Première victoire en championnat du monde pour Max Verstappen (Red Bull)

Si vous ne connaissiez pas le résultat du Grand Prix d'Espagne, vous avez dû vous frotter les yeux, deux fois… En ne voyant aucune Mercedes apparaître au classement final et en constatant que le teenager Max Verstappen (Red Bull) avait remporté sa première course ; déjà.

Dimanche, la 5e manche du Mondial a en effet offert deux grands moments historiques à la Formule 1, sur le circuit de Montmelo, près de Barcelone, en jetant les Mercedes dans les graviers dès le 4e virage suite à un accrochage entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg qui fera couler beaucoup d'encre, très longtemps, et en consacrant au bout de 66 tours d'un suspense haletant le novice de Red Bull en sensationnel vainqueur de précocité et de maturité.

Pour en arriver là, il fallait des circonstances exceptionnelles, incroyables. Elles l'ont été. De sa troisième pole position de l'année, Lewis Hamilton (Mercedes) s'est raté au départ comme en Australie et à Bahreïn, et a tenté de se refaire au plus vite en repassant Nico Rosberg au freinage du virage n°4. Mieux ressorti de la courbe n°3, ayant vu une brèche à droite qui allait forcément s'ouvrir au changement de ligne imminent de l'Allemand pour rejoindre la zone de freinage, le Britannique est resté pied au plancher...

Une manœuvre hardie, spéculative, qui s'est retournée contre lui lorsqu'il a constaté que son coéquipier tenait toujours sa droite, il est vrai plus que d'habitude, et qu'il n'avait d'autre choix que se réfugier dans l'herbe. En perte de contrôle, la W07 n°44 est alors partie en travers dans l'autre Flèche d'argent, définitivement à destination des graviers. Choqués, stoïques, les deux pilotes à l'Etoile sont rentrés casqués chez Mercedes pour une réunion de crise improvisée.

Propulsées en tête par ce coup de théâtre, les Red Bull de Daniel Ricciardo et Max Verstappen ont entrepris de barrer la route aux Ferrari de Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen. Hésitant entre deux stratégies, l'écurie autrichienne a passé son pilote australien sur trois arrêts et la Scuderia a couvert le risque pour Vettel en dupliquant ce plan.

Ce pari stratégique manqué a alors laissé Verstappen et Räikkönen en lice pour la victoire. Et malgré ses 18 ans, 7 mois et 16 jours, le Néerlandais a opposé une résistance héroïque au Finlandais de 36 ans, qui n'a en réalité jamais pu l'attaquer. Vettel, troisième, a été débarrassé de la menace Ricciardo lorsque la Red Bull n°3 a crevé dans l'avant dernier tour.