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Grosjean : "Des problèmes que je n’ai plus envie d’avoir"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 18/12/2012 à 20:12 GMT+1

Romain Grosjean (Lotus) a analysé en exclusivité pour nous sa saison, mardi à Paris. Le Français est satisfait d’avoir montré sa rapidité en qualification et il est bien conscient d’avoir commis des erreurs, dont la "plus grosse" reste à ses yeux Suzuka. Il ne veut plus les reproduire.

2012 GP d'Inde Lotus Grosjean

Crédit: Lotus F1 Team

A votre retour en F1, Eric Boullier expliquait vouloir être champion du monde avec un jeune pilote à l’horizon 2015. En cours de saison, il avait redit son souhait de vous garder plusieurs années. Au final, vous n’êtes resigné que pour un an. Que s’est-il passé ?
Romain Grosjean : Ah ! (rires) Il se passe qu’on a envie d’aller loin ensemble, c’est clair. Mais il faut prouver qu’on a les capacités d’être champion du monde. Il n’y en a pas dix par an. C’est une compétition ultra compliquée, d’un niveau très très élevé. L’avenir nous le dira. Avec de bons résultats, ça se passe toujours facilement.
L’énorme point positif de la saison ce sont vos résultats en qualification, lors desquelles vous avez battu votre coéquipier Kimi Rïkkönen dix fois en dix-neuf confrontations. Vous affirmiez aimer ce moment décisif, et on l’a vu.
R.G. : C’est un domaine que j’aime bien, il faut aller chercher le meilleur de la voiture. On a beaucoup travaillé, on s’est un peu perdu un moment sur les réglages et cours de saison, il a fallu revenir un peu en arrière. Ça nous a permis de sonder ce qu’il fallait faire et ne pas faire.
Sur certains circuits, vous avez effectivement eu du mal (Allemagne). Que s’est-il passé ?
R.G. : Il y a parfois eu des erreurs faites par l’équipe – à Sepang, à Abou Dabi – et des fois c’est moi qui a fait des erreurs. De Valence jusqu’à Spa, on avait un problème récurrent sur la voiture qu’on a compris après, avec des choses qu’on pouvait régler mais qui nous étaient un peu sorties de la tête. Il y avait aussi beaucoup d’inexpérience sur le groupe de travail : pour beaucoup c’était la première année.
Mais quand même, vous avez dû vous parfois jubiler en qualif en vous disant que vous étiez plus rapide que Räikkönen !
R.G. : C’était une très très bonne surprise. J’ai beaucoup appris de lui sur la gestion de la course et du week-end. Là, il a été un petit peu meilleur. On a bien travaillé ensemble, et les datas circulaient à droite et à gauche parce que personne ne voulait lâcher. Avec son expérience et parfois la pointe de vitesse que j’ai pu montrer, nous avons fait un très beau duo.
Gérard Lopez, le patron de Lotus F1, a dit que vous aviez une bonne compréhension de la voiture et des pneus. Ça vous a permis de faire quelques belles courses.
R.G. : La voiture a été superbe en qualif et en course, et on avait une bonne gestion des pneus. Ça a été une grosse force. On a aussi travaillé sur nos faiblesses.
Y’a-t-il quelque chose d’inné qui vous fait comprendre les pneumatiques plus vite ?
R.G. : Peut-être, de temps en temps, le sens de l’attaque qui me permet d’aller chercher le meilleur. Ce sont aussi des expériences dans différentes catégories : l’Andros, le GT, le GP2, la F1. On a eu une bonne voiture et de bons ingénieurs pour me montrer ce qu’il fallait faire et éviter de faire.
Spa a été l’erreur qui a eu les conséquences les plus spectaculaires, mais Suzuka a été une surprenante erreur de jugement (au départ derrière Webber). Vous y avez rechuté en période probatoire.
R.G. : Je pense que Suzuka est ma plus grosse erreur de la saison. Ça aurait pu bien se passer à Spa, mais les conséquences sont énormes (une suspension d’un gp) et j’ai été le premier inquiet pour Fernando (qui a mis un moment à sortir de sa Ferrari) et désolé. Des choses ne se sont pas bien passées et c’est là-dessus que je veux progresser.
A Suzuka, vous avez parlé d’un problème d’évaluation des vitesses respectives.
R.G. : Il y a eu de ça. Il y a eu des fautes d’inexpérience d’évaluation des vitesses, et des fautes de suragressivité comme le premier virage à Spa. Une Sauber vient me faire l’extérieur et je n’ai pas envie qu’il passe (Pérez, parti devant) donc je relâche les freins. Sauf que j’avais oublié qu’il y avait la Red Bull devant. Ce sont des problèmes que je n’ai plus envie d’avoir.
Est-ce que le simulateur reproduit ces situations de départ ?
R.G. : Non.
La suspension à Spa a été le coup de massue, et on vous a senti sur la retenue dans le dernier tiers de la saison.
R.G. : Mentalement, la fin de saison a été très très dure. La suspension après Spa m’a laissé très peu de temps pour rebondir. Ensuite, chaque course a été une sorte de test. J’ai vraiment été sur la retenue au départ en Corée et en Inde, et ça a ensuite été un peu plus naturel, en se passant bien.
Que pouvez dire à Webber et autres pilotes sur vos bonnes intentions ?
R.G. : Je ne pense pas être stupide. J’ai fait des erreurs. Je suis conscient du danger. Je me suis excusé quand c’était vraiment de ma faute. Le premier pénalisé, c’est moi. Je pense avoir gagné des catégories avant, savoir normalement prendre des départs.
Vous avez peut-être profité du fait que Kimi Räikkönen devait se remettre dans le bain en début de saison, car après le Canada, où vous avez mieux géré les pneus que lui, on a vu le duel s’équilibrer puis tourner à son avantage en fin de saison.
R.G. : Il a pris le dessus à un moment où mentalement je n’étais pas forcément au mieux. Il a aussi eu les évolutions (techniques) que je n’avais pas car il était en bataille pour le titre. Mais au Brésil, en qualif, j’aurais été devant sans mon erreur (derrière De la Rosa en Q1). Et à Austin, j’étais devant. En Inde, j’ai fait une petite erreur car je n’arrivais pas à piloter naturellement. Je voulais tout contrôler pour ne pas faire d’erreur. Et quand on veut tout contrôler, il y a trop de choses à faire.
En 2013, vous tenterez d’aller chercher cette victoire qui vous tendait les bras à Valence (abandon sur défaillance d’alternateur).
R.G. : Elle viendra si on travaille correctement. Il ne faut pas se tromper d’objectif. Ça m’a beaucoup coûté cette saison. Elle viendra au moment où tout sera dans l’ordre.
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