Inde et se rapproche du titre de champion du monde

Sebastian Vettel a été irrésistible dimanche en Inde, et Fernando Alonso s'est montré pugnace. Il n'y eu aucun suspense sur la piste pour la victoire mais la lutte reste acharnée pour l'attribution du titre, et c'est là l'essentiel. Parti de la pole position, l'Allemand de Red Bull a mené l'intégralité des soixante tours de la 17e des 20 épreuves du championnat du monde. Il n'a connu qu'une alerte, au 54e passage, lorsque sa RB8 a produit des étincelles au niveau de l'extrémité avant du fond plat. Une petite pièce frottait et l'Espagnol, lancé à sa poursuite, a été immédiatement prévenu par son équipe. Il se trouvait à cet instant à presque dix secondes et s'est mis à attaquer encore plus fort, jusqu'à sortir un instant de la piste. Vettel a coupé la ligne d'arrivée 9"4 avant lui.

"Ce furent deux années incroyables pour nous ici : nous sommes venus deux fois gagner ici après avoir fait la pole", a déclaré Vettel, victorieux de son quatrième grand prix consécutif, sur le podium. "Il y a toujours des trophées sympa, je suis donc content de venir en chercher un nouveau cette année. Je ne sais pas quoi dire sur le circuit, à part que j'aime bien son rythme. Le premier secteur est un peu lent, avec de longues lignes droites, mais les deux suivants sont très agréables. Je pense qu'on s'y éclate tous. J'adresse un grand merci à mon équipe, à chacun qui pousse très fort. Je ne pense pas qu'il y ait une seule chose qui fasse la différence. Ni aujourd'hui, ni hier, ni ce week-end. C'est chacun de nous, ici en piste et à l'usine à Milton Keynes. Je suis ravi d'en faire partie."

Sebastian Vettel, premier pilote à mener trois courses consécutives de bout en bout depuis le Brésilien Ayrton Senna en 1989 (Saint-Marin, Monaco, Mexique), a donc porté à treize points son avance en tête du Mondial sur Fernando Alonso.

"Ce n'est pas évident en ce moment de lutter contre Red Bull, mais nous ne baisserons jamais les bras", a répété Alonso. "Nous sommes contents (pour eux), nous devons les féliciter ce week-end, ils ont été fantastiques, donc 'Bien joué Sebastien, bien joué Red Bull !' Nous voulons être contents, nous voulons connaître la joie, mais au Brésil, pas juste ici", a ajouté le pilote des Asturies. Contraint à l'abandon sur crevaison au Japon, dépossédé de la place de numéro un mondial en Corée il y a deux semaines, il a tenu parole en prenant des risques dès le départ. Parti cinquième, il a effacé les deux McLaren dans la longue ligne droite avant de se faire reprendre par Jenson Button ; qu'il a réglé de façon spectaculaire, au tour 4, pour se mettre en chasse de Mark Webber (Red Bull). Il a finalement ravi la deuxième place à l'Australien au tour 48, en profitant du dysfonctionnement du KERS de la machine autrichienne.

"Nous avons perdu des points, mais c'était plus ou moins le plan ce week-end. Nous n'étions pas assez rapide pour nous battre contre eux", a-t-il admis. "Nous avons cédé le minimum, de meilleures courses viendront.Nous étions plutôt rapides dans les lignes droites, mais nous avons encore besoin d'un peu de grip dans les virages. J'espère que ça va arriver. Il faut remercier l'équipe pour cette fantastique Vmax qui nous a offert de bonnes manœuvres de dépassements."

"J'ai aimé la bagarre aujourd'hui mais ce fut difficile de rester dans le rythme", a résumé Webber. "Il y a eu quelques problèmes à règler du cockpit mais les gars ont fait du bon boulot. Lewis [Hamilton] et Fernando [Alonso] étaient très rapides en pneus 'dur' et sans le KERS, c'était très difficile…" L'Aussie a défendu jusqu'au bout sa troisième place de la convoitise d'Hamilton. Il reste quatrième au championnat Pilotes, à cinq longueurs de Kimi Räikkönen (Lotus), parti septième et arrivé à la même place.

Qualifié onzième, le Français Romain Grosjean (Lotus) a choisi une stratégie décalée qui lui a permis de gagner deux rangs. Il a surtout connu un deuxième dimanche tranquille propre à faire oublier ses récentes incartades. A cette fin, il n'a rien tenté derrière Nico Hülkenberg (Force India), comme en Corée du Sud. En revanche, son compatriote Jean-Eric Vergne (Toro Rosso) n'a pu dérouler son plan de course à cause d'un aileron avant cassé au départ dans les roues de Michael Schumacher (Mercedes). Le vétéran allemand a roulé dans l'anonymat le plus complet avant d'abandonner.