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Sebastian Vettel : "C'est irréel"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 26/11/2012 à 09:20 GMT+1

Sebastian Vettel (Red Bull) a raconté le calvaire qui l'a mené à son troisième sacre, dimanche à Sao Paulo, et fait de lui l'égal statistique d'Ayrton Senna et d'autres grands.

2012 GP du Brésil Red Bull Vettel

Crédit: AFP

"Tu es triple champion du monde !", lança radio-Red Bull dimanche, dans le tour d'honneur pauliste annonçant la nouvelle gloire de son prodige. Mais il n'y eut personne au bout pour répondre. Du moins, le roi confirmé de la piste ne fut pas de suite capable d'exprimer sa joie et sa gratitude. "Ma radio ne marchait plus, donc vous ne m'avez pas entendu pleurer et j'en suis très heureux", a confié Sebastian Vettel, une demi-heure après son troisième sacre d'affilée, enfin libéré de la portion de bitume sur laquelle il s'était acharné à rester, parfois en vain, pendant une heure et 45 minutes d'un grand prix dantesque. Fou pour tout dire. A Abou Dabi, en 2010, il avait éclaté en sanglots. Surpris. Là, il était plutôt rongé par cette tension nerveuse qui l'avait tenaillé sans relâche.
"Je suis tellement bourré d'adrénaline que si vous me pinciez, je ne le sentirais même pas", a-t-il attesté. "Pour nous tous dans l'équipe, et pour moi, c'est irréel. Je remporte ce troisième titre ici, dans la ville natale d'une de mes plus grandes idoles, Ayrton Senna, et pas loin de là où il a été enterré. C'est très difficile de réaliser que je le rejoins (au palmarès), avec tant d'autres grands noms de la F1."
"J'étais dans le mauvais sens et des voitures me contournaient de partout"
"C'est difficile de trouver les mots, spécialement après cette course", a-t-il repris, avant de narrer soixante-dix tours de péripéties par le menu. "Tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné. Le fait essentiel est que nous y avons toujours cru, au lieu d'être en colère et frustrés par la situation. Au virage N.4, j'étais dans le mauvais sens et des voitures me contournaient de partout." Bruno Senna, qui disputait très sûrement sa dernière course avec Williams, venait de porter une attaque improbable pour se "vendre" auprès des décideurs encore être peut-être intéressés par ses services - financiers surtout - en 2013.
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2012 GP du Brésil Red Bull Vettel

Crédit: AFP

Le pilote de la RB8 N.1, élancé d'une vulnérable quatrième place et assez timoré dans les premiers hectomètres, venait d'entamer une course contre-la-montre pour "rentrer" dans la zone éligible à la place de Fernando Alonso (Ferrari), échappé avec les meilleurs. Le chassé-croisé au classement "live" du championnat fut incessant, palpitant.
Sans radio, il doit revenir au stand
"J'ai relâché les freins dans la descente car tout le monde allait dans ce sens", a-t-il expliqué. "Quand on se retrouve ainsi et qu'on a l'impression de prendre l'autoroute M25 (ndlr : le périphérique londonien) à contre-sens, ce n'est pas le sentiment le plus agréable. J'ai eu de la chance que personne ne me percute, mais ma voiture était abîmée. J'ai regardé le fond plat, et ce n'était pas beau à voir ! Nous avons vu ensuite que le rythme était là sur le sec. Mais j'étais très lent dans la ligne droite et les autres me passaient facilement ; et c'était à l'inverse difficile pour moi de doubler. Heureusement, il s'est remis à pleuvoir et je me sentais mieux."
Lancé dans sa périlleuse chevauchée, avec notamment l'imprévisible Kamui Kobayashi (Sauber) dans les parages, le pilote d'outre-Rhin a connu un dernier tiers de parcours angoissant. Il est rentré au 53e tour puis est revenu au 55e, pour des "dur", puis des "inter". "J'ai eu un problème de radio et c'est pour ça que je me suis arrêté deux fois coup sur coup, car la première fois ils n'étaient pas prêts. Deux tours avant, on m'avait dit que c'était bon (ndlr : pour être champion) puis il y a eu cet accident entre Nico [Hülkenberg] et Hamilton, qui a été contraint à l'abandon. Je savais que Fernando était devant. Là, je ne savais plus… Puis ils n'ont pas entendu ma réponse car il y avait de la friture sur la ligne…" Pour ne rien arranger, l'arrêt du 55e tour s'est éternisé : les mécaniciens avaient perdu de vue la bonne roue avant droite.
"C'est possible de compenser la perte de vitesse de la voiture"
De dixième, il est revenu à la sixième place en faisant le job. A la force du volant et d'un accélérateur bien dosé. "Nous sommes revenus sur le mouillé, et en conditions intermédiaires, car c'est possible de compenser la perte de vitesse de la voiture en changeant de trajectoires, en essayant des choses différentes des autres.Ce fut une course incroyable. Ils (les concurrents) ont essayé de nous rendre la vie encore plus dure. Pas seulement les autres, mais les circonstances : les dégâts sur la voiture, la perte de la radio, alors que la communication est si cruciale. Mais nous nous sommes battus jusqu'à la fin", a-t-il conclu.
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2012 GP du Brésil Red Bull Vettel

Crédit: AFP

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