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La question qui fâche : Ferrari est-il devenu le loser idéal dont la F1 a besoin ?

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 04/04/2016 à 18:14 GMT+2

GRAND PRIX DE BAHREIN - Fini de rêver ? Peut-être. A Sakhir, Ferrari semble être retombée sur terre. Une fois de plus... Et si la Scuderia n'était finalement plus qu'un faire-valoir en Formule 1 ? Ce n'est pas impossible.

Sebastian Vettel, Ferrari, AFP

Crédit: AFP

On avait envie d’y croire mais après deux Grands Prix il faut déjà se rendre à l’évidence : cette saison ne sera pas celle de Ferrari. Au mieux une marche supplémentaire vers un sommet que l'écurie italienne tarde à retrouver. Par obligation en tant qu'emblème du sport, objet d’adoration à travers le monde et fantasme des plus grands pilotes à la recherche de la gloire ultime.
Melbourne et Sakhir ont rendu le verdict cinglant d'une fiabilité défaillante, sans laquelle rien ne sera possible vu les standards imposés par Mercedes. En quinze jours, deux incidents moteurs ont mis le Cavalino sur le flanc, à 50 points (déjà) de Mercedes au championnat Constructeurs. 33 unités n’est pas un rythme de champion. 83 sur 86 possibles plus sûrement. Chez les pilotes, les 18 points de Kimi Räikkönen et les 15 de Sebastian Vettel laissent peu de part au rêve en regard des 50 amassés par Nico Rosberg.
C'est un fait, la Scuderia reste un faire-valoir et le problème est qu’elle sert à ça depuis trop longtemps : 2007 et le titre de Kimi Räikkönen exactement. Felipe Massa (2008) et Fernando Alonso (2010, 2012) sont ensuite passés près de l’apothéose mais n'ont pas redoré le blason.

Quand Ferrari se fait doubler par le dernier venu

Pour tout dire, c’est étrange de voir que l’écurie tourne avec un fonds de commerce de deux champions du monde depuis 1980. L’épopée puissance 5 de Michael Schumacher a marqué c’est sûr, suscité un sentiment de perfection qui a contenté une génération de tifosi et le sacre surprise de l’énigmatique et Kimi Räikkönen a ajouté sa part de fascination.
Mais il faut souligner que, dans le même temps, McLaren a sacré Niki Lauda, Alain Prost, Ayrton Senna, Mika Häkkinen et Lewis Hamilton (10 titres) et Williams a collectionné les "one shot" avec Alan Jones, Keke Rosberg, Nelson Piquet, Nigel Mansell, Alain Prost, Damon Hill et Jacques Villeneuve.
En revanche, il faut réaliser que les baisses de régime dans les années 2000 de McLaren (un titre Pilotes) et Williams (aucun) ont renforcé Ferrari dans son rôle de marque incontournable de la F1. Sa régularité est devenue une faiblesse plus visible qui a déroulé le tapis rouge à des équipes nouvelles comme Brawn (2009), Red Bull (2010-2013) et Mercedes (2014). Sans parler de la renaissante Renault (2005, 2006).

Est-ce qu'Arrivabene doit assurer le spectacle ?

Aujourd’hui, ce n'est pas un problème de ressources financières ou de compétences techniques : Ferrari a fait sa révolution, apporté régulièrement du sang neuf (Jock Clear en provenance de Mercedes par exemple) et les trompes sont moralement gonflées à bloc. Mais reste ce folklore inutile, gênant, agaçant. Celui qui a par exemple poussé Mauricio Arrivabene à exulter en voyant les SF16-H sortir en tête du premier virage australien devant les Mercedes. Pourquoi ce supporterisme de base ? Aucun autre patron ne s'abandonne à une telle exubérance pour si peu.
Et puis, à Sakhir, l'Italien a eu besoin de consoler Sebastian Vettel d'une accolade virile, comme si le pilote allemand ne s'en serait pas remis sans ça. Encore un comportement affecté qui suggère que chez Ferrari tout est plus grand ou plus grave.
Pour tout dire, 2015 était l'année la plus facile à gérer pour Mauricio Arrivabene et Sebastian Vettel. Celle d'un nouveau départ où tout était acceptable. Il fut celui d'une rémission spectaculaire au sortir d'un épuisant quinquennat espagnol. Mais dimanche, à Sakhir, Vettel a paru déstabilisé par son abandon précoce. Comme s'il réalisait que le plus dur commence réellement.
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Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix de Bahreïn 2016

Crédit: AFP

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