Duels Bottas-Vettel et Toro Rosso-Renault : les clés de la course

"Valtteri a sorti un méga tour, chapeau !" : le compliment de Sebastian Vettel (Ferrari) a résonné agréablement dans ses oreilles. #VB77 était sorti du dernier entraînement avec 0"273 à combler sur Lewis Hamilton et il ne s'est pas désuni au moment important.

En Q3, il a gardé une W08 homogène sur le tour entier là où son coéquipier s'est écroulé dans le secteur 3. Quatrième pole position en carrière, 88e de Mercedes.

Mais tout reste à faire ce dimanche, et il doit encore avoir en tête le jugement cinglant de son patron après son départ bien trop gentil de Sao Paulo, lorsqu'il n'avait pas songé fermer la porte à #SV5. Il lui manque cet "instinct de tueur", avait balancé Toto Wolff.

Heureusement que l'Allemand ne joue pas le titre à Abou Dabi, car ça se terminerait comme Fernando Alonso en 2010. 0"546 dans la vue pour lui, 0"754 pour le Finlandais : la SF70-H finit mal la saison.

Le Néerlandais se heurte encore aux difficultés du tracé. Sixième malgré une dernière évo moteur plus puissante et aussi déçu que l'année dernière, il a laissé le rôle de leader chez RBR à Daniel Ricciardo. Et vu les difficultés à dépasser, il serait étonnant qu'il s'en remette.

Il a encore calmé Carlos Sainz, éliminé en Q2 en avançant le prétexte d'une perte minime de puissance dans le dernier virage. "En Q2, j'ai réalisé l’un de mes meilleurs tours de l'année", s'est félicité l'Allemand. Mais sa mission va au-delà : il doit ramener le plus de points possibles au Losange, situé à 5 points de la 6e place Constructeurs de Toro Rosso.

Septième et meilleur des autres, il s'est payé les Force India boys et une Williams. Il va démarrer avec 6 points en poche pour finir en héros.

Le Français était d'une humeur massacrante à la fin de la qualification. Battu de 0"023 par Sergio Pérez, il a vu s'éloigner la perspective d'un gros coup pour coiffer Checo au championnat. Une 4e place est indispensable - mais pas forcément suffisante - pour combler ses 11 points de retard.

2 pole positions de suite d'un Finlandais, ce n'était pas arrivé depuis Kimi Räikkönen (Ferrari) en 2006, en Allemagne et en Hongrie.

Pour cette dernière, le suspense a laissé place à quelques enjeux, comme la place de vice-champion du monde, qui se jouera entre Sebastian Vettel et Valtteri Bottas, séparés par 22 points, ou les places de 6, 7 et 8 chez les constructeurs entre Toro Rosso (53 points), Renault (48) et Haas (43). Lewis Hamilton (Mercedes) peut aussi devenir le deuxième pilote arrivé dans les points à chaque course après Michael Schumacher en 2002.

Question spectacle, le tracé a mauvaise réputation mais ses statistiques ne sont pas calamiteuses : la course de 2014 a livré 30 dépassements, celle de 2015 en a produit 28 et celle de 2016 en a proposé 36.

Stratégie limpide selon Mario Isola, directeur de la compétition automobile : "Une combinaison 'ultra tendre' / 'super tendre' devrait être privilégiée mais la faible dégradation agrandissant la fenêtre d'arrêts, les pilotes devraient être plus ou moins en mesure de passer par la voie des stands quand bon leur semble."