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Jules Bianchi : La lésion axonale diffuse, qu'est-ce que c'est ?

ParAFP

Mis à jour 07/10/2014 à 22:38 GMT+2

Marussia a révélé lundi que Jules Bianchi souffrait d’une lésion axonale diffuse. Mais qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Explications.

Jules Bianchi (Marussia) lors du Grand Prix du Japon 2014

Crédit: Panoramic

Jules Bianchi a été victime d'une lésion axonale, un cas de figure que l'on retrouve dans plus de 50% de traumatismes crâniens graves. La matière blanche est composée essentiellement des faisceaux de fibres nerveuses (axones) qui prolongent le corps des cellules nerveuses (neurones) formant la matière grise, et qui conduisent l'influx nerveux.
Lors du traumatisme crânien deux mécanismes sont simultanément mis en jeu dans les 200 millisecondes suivant l'impact. A partir de l'impact sur le crâne se dissipe une "onde de choc" de la superficie vers la profondeur du cerveau qui engendrent des contusions, auquel s'ajoute un effet d'inertie résultant de mouvements de la tête d'accélération et d'arrêt (décélération). La lésion axonale diffuse (LAD) résulte de la conjugaison de ces deux effets qui provoquent des lésions de torsion et d'étirement des axones. La violence du traumatisme peut aller jusqu'à provoquer des lésions de cisaillement sur ces fibres.
"C’est une lésion caractéristique d’un traumatisme crânien diffus. Ça ressemble à ce qu’a subi Michael Schumacher", commente le docteur Michel Desgeorges, neurochirurgien, sur le site 20minutes.fr. "Dans les traumatismes crâniens avec casque, que ce soit pour les skieurs ou les pilotes, toute l’énergie cinétique dégagée par le crash est transférée vers le centre du cerveau car la boîte crânienne est maintenue, elle ne peut pas se déformer. Il est donc normal que la substance blanche, qui est un tissu du système nerveux central, soit touchée."
Tout dépend de l’énergie qui a été transmise.
Le diagnostic peut être mis en évidence avec des examens d'imagerie notamment grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM) qui permet de mieux distinguer les lésions axonales diffuses dès la phase initiale du traumatisme. L'étirement des axones peut aussi provoquer des lésions sur des micro-vaisseaux, responsables de micro-hémorragies, visibles au scanner en cas confluence.
La sévérité de l'atteinte axonale diffuse s'exprime d'abord par la durée de la perte de connaissance (plus de 6 heures). Une atteinte au niveau du tronc cérébral, partie du système nerveux central servant de relais entre les structures de l'encéphale et la moelle épinière, et du corps calleux, structure constituée de substance blanche réunissant les deux hémisphères cérébraux, serait plus fréquemment un mauvais pronostic pour l'évolution du traumatisé.
Il peut s’ensuivre une dégénérescence des fibres nerveuses avec séquelles fonctionnelles importantes. Une récupération plus ou moins complète des lésions est néanmoins possible. "Apparemment, le casque a résisté et donc toute l’énergie du choc s’est concentré sur la zone centrale, poursuit le docteur Desgeorges. A priori, c’est très grave. Mais c’est difficile à dire sans plus d’informations. Tout dépend de l’énergie qui a été transmise."
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