Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Il y a 20 ans, à Montréal, l'éternel second Jean Alesi accédait enfin au rang de vainqueur

Stéphane Vrignaud

Publié 05/06/2015 à 02:20 GMT+2

GRAND PRIX DU CANADA - Il y a 20 ans, Jean Alesi inscrivait son nom au palmarès de la Formule 1 après une collection de deuxièmes places. Sur un Circuit Gilles-Villeneuve hautement symbolique pour lui.

Jean Alesi (Ferrari) vainqueur du Grand Prix du Canada 1995

Crédit: AFP

11 juin 1995, Grand Prix du Canada : l'instant de gloire de Jean Alesi. Tantôt maudit des circuits tantôt perdant magnifique, éternel espoir de la Formule 1, le Français accède le jour de ses 31 ans à la consécration d'une victoire, à Montréal, six ans après son arrivée sur les circuits.
Il porte le n°27, celui immortalisé par Gilles Villeneuve, icône parmi les icônes de la Scuderia. Celui qu'il enviait à Alain Prost sur la machine voisine de garage en 1991, avant de le récupérer à l'éviction de son compatriote triple champion du monde. Un symbole ? Une incarnation jamais réalisée jusqu'à l'incomparable popularité mais un hommage toujours honoré.
Cependant, autant le Québécois - fatalement victime d'une incompréhension au Grand Prix de Belgique en 1982 - était casse-cou, autant le fils de carrossier avignonnais est rangé des accidents. Et chez ce pilote affable, charmant mais souvent "mèche courte" dans les réactions à chaud, ce que ses collègues apprécient le plus c'est sa loyauté, la confiance aveugle qu'ils peuvent placer en lui dans la bagarre. Bref, il est un bon compagnon de route.

57e tour, le coup de théâtre

Pour le reste, si Ferrari est en mode crescendo depuis l'arrivée de Jean Todt, deux ans plus tôt, Michael Schumacher est l'épouvantail de ce championnat. Et Damon Hill un faire-valoir avec une Williams meilleure que sa Benetton, qu'il ne va pas tarder à écraser.
Pour une fois donc, sa seule en carrière en fait, Jean Alesi va déjouer les pronostics et émerger en vainqueur. Le premier Français qui ne s'appelle pas Alain Prost depuis 1983. Qualifié 5e, "Jeannot" passe son coéquipier Gerhard Berger au 1er tour puis profite de l'abandon de David Coulthard au 2e. Il sait aussi utiliser le trafic, et au 17e passage il surprend un Damon Hill écarté de la bonne trajectoire. Il a bien mérité sa 2e place. En position d'attente loin derrière le leader Michael Schumacher, il note que l'écart diminue. Au 57e tour, la Benetton file au stand, pour recevoir un nouveau volant.

Emporté par la foule

"Quand j'ai appris que Schumacher était arrêté, les larmes me sont venues, je ne voyais plus bien clair dans mon casque et je me suis repris pour ne pas faire de bêtise", Alesi confiera. "Je ne suis pas très bien, j'ai mal à tous les muscles".
Ovationné dans le tour d'honneur, il dégrafe son harnais, cale, descendu de la voiture. "J'ai salué les tribunes et j'ai entendu des coups d'accélérateurs rageurs derrière moi. C'était Schumi." A cheval sur le capot moteur de la Benetton (5e), il termine son drôle de tour. Et fou de bonheur il lancera tout ce qu'il peut par-dessus le grillage à la foule. "Un casque à 50.000 balles (un peu moins de 10.000 euros actuels), avec la radio et tout le bazar dedans." Alesi dans toute sa générosité.
Jean Alesi (Ferrari) vainqueur du Grand Prix du Canada 1995, sur la Benetton de Michael Schumacher
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité