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Nouveau format de qualification : les raisons du fiasco et les solutions envisageables

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 20/03/2016 à 13:47 GMT+1

GP D'AUSTRALIE - Le nouveau format de qualification a presque fait l'unanimité contre lui samedi à Melbourne. Pour le corriger, il faut en analyser les travers avant de se précipiter.

Kevin Magnussen (Renault) au Grand Prix d'Australie 2016

Crédit: Renault Sport

L'origine du problème

En réclamant des sommes de plus en plus conséquentes aux organisateurs des Grands Prix (de 25 à 40 millions d'euros), Bernie Ecclestone s'est retrouvé obligé de chercher une solution pour attirer plus de spectateurs sur les circuits. Pour rendre le samedi plus attractif, le promoteur du Mondial de Formule 1 a décidé de transformer la qualification en une course à éliminations directes.

Le but du nouveau format de qualification

Avoir un maximum de pilotes en action à chaque instant en Q1, Q2 et Q3. Faire en sorte que tout problème technique sur une voiture ou toute erreur de pilote se paie cash, de sorte que personne ne soit à l'abri.

Comment ça s'est passé samedi à Melbourne

On y a cru en voyant les pilotes se précipiter dès l'ouverture de la piste en Q1. L'écrémage a commencé avec les Manor (Wehrlein, Haryanto) et les Haas (Gutiérrez, Grosjean). On a eu droit au premier coup de théâtre avec l'élimination de la Red Bull de Daniil Kvyat. Les Sauber ont logiquement rejoint la liste des recalés.
Bilan : une Q1 intéressante.
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Romain Grosjean (Haas) au Grand Prix d'Australie 2016

Crédit: Imago

En Q2 (15 pilotes en piste), on a eu une impression de flottement quand Renault a fait tourner Magnussen et Palmer en pneus usés. Un parti pris évident de se satisfaire des 15e et 14e places, l'écurie ayant jugé avoir atteint le potentiel de sa R.S.16 face à son adversaires direct McLaren. Un avantage tiré de tout cela : économiser des trains de pneus. Mais rien de choquant, la pratique étant courante.
Là où on a commencé à tiquer, c'est en voyant McLaren se presser de renoncer à son tour alors que le compte à rebours éliminatoire n'était pas commencé pour Button (13e) et Alonso (12e).
Bottas (Williams) 11e et piégé par un mauvais timing, Force India a alors accentué le malaise en jetant l'éponge (Hülkenberg 10e, pérez 10e).
Bilan : tous les pilotes éliminés de façon entendue sauf Bottas.
En Q3 (8 pilotes en lice), Hamilton (Mercedes) a assommé le peloton et l'instant de suspense le plus intense est arrivé lorsque Rosberg a été le temps d'un tour devancé par les Ferrari avant de se reprendre.
On a découvert une faiblesse supplémentaire du système lorsque Sainz (Toro Rosso) a éliminé Ricciardo (Red Bull) puis est rentré définitivement au garage, faute de pouvoir prendre un nouveau train de pneus dans le but d'améliorer sa 7e position dans les 90 secondes imparties.
Le coup d'éclat Verstappen (Toro Rosso) passé (5e), Ferrari a jugé préférable d'en rester là.
Les Mercedes seules en piste pour sauver ce qui pouvait l'être, la piste est restée vide lors des cinq dernières minutes.
Bilan : une farce.
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Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Australie 2016

Crédit: AFP

Ce qui n'a pas fonctionné dans le nouveau système

Les pilotes avaient l'habitude de se lancer dans les dernières minutes des Q1, Q2 et Q3 pour profiter de températures en augmentation et d'une piste plus adhérente. Le peu de suspense des premières minutes était ainsi bien compensé.
Le nouveau format a obligé chaque équipe à regarder de façon réaliste ses possibilités et à renoncer par anticipation face à des combats perdus d'avance. L'aspect le plus nocif a été ces renoncements successifs, privant le compte à rebours de tout intérêt.

Qu'est-ce qui peut être fait ?

Bernie Ecclestone a promis une nouvelle formule pour le deuxième grand prix de la saison mais a refusé un retour au système de l'an passé. Sa proposition de pénaliser en temps en qualification le vainqueur d'une course au GP suivant est irréaliste et pour tout dire une provocation impuissante.
Les écuries vont se réunir dimanche pour débattre d'un aménagement.
En tous les cas, la question de la pénurie de pneus en Q3 a été posée avant le week-end et on aurait au moins eu un deuxième run des Ferrari si Pirelli avait pu mettre à disposition un train supplémentaire (en demandant de le restituer). On a aussi constaté qu'une élimination toutes les 90 secondes rend impossible une seconde tentative en gommes neuves pour un pilote au bord de l'élimination. Il ne peut donc même pas passer ses deux trains !
Equipes et pilotes s'entendent sur une chose : les bonnes intentions du système testé à Melbourne et la nécessité de simplifier la procédure.
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