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Dimanche à Monaco, Ferrari, Mercedes et Red Bull étaient surtout au casino

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 29/05/2017 à 16:41 GMT+2

GRAND PRIX DE MONACO - Les stratèges ont fait des dégâts dimanche chez Ferrari, Mercedes et Red Bull. En tirant plus ou moins des plans sur la comète.

Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix de Monaco 2017

Crédit: Getty Images

Ferrari, Mercedes et Red Bull ont chacune sacrifié un de leurs pilotes, dimanche à Monaco. De façon plus ou moins consciente, rationnelle. Dans une épreuve cadenassée, elles ont trouvé le moyen de recomposer le Top 5 au mépris du sport ou du bon sens. Preuve qu'une course aussi atypique crée de la fébrilité et que la patience reste un vain mot.
La Scuderia l'a fait de la manière la plus patente avec Kimi Räikkönen. Le Finlandais obligé de rentrer au 35e tour, un moment suicidaire, l'inversion de positions qui l'arrangeait était en marche. Pour Maurizo Arrivabene, ce fut un acte fondateur, celui qui l'a installé dans un rôle de patron implacable, capable d'imposer une injustice flagrante pour servir les intérêts supérieurs de son équipe. Si vous êtes supporter de Ferrari, vous avez aimé le tour de magie. Maranello ne court pas pour faire de la figuration mais après un titre mondial des pilotes. Depuis dix ans. Et il n'y a pas match entre Räikkönen et Vettel, pas débat.

Räikkönen peut-il encore croire son ingénieur ?

"Nous voulions ce résultat mais ce sont les pilotes qui se battent en piste pour l'obtenir", s'est défendu l'Italien. Sauf que Iceman a été empêché de se battre. Le boss a certifié l'absence de consigne d'équipe. C'est vrai, il n'y avait pas besoin de demander à Räikkönen de s'effacer au profit de l'Allemand. Lui ordonner de stopper suffisait. L'opération a été d'autant plus aisée qu'il n'y avait aucun risque de perdre la deuxième place.
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Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel (Ferrari) au Grand Prix de Monaco 2017

Crédit: Getty Images

Räikkönen a parlé de la confiance qu'un pilote doit avoir en l'équipe. On ignore où il la situe à présent mais sans doute pas bien haut. Il a soufflé comprendre que Ferrari pouvait avoir ses priorités ; une façon d'entériner son statut de numéro deux. Néanmoins, il doit ressentir un malaise vis-à-vis de son ingénieur, Dave Greenwood, qui a fait le boulot pour Sebastian Vettel. L'avantage est que la prochaine fois, il ne sera pas surpris. Il n'aura pas à faire la tête du type tombé de l'armoire. Ferrari repassé en tête du Mondial Constructeurs, tous les voyants sont au vert et le vétéran des circuits est le principal candidat à sa succession. Peut-être même le seul. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Pour ce qui est de Mercedes, le cas est plus symptomatique. L'équipe ne s'est jamais remise de l'impasse technique de jeudi après-midi. Mais quand Lewis Hamilton passait à côté de son sujet ces dernières années, Nico Rosberg était là pour assurer une base minimale de réglages. Et l'inverse était vrai. La W08 est très pointue à exploiter, la fenêtre de fonctionnement des "ultra tendre" restreinte mais Valtteri Bottas n'est pas Nico Rosberg. "Nous n'avons pas arrêté d'entrer et sortir de la fenêtre de fonctionnement des pneus", a dit Toto Wolff. Une faillite technique bien résumée.

Red Bull ou la double lame

Ça, c'était une chose. Mais c'est incroyable de constater que les stratèges loués par Hamilton - ils l'ont tout simplement gardé en piste le plus longtemps possible - sont tombés avec Bottas dans le piège tendu par Red Bull. Rentrer au 34e tour pour se défendre d'une provocation était insensé. Rien n'était compromis mais Mercedes n'avait sûrement pas confiance en son Finlandais, vite décroché par les W08 en début de course. Elle le voyait juste se faire gober par Verstappen.
Quant à Red Bull, elle a finalement fait le même coup à Verstappen que Ferrari à Räikkönen, à ceci près qu'elle y croyait vraiment. On connait le Néerlandais : il s'impatiente vite et il aime être acteur de sa course. C'est une qualité et en même temps un défaut qui le pousse trop souvent à rentrer précipitamment. A accepter n'importe quel deal. "On peut dire que nous avons stoppé trop tôt et que nous aurions pu rallonger le relais mais c'est facile de réfléchir après la course", a-t-il lancé.
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Max Verstappen et Daniel Ricciardo (Red Bull) au Grand Prix de Monaco 2017

Crédit: Getty Images

A Monaco, rester en piste c'est s'embarquer dans une guerre d'usure qui peut être payante comme Hamilton a très bien su le faire. Le Britannique a passé 35 tours derrière Daniil Kvyat (Toro Rosso) et il s'en est débarrassé lorsque le Russe est rentré. Et il a poussé jusqu'au 45e tour pour mettre les Haas dans ses rétros. Au passage, c'est aussi d'une neutralisation dont il cherchait a profiter.
Après coup, Christian Horner a brillamment expliqué qu'avec deux voitures contre une seule Mercedes, la tentation était trop grande de se servir de l'une pour promouvoir l'autre. Une carte qu'il ne pourra pas abattre tous les week-ends.
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