Grand Prix d'Espagne 2014 : Lewis Hamilton (Mercedes) prend le pouvoir

Lewis Hamilton n'était jamais parti de la pole position et n'avait jamais gagné à Montmelo. Dimanche, il a réparé ces deux oublis en dominant le Grand Prix d'Espagne, cinquième manche du Mondial 2014. Parfaitement élancé de la tête de grille, le Britannique a développé un plan de course à deux arrêts, non sans connaître les traditionnelles difficultés pneumatiques imposées par le tracé catalan, réputé abrasif. En proie à une adhérence insuffisante à l'arrière de sa W05 - "Je glisse dans tous les sens" s'est-il dit à un moment -, il a constamment demandé assistance à son équipe. Stressé, il a parfois mal accueilli les solutions suggérées et quelques échanges ont été secs.

Il faut dire que son coéquipier l'a mis sous pression à partir du deuxième relais en croisant sa stratégie de pneus : alors que l'Anglais poursuivait en "medium", Nico Rosberg a choisi de reprendre des "dur" et finir avec les enveloppes les plus tendres. Le champion du monde 2008 a dû rester vigilant jusqu'à la fin dans le trafic pour préserver sa petite seconde d'avance. A l'arrivée, dans le parc fermé, Hamilton a attendu que Rosberg s'éloigne pour lui aussi descendre de sa machine, et il n'y a pas eu de mots ni de regards dans la salle d'attente avant le podium.

Troisième sur la grille et à l'arrivée, Daniel Ricciardo (Red Bull) a accompli son souhait. Deuxième mais disqualifié au Grand Prix d'Australie, il est donc monté pour de bon sur le podium. Qualifié dixième, parti quinzième suite à une pénalité technique, son coéquipier Sebastian Vettel (Red Bull) a arraché la quatrième place au Finlandais Valtteri Bottas (Williams).

Vainqueur en 2013, Fernando Alonso a roulé presque toute la course derrière Kimi Räikkönen mais a pu le régler in extremis grâce à une meilleure gestion de ses gommes pour la sixième position. A quasiment un tour des Mercedes tout de même.

Sans point depuis le début de la saison, Romain Grosjean (Lotus) s'est fait plaisir en début de course en roulant dans le Top 5 mais n'a rien pu contre le retour des Ferrari et de Vettel. Cependant, cette huitième place va certainement donner du baume au cœur à une équipe en manque de sérénité.

Au Mondial Pilotes, une série de quatre victoires aura donc été nécessaire à Lewis Hamilton pour déloger Nico Rosberg de la tête. Mais de peu : le Britannique compte 100 points contre 97 à son coéquipier, qui totalise un succès et quatre deuxième places. Fernando Alonso reste troisième (49 points) mais il va désormais devoir surveiller de près Sebastian Vettel (45) et Daniel Ricciardo (39). Au classement Constructeurs, Mercedes a accumulé 197 points sur 215 possibles. Red Bull reste deuxième à bonne distance (84 points) alors que la Scuderia Ferrari (66) au moins rangé l'équipe Force India (57) derrière elle.