Esteban Ocon (Force India) : "C'est la course, il n'y a pas de copain"

Esteban Ocon avait été battu de peu en qualification par son coéquipier, Sergio Pérez. Il a été proche de le devancer en course. Dimanche, à Montréal, il a échoué à la sixième place, dans les échappements de la Force India n°11. A l'issue d'un Grand Prix du Canada qu'il a bouclé sans avoir jamais pu avoir l'opportunité de passer le Mexicain pour tenter d'aller chercher son premier podium en Formule 1.

Il y a cru, pourtant. Qualifié neuvième, il a roulé en deuxième position derrière le futur vainqueur, Lewis Hamilton (Mercedes), en restant longtemps compétitif avec ses pneus "ultra tendre" usés quand la plupart de ses rivaux étaient déjà passés en "super tendre" neufs pour tourner dans les mêmes chronos.

Septième à une vingtaine de tours du but, le jeune Français a bénéficié du second arrêt de Kimi Räikkönen (Ferrari) pour gagner une position. Puis il s'est heurté à un mur d'incompréhension nommé Sergio Pérez. Sur le muret des stands, l'équipe indienne a vite compris que le Normand était sa meilleure chance de podium et a alors appelé son pilote mexicain pour lui proposer de laisser passer Ocon afin de lui permettre d'attaquer Daniel Ricciardo (Red Bull), non loin devant. Etant entendu qu'en cas d'échec, il repasserait derrière.

D'échanges radio en palabres dilatoires entre Pérez et son ingénieur, les tours ont défilé et arriva ce qui devait arriver : Sebastian Vettel (Ferrari) a pu profiter de leur bagarre pour les passer et les repousser aux cinquième et sixième rangs.

Le Français n'a pas voulu polémiquer à l'arrivée mais il a estimée une mise au point en interne indispensable. "Il va vraiment falloir qu'on en discute avec l'équipe : j'avais beaucoup plus de vitesse", a-t-il insisté au micro du diffuseur Canal+. "On aurait pu tenter de le faire. J'aurais pu doubler Ricciardo je pense avec le déficit qu'il avait en ligne droite. A la fin, c'était chaud avec mon coéquipier. C'est la course, c'est comme ça, il n'y a pas de copain."

Et de répéter : "J'allais au moins 7-8 dixièmes plus vite que Sergio, c'était à tenter au moins."

Douzième à Monaco, le Normand a donc marqué des points comme lors des cinq premières manches du Mondial. Avec 27 unités, il figure à la 8e place du championnat du monde Pilotes, 17 longueurs derrière son expérimenté coéquipier.

Et côté Constructeurs, à part Mercedes, auteur d'un doublé, Force India est la formation qui a le plus engrangé (18 points) à égalité avec Ferrari. De quoi renforcer sa position de quatrième force du plateau acquise en 2016. Loin devant le premier poursuivant, Toro Rosso (29 points) qui a enregistré deux abandons dimanche.