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Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 07/03/2012 à 19:36 GMT+1

Red Bull repart dans l'optique de tripler la mise avec une RB8 bien née. Avec un champion comme Sebastian Vettel dont il faut encore parfois refreiner les ardeurs et un vétéran en fin de carrière.

2012 Tests Jerez Red Bull Webber

Crédit: AFP

Red Bull attaque une saison difficile. L'écurie autrichienne sera-t-elle une rescapée de l'histoire, une exception statistique ? Les deux derniers exemples d'équipes ayant bousculé l'ordre établi se sont mal terminés. Titré Pilotes et Constructeurs en 1994 et 1995, Benetton avait périclité ; dépouillée de son génie Michael Schumacher, son chef designer Rory Byrne et de son directeur technique Ross Brawn, partis chez Ferrari. Après la même série glorieuse en 2005 et 2006, Renault avait vu Fernando Alonso migrer chez McLaren, pour le même résultat. Ces jeunes équipes n'avaient pu résister au pouvoir d'attraction des mastodontes.

Red Bull a au moins évité cet écueil, et il n'y a pas de déménagement en vue. Sebastian Vettel est sous contrat jusqu'en 2014 et le cerveau Adrian Newey, 53 ans, finira probablement sa carrière chez RBR. "Aussi longtemps que je prendrai du plaisir et que les gens voudront travailler avec moi, je continuerai. Je ne me vois nulle part ailleurs", a-t-il assuré cet hiver. "Je suis engagé dans l'équipe depuis ses tout débuts, je me sens impliqué dans un rôle absolument central et fier de ce que nous avons réussi. C'est une énorme somme de satisfactions et un léger sentiment paternel de voir poursuivre ça. Partir maintenant pour une autre équipe reviendrait un peu à abandonner ses enfants." Ça, c'est réglé. Ferrari peut commencer son travail de deuil.
0.8 seconde d'avance pour la Red Bull
Cet hiver, RBR a déploré une seule perte de crédit : accusée de ne pas respecter l'accord de restriction des budgets, elle a été lâchée par Ferrari, qui a claqué la porte de la FOTA, l'association des équipes de F1. Un prétexte - peut-être - pour la Scuderia pour relancer une forme de sélection par l'argent. Elle a d'ailleurs massivement recruté. Tout comme Mercedes. RBR a aussi quitté la FOTA, et Sauber a fait comme Ferrari.
En piste, l'équipe autrichienne a montré qu'elle avait bien amorti l'interdiction du fond plat soufflé, qui faisait sa force - entre autre - en 2011. La RB8 a perdu le plus dans l'histoire, environ 30% de l'appui aérodynamique que générait la RB7. Mais les autres écuries ont souffert, et McLaren, sa plus proche rivale de l'an passé, ne l'a manifestement pas rattrapée. Le magazine britannique Autosport a épluché les chronos des simulations de courses effectuées du 21 au 24 février, à Montmelo. La Red Bull de Mark Webber a tourné en moyenne en 1 min 28.8 sec par tour sur 57 boucles, la McLaren de Jenson Button en 1 min 29.6 sec sur 58 tours. Un résultat sans appel.
Seule réserve : la fiabilité de la boîte de vitesses n'a pas été irréprochable. Pour le reste, Sebastian Vettel et Mark Webber repartent à égalité de traitement, foi de P-DG. A 24 ans, l'Allemand est persuadé de pouvoir encore progresser. Il reste hanté par son GP du Canada 2011 perdu dans le dernier tour. Une erreur collective - l'équipe ne l'avait pas suffisamment sensibilisé sur le retour de Jenson Button - et une faute personnelle : il a craqué sous la pression. Le plus jeune double champion du monde s'est mis en tête de gommer ça. Sa réaction est celle d'un perfectionniste, qu'il faut néanmoins canaliser : l'an dernier, il s'est encore permis de battre le meilleur tour dans le dernier tour d'une course.

Rocquelin continue de canaliser Vettel
Au fil des ans, on voit émerger sa personnalité et ses étonnantes qualités. Fin 2010, c'est sa capacité à surmonter une déconvenue en Corée du Sud qui avait frappé les esprits. "Il est en tête dans les derniers tours et son moteur explose", explique son ingénieur de course français, Guillaume Rocquelin. "Nous étions entraînés à gérer ce type de situation. Cela lui a permis de négocier au mieux ce moment pénible. Je tente de rester calme, en toute circonstance. C’est très important. Pour être un bon ingénieur d’exploitation, je crois qu’il convient d’être autant que possible confiant et pondéré à la fois. Si les hauts sont trop hauts et si les bas sont trop bas, cela peut devenir difficile à gérer. 'Rien ne compte plus que la maîtrise et le contrôle', est une phrase importante chez nous, mais sa portée – notre capacité à rationaliser les événements – ne vient qu’avec l’âge. Malgré sa jeunesse, Vettel l’a bien assimilée." Tout est dit.
A 35 ans, Mark Webber est en fin de cycle. Tour proche de la retraite peut-être, même. En fin de contrat, sûrement. Il a promis de remédier à ses départs presque invariablement manqués l'an passé. Dont trois pole positions gâchées, qu'il n'a jamais été capable de convertir en leadership au premier tour. "En 2012, je veux faire de bons départs". Son ambition ne va peut-être pas plus loin. Il sait que s'il ne calcule pas le grip des Pirelli sur l'aire de départs, s'il ne maitrise pas son embrayage, ça ne sera pas la peine d'aller plus loin. Il le sait. Et le big boss Dietrich Mateschitz a prévenu : "Notre première intention est de mettre un de nos jeunes (Jean-Eric Vergne ou Daniel Ricciardo) dans la Red Bull." Dès 2013 ? "Tout dépendra de Mark Webber."
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