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Que faire après ce condensé du pire de la F1 moderne ?

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 25/06/2015 à 16:13 GMT+2

On n'a pas été gâtés dimanche en voyant le Grand Prix d'Autriche. L'édition 2014 avait déjà déçu. Mais là, on a eu droit à des pénalités ridicules, sur un circuit joli mais pas sélectif. Que faire face à ça ? Tentatives de réponses...

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Autriche 2015

Crédit: AFP

1. Une grille illisible

On a sans doute eu droit à la grille de départ la plus absurde de tous les temps. Ordinairement, la grille tombe sous le sens après la qualification. Un jeu d'enfant à une ou deux sanctions de pilotes près : 3, 5 ou 10 places pour une question de discipline, 5 pour un changement de boîte de vitesses.
Mais les difficultés récurentes de Honda et Renault ont créé une nouvelle situation. Cette année, Japonais et Français remplacent leurs éléments défectueux de moteurs à tour de bras, et le dépassement de quotas (4 moteur par saison, etc…) se paient cash, en places sur la grille, délais d'attente dans les stands...
A Spielberg, les pénalités ont ainsi atteint un record de 70 positions… 25 places par exemple pour le seul Alonso, décomposées ainsi :
-10 pour un V6
-5 pour un turbo
-5 pour un récupérateur d'énergie lié au turbo (MGU-H)
-5 pour une boîte de vitesses
On vous passe les détails, Button a aussi pris 25 places, Ricciardo et Kvyat 10… Bref, il n'y avait que la FIA pour s'y retrouver (les sanctions sont appliquées dans l'ordre chronologique…) et la haute instance a publié une grille à laquelle elle demandait à tout le monde de croire…
Mais on n'avait pas tout vu, puisqu'Alonso, Button et Ricciardo étaient incapables de purger la totalité de leurs pénalités. Qualifié 15e, Alonso devait partir… 40e. La FIA, qui n'a pas de cadeau à faire, a donc fait tomber des pénalités supplémentaires, du passage à vide dans la voie des stands (drive through) à l'interdiction de bouger (stop and go).
Que faire ?
C'est la grande question ! Bernie Ecclestone, le promoteur du Championnat du monde de Formule 1, n'a sans doute pas raison d'aller contre le progrès en appelant au retour des antiques V8 atmosphériques, fiables et peu coûteux. Mais il est urgent d'en revenir à plus de simplicité technique, afin de ne plus parler de ces pénalités infligées à des pilotes qui n'ont rien fait. Ça passerait peut-être par la standardisation de certains éléments. Inconvénient, ça obligerait certains motoristes à revoir complètement leurs concepts.
Mais une chose est sûre : aucun motoriste n'a eu envie de se lancer en Formule 1 ce week-end…
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Fernando Alonso (McLaren) au Grand Prix d'Autriche 2015

Crédit: McLaren

2. Un détail qui a détruit la course devant

Dimanche, Lewis Hamilton (Mercedes) a été le seul à franchir la ligne blanche à la sortie des stands et il a reçu une sanction de 5 secondes, ajoutée à son temps de course. En vérité ? Un manque d'attention pas très grave, et plutôt inhabituel de sa part. La victime ? Le spectateur, le téléspectateur privé du peu de suspense restant plus que le pilote, qui a fait attention à garder 5 secondes de marge (Mercedes l'a même coaché) sur son poursuivant pour ne pas rétrograder au classement.
Que faire ?
Une pénalité avec sursis – bref un joker – avant d'appliquer une sanction réelle à la seconde infraction. La perte d'une place par exemple.

3. Le Red Bull Ring, un circuit qui ne "fonctionne" pas

Spielberg est un circuit court intéressant en qualification pour punir la moindre faute plus sévèrement qu'ailleurs. Mais ses sept véritables virages et ses lignes droites formatées restent insuffisants pour créer des parties de pilotage sélectives et autoriser des dépassements autrement qu'avec l'aileron arrière ouvrable (DRS) ou à travers des différences de types de pneus ou d'usure. On l'a bien vu quand Hamilton a essayé de passer Rosberg.
Pour ne rien arranger, le détecteur de DRS était mal positionné : en dépassant au niveau de la zone de détection, avant un virage, un concurrent pouvait ensuite ouvrir son DRS pour s'envoler...
Que faire ?
Eviter d'aller sur des tracés comme Spielberg juste pour leur aspect naturel si mignon soit-il. Changer le mode d'emploi du DRS aussi. Une fermeture automatique une fois le dépassement accompli, comme l'a suggéré Jacques Villeneuve en direct sur Canal+ ? Peut-être, mais ça pourrait surprendre en cas de dépassement en phase de freinage...
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Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Autriche 2015

Crédit: Daimler AG

4. Un coût qui défie l'entendement : 700.000 euros pour un nouveau nez

Une autre chose incompréhensible, choquante ? McLaren aurait passé pas moins de 8 crash tests pour homologuer son nouveau capot "court". Pour un coût de 700.000 euros ! Un sacré investissement quand on voit Alonso et Button squatter les fonds de grilles. Le pire est que l'Espagnol n'a pas fini le premier tour dimanche, accidenté par Kimi Räikkönen (Ferrari).
Que faire ?
Remettre les pieds sur terre. C'est vrai, ce genre de dérapage n'est pas nouveau. Il y a une dizaine d'années, Max Mosley, président de la FIA, dénonçait les écrous à 1000 euros l'unité utilisés par Ferrari, à raison de 200 par an… La solution ou début de solution ? Un ou deux types d'ailerons avant et arrière homologués pour la saison. Des éléments de design communs aux voitures pour d'autres pièces comme le fond plat.
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