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Kimi Räikkönen (Lotus) a réussi son comeback en championnat du monde 2012

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 05/12/2012 à 11:36 GMT+1

Au volant d’une Lotus rapide et fiable, Kimi Räikkönen a vite retrouvé ses qualités de champion du monde pour créer la surprise du Mondial 2012. Voici pourquoi et comment.

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Crédit: Eurosport

Un esprit indépendant
Ceux qui connaissaient le Kimi d’avant l’ont retrouvé tel quel : deux ans de championnat du monde des rallyes ne l’ont pas changé. Le Finlandais, 33 ans, est revenu avec les deux facettes de sa personnalités : ouvert et volontiers jovial dans un climat de confiance, c’est-à-dire au milieu de son équipe ou de ses amis, impassible et économe de ses mots en public, face à des journalistes "qui posent toujours les mêmes questions". Lotus a de suite compris ça et a réduit au maximum ses relations presse et apparitions promotionnelles. La mayonnaise a pris de suite. "On savait qu'il marche beaucoup à l'affectif, paradoxalement, et qu'on avait un nid douillet pour lui, en tout cas, une écurie correspondant bien à ce type de personnalité", a expliqué Gérard Lopez, le propriétaire de l’écurie.
Bien sans plus en qualification
Un pilote régulièrement battu par son coéquipier le samedi après-midi expliquera toujours avoir axé les réglages sur la course. Iceman ne s’est jamais caché derrière ça, ni ses problèmes récurrents de direction assistée, et a accepté le verdict du chrono. Au bout de dix-neuf confrontations, son solde est légèrement négatif (9-10) face à Romain Grosjean. Il n’a pas subi beaucoup de soucis de fiabilité : il a seulement perdu cinq places pour un changement de boîte en Malaisie, ce qui l’a fait partir derrière Grosjean, mais le phénomène inverse s’est produit aux Etats-Unis d’Amérique. Bref, cela lui a permis de partir en moyenne sixième sur la grille (voir notre blog "Hamilton sprinter de l’année").
A bien y regarder, il n’a jamais été un foudre de guerre en qualification. De 2002 à 2006 chez McLaren, puis de 2007 à 2009 chez Ferrari, il a obtenu seize pole positions, soit par exemple une de plus que Massa. En 2012, il n’a réussi qu’un Top 4 en Q3 (en Belgique où il est parti 2e), et réussi huit placements dans le Top 5. En comparaison, Grosjean est allé un peu plus haut (2e en Hongrie, 3e en Australie).
En conclusion, il aurait pu partir à neuf reprises un cran au-dessus sur la grille, mais ce n’est pas ce qui l’a empêché d’obtenir de meilleurs résultats en course. L’équipe a répété tout au long de l’année que les qualifications étaient le point faible de la E20.
Jamais de problème au départ
Le champion du monde 2007 a touché du bois : si on regarde bien, tous les cadors ont eu un ou plusieurs gros soucis dans les premiers hectomètres de course cette année, sauf lui. Il a été le seul à ne pas subir une élimination prématurée, un incident l’ayant retardé ou conduit au stand à la fin du premier tour. Alonso s’est fait éliminer en Belgique et au Japon, Button en Corée, Webber est rentré de suite au Japon et Vettel a bouclé en dernière position le tour inaugural au Brésil.
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2012 GP de Belgique Lotus Räikkönen

Crédit: Lotus F1 Team

Au départ, le pilote du Nord s’est aussi parfaitement faufilé : il a gagné des places à onze reprises. Il a grignoté une position en six occasions, deux places en Malaisie, au Japon et à Abou Dabi, et carrément quatre en Australie et à Bahreïn. Ses qualifications correctes ou ses gains dans le premier tour ont été à la base de ses résultats les plus significatifs, mais on note qu’à deux reprises, à Bahreïn et en Allemagne, il a su se remettre de positions éloignées (11e et 10e) pour finir deuxième et troisième.
Un temps d’adaptation aux pneus
De retour après deux ans d’absence, Kimi Räikkönen a mis quelques gp pour faire le tour de la question pneumatique, en termes de montée en température en qualif et d’usure le dimanche. En Malaisie, il a roulé pour la première fois avec les "intermédiaire", et en Chine, il s’est écroulé au classement en fin de course (14e) en raison d’une détérioration excessive. L’affaire fut réglée à Bahreïn, où les "tendre" qu’il préférait pour la course ont fait la différence par rapport aux "medium" privilégiés par Grosjean. Surtout, il a réalisé en qualification qu’accepter de s’en tenir à un run en Q2 (éliminé, 11e) lui permettrait d’économiser des pneus neufs. Ce fut déterminant pour l’obtention de la deuxième place, au détriment du Français. En revanche, il fit moins bien que Pérez (Sauber) au Canada, où la même stratégie que celle du Mexicain aurait dû lui ouvrir les portes du podium. Mais cette mésaventure l’a peut-être aidé à faire deux gp remarquables au cœur de l’été, en Allemagne (3e) et plus encore en Hongrie (2e), où il a montré qu’il prenait l’ascendant de Grosjean.
Un métronome en course
Grâce à sa vista sur les départs, il a conduit des gp solides, sans se frotter inutilement aux autres. Son dépassement sur Grosjean, roue contre roue en Hongrie, l’a illustré. Il va à la limite mais pas au-delà, et se range au maximum pour éviter les dégâts (avec Alonso au Japon). Viril mais correct comme on l’a vu en passant Hülkenberg à l’extérieur au chausse-pied à Austin, il sait aussi toujours céder intelligemment quand il n’y a pas d’autre possibilité. C’est cette clairvoyance qui lui a permis de couvrir l’intégralité des tours du championnat 2012 (moins un).
Voilà pourquoi il est parvenu à scorer partout sauf en Chine (14e), et qu’il a totalisé, en plus de sa victoire, six podiums et quatre cinquième places. C’est cette régularité remarquable et imperturbable, véritable assurance-vie pour Lotus, qui l’a mené à statut confirmé de numéro trois mondial.
Une place dans l’histoire
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FORMULE 1 2012 - Raikkonen (Lotus)

Crédit: AFP

De son retour, on retiendra évidemment cette victoire à Abou Dabi, certes obtenue sur le dos de Hamilton (McLaren), mais c’est le mérite de Lotus d’avoir construit une voiture rapide et fiable. Ce fut sa première depuis 2009, et la première pour Lotus depuis 1987. "C’est probablement l’un des retours les plus réussis, sur le même pied que celui de Lauda", a apprécié Alain Jones, le champion du monde 1980. Räikkönen sait ce qui lui reste à faire, car l’Autrichien a ensuite été champion du monde.
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