F1 - Bonus-malus : Lewis Hamilton remet les compteurs à zéro, Max Verstappen inverse la tendance

Le début de course le plus ennuyeux de l’année, un cavalier seul de Lewis Hamilton (Mercedes), et à l’arrivée, seule une pénalité a modifié l'ordre du Top 5 par rapport à la grille de départ. Même pas une petite bagarre entre les Flèches d’Argent à se mettre sous la dent. Quelques dépassements appréciables, et des tête-à-queue esthétiques ont –un peu- rythmé cette manche.

Rarement serein à l’extinction des feux lorsqu’il s’élance de la pole cette saison, le Britannique n’a pas eu à affronter cette période délicate. Après avoir passé beaucoup (trop, selon lui) de temps derrière la voiture de sécurité au départ, le triple champion du monde a rapidement creusé l’écart, et profité des escarmouches entre Nico Rosberg (Mercedes) et Max Verstappen (Red Bull) derrière lui pour gérer son avantage.

Il n’a même pas souffert de quelques frayeurs, notamment causées par des flaques d’eau à la sortie du premier virage, où une grande majorité du plateau a été piégée. Une 47e victoire en carrière, qui lui permet de se rapprocher encore un peu plus d’Alain Prost (51) et surtout de son coéquipier au Mondial. Avec la pénalité dont a écopé Rosberg, un seul point sépare les deux rivaux. Après dix manches disputées, les compteurs sont remis à zéro.

L’Australien de l’écurie Red Bull a complètement été éclipsé par son voisin de box, Max Verstappen. Ce n’est pas la première fois qu’il est devancé par le prodige néerlandais le dimanche. Mais avant Silverstone, il ne l’avait jamais été le samedi, en qualification. En dehors de ce simple constat au classement, "Banana Dan" a traversé la course dans l’anonymat. Son encombrant coéquipier l’a animée. "Ça craint", pour reprendre l’expression utilisée par le pilote le plus gai du plateau. Même s’il a de plus en plus matière à perdre son fameux sourire.

Pour avoir reçu des consignes de son écurie au sujet de sa boîte de vitesses défaillante, Rosberg a été pénalisé, avec un ajout de 10 secondes sur son temps de course. Il est donc rétrogradé au 3ème rang. Sévère.

Dans le même rythme que le leader sur une piste humide, auteur du plus beau dépassement de la course, Verstappen a brillé. A la fois par son attaque, mais aussi par la manière avec laquelle il a défendu sa position devant Rosberg en fin de course. Il est parfois à la limite du réglementaire, son indéniable talent est encore largement perfectible. Mais il est un pilote rafraîchissant pour un sport qui en a cruellement besoin.

Un tête-à-queue, une course difficile, une neuvième place décevante. Course à oublier pour le leader de la Scuderia, pénalisé de 5 secondes après avoir poussé Felipe Massa (Williams) hors des limites à cause d’une piste encore délicate.

En dehors de la fantastique manœuvre de Verstappen sur Rosberg, Kimi Räikkönen a honoré sa reconduction avec la Scuderia par un dépassement plein d’autorité sur Sergio Pérez (Force India) pour la cinquième place.

Räikkönen, Vettel, Hamilton, Verstappen, Sainz, Haryanto, Alonso… et la liste est encore longue. Tous ces pilotes se sont retrouvés, au moins une fois, hors des limites de la piste à la sortie du premier virage. En cause : une petite flaque d’eau, placée juste à l’extérieur de la trajectoire, qui a causé quelques sueurs froides. Sans aucune casse majeure.

Oui, la sécurité doit rester et restera l’enjeu majeur du sport automobile. Oui, la piste était impraticable à 14 heures précises. Mais les départs sous le régime de la voiture de sécurité sont une plaie pour le spectacle. Surtout lorsqu’ils durent beaucoup plus longtemps que nécessaire. C’était le cas ce dimanche. La preuve : après la sortie de la voiture de sécurité, une majorité de pilotes a plongé dans les stands afin de troquer les gommes "pluie" pour des "intermédiaire".

Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Hamilton reste un vrai showman, et l’un des meilleurs ambassadeurs de ce sport. Chez lui, dans le berceau du Mondial à Silverstone, le local n’a, comme souvent, pas hésité à enfreindre le protocole pour un bon bain de foule auprès des dizaines de milliers de supporters venus le soutenir.

Räikkönen a bouclé son 100ème Grand Prix sous les couleurs de la Scuderia. Il rejoint Michael Schumacher, Felipe Massa et Rubens Barrichello, les trois autres seuls pilotes à avoir atteint ce cap avec Ferrari.

L’Allemand a effectué six tours sans pouvoir utiliser son septième rapport de boîte.

Hamilton talonne désormais Rosberg pour la première place du classement.

1- Rosberg ; 168 points, 2- Hamilton ; 167 pts, 3- Räikkönen ; 106 pts, 4- Ricciardo ; 100 pts, 5- Vettel ; 98 pts.