Impossible pour Ferrari

S. V. : Il leur manque un Adrian Newey et quelques grosses pointures du design. Quand on voit où ils en sont, après avoir sacrifé 2011 ! Ils ont répondu par une voiture extrême, pointue à exploiter et à laquelle il manque de deux choses fondamentales : de l'appui et de la Vmax.

S. V. : A la régulière, c'est impossible. Alonso aurait dû finir à 30 secondes voire plus sans la safety car.

S. V. : A sa place, des phénomènes comme Vettel, Hamilton ou Button auraient fait pareil.

S. V. : Ce qu'il leur faut, c'est des progrès via la soufflerie. Créer plus d'appui aéro sans générer de traînée.

S. V. : Un châssis résulte de plusieurs mois d'études, c'est donc dur de produire une version B. La Scuderia l'avait bien fait en 1991, sans pour autant gagner. Ferrari a embauché Hamashima, et c'est un joli coup. Mais le problème reste le grip aéro : si vous n'en avez pas assez, votre voiture glisse, surchauffe ses gommes et les abime très vite. Si vous rajoutez de l'appui en braquant les ailerons, vous perdez de la Vmax. Un spécialiste des pneus si brillant soit-il est confronté à cette réalité. Ce qu'il faut à Ferrari, c'est du travail, du travail et encore du travail.

S. V. : Les pneus, c'est le problème historique de Massa. Mais là, c'est plus grave : non seulement il n'arrive pas à bien les faire monter en température pour un tour de qualif, mais il les détruit en dix tours parce que sa F2012 est mal réglée. Sur son premier relais, il a fait deux tours de moins qu'Alonso. Battu dans tous les compartiments du jeu. Et en fin de contrat...

S. V. : Franchement, si Montezemolo s'énerve, ça peut arriver en cours de saison. C'est une hypothèse. A ce rythme, il n'y a aucune chance de tenir. Après, la question est toujours : on met qui à la place ?

S. V. : Je ne sais pas si ça serait un cadeau à faire à Bianchi d'arriver dans une telle ambiance de fébrilité. Comme solution interne, n'oubliez pas Pérez, membre de la Ferrari Academy. Même si ça reste une "anomalie" selon Baldisseri...

S. V. : Je pense que le plan est un échange Pérez/Massa à l'horizon 2013.

S. V. : Pour aller où ? Il s'est lié à Ferrari jusqu'à fin 2016, et aurait aimé plus. Son ultime but est d'être champion avec les Rouges. Il n'y a pour lui pas d'équivalent. Je vous rappelle les quatre ans de patience de Schumi avant son troisième titre, et sa phrase en plein marasme à Magny-Cours en 1996, après la casse de son moteur dans le tour de formation alors qu'il était en pole : "ça commence à faire beaucoup". Alonso est un acharné. Il ne lâchera pas.

S. V. : Complètement. Montezemolo a tellement prévenu qu'il couperait des têtes si ça ne fonctionne pas, qu'il va agir énergiquement si la Scuderia est encore hors du coup pour la victoire à mi-championnat. A l'époque de Prost, fin 1991, les Rouges avaient fait n'importe quoi...

S. V. : Alonso, c'est "Monsieur Plus". Dans la présentation des champions du monde, j'ai mis : 'qu'il garde sa même capacité à transcender une charrette'... Avec lui, vous pouvez être sûr qu'il vous tire 100% de n'importe quel truc à quatre roues. Heureusement qu'il est là !

S. V. : La Formule 1 resterait passionnante sans Ferrari. Personne n'est indispensable. Le plus fantastique championnat du monde reste celui de 1988 : McLaren, Prost, Senna, et c'est tout. Un feuilleton haletant avec des Ferrari parfois à un tour.