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Kimi Räikkönen raconté par son ingénieur

ParF1i

Publié 12/09/2013 à 16:18 GMT+2

Mark Slade est l'un de ceux qui connaissent le mieux Kimi Räikkönen (Lotus) dans l'environnement professionnel. L'ingénieur britannique a travaillé avec lui chez McLaren de 2002 à 2006 puis l'a retrouvé chez Lotus, en 2012.

2013 GP de Malaisie Lotus Räikkönen Slade

Crédit: Lotus F1 Team

C'est un des visages familiers du paddock, mais que le grand public connaît peu. Avant d'être l'ingénieur de piste de Kimi Räikkönen chez Lotus, Mark Slade a débuté chez McLaren aux côtés de Martin Brundle en 1994, avant d'épauler Mark Blundell puis Mika Häkkinen de 1998 à 2001. C'est en 2002 qu'il devient, pour la première fois, l'ingénieur d'exploitation de Kimi Räikkönen, jusqu'au départ du Finlandais de Woking fin 2006. Avant de le retrouver la saison dernière, cette fois chez Lotus. F1i a rencontré ce Britannique discret, afin de briser la glace qui entoure celui qu'on surnomme Iceman.
Comment avez-vous retrouvé Kimi Räikkönen chez Lotus ? Vous travailliez chez Mercedes il y a deux ans...
Mark Slade : J'ai reçu un coup de téléphone de Jackie Stewart, qui m'a demandé si j'étais intéressé par l'idée de reformer un duo avec Kimi. Je pense que pas mal de gens dans le paddock n'étaient pas sûrs qu'il revienne pour les bonnes raisons. Mais quand j'ai reçu l'appel et que Jackie m'a expliqué que Kimi souhaitait que je retravaille avec lui, j'ai su que son retour était sérieux et qu'il n'allait pas me laisser tomber. Kimi est le pilote avec lequel j'ai eu la relation la plus proche, même si je me suis bien entendu avec tous les autres gars que j'ai accompagnés. Avec des pilotes de ce calibre, vous savez que vos efforts seront payés en retour par leur total engagement. Comme j'avais beaucoup aimé mon passage chez Renault (une année aux côtés de Petrov en 2010, ndlr), la perspective de revenir à Enstone avec Kimi était très enthousiasmante.
Trouvez-vous que Kimi ait changé par rapport au pilote que vous avez connu chez McLaren ?
M.S. : Non, je ne pense pas qu'il ait changé. Il est le même que quand il est arrivé tout jeune chez Sauber. Il y avait déjà chez lui cette maturité instantanée dans son pilotage et une manière de régler la voiture qui dépasse celle de la plupart des gens de son âge. Pour moi, il a la même condition physique qu'avant, il est à son meilleur niveau.
Comment décririez-vous sa personnalité ?
M.S. : C'est vraiment un esprit indépendant. Il n'aime pas trop qu'on fasse les choses à sa place. Par exemple, il veut mettre lui-même son casque, brancher tout seul le câble de la radio, etc. Voir des gens s'agiter autour de lui : il n'apprécie pas trop ! C'est quelqu'un d'extrêmement résolu, ce qui est une qualité essentielle pour un pilote. La saison dernière, il y a eu des moments où sa voiture était encore montée sur le pont une minute avant les qualif : il est resté très calme en attendant que ce soit fini. D'autres pilotes se seraient agités, mais avec Kimi, il faut presque lui taper sur le casque pour qu'il se réveille...
"Iceman" est donc un bon surnom...
M.S. : La plupart du temps, oui. Mais quand il veut quelque chose, il le fait savoir assez clairement. On pourrait croire qu'il s'agite, mais non : il veut juste s'assurer que tout le monde a bien compris ce qu'il veut. Je peux imaginer que certains l'interprètent mal...
Comme à propos de son attitude à Monaco l'an dernier, où il a demandé à ce qu'on revienne à l'ancienne direction, après avoir essayé la nouvelle un tour seulement ?
M.S. : Kimi sait ce qu'il veut. Le fait est qu'il est très doux dans son pilotage. Ce qui signifie qu'il peut s'adapter à une voiture assez pointue mieux que les autres pilotes, qui sont plus agressifs dans leurs coups de volant. C'est une force, à mon avis.
Avant d'être l'ingénieur d'exploitation de Kimi, vous avez travaillé avec Mika Häkkinen et Heikki Kovalainen. Vous êtes un spécialiste des pilotes finlandais... ?
M.S. : On dirait bien ! (Rires) Je suis d'un naturel plutôt calme, voire réservé, et peut-être que cette mentalité convient bien aux Finlandais. Mais j'ai apprécié collaborer avec Fernando Alonso, même si cela n'a duré qu'un an, ainsi qu'avec Michael Schumacher.
Quand il a quitté la F1, Kimi a avoué qu'il en avait assez des obligations d'un pilote de Grand Prix. En rallye, il pouvait se concentrer sur la seule chose qui l'intéresse : le pilotage. Comment gère-t-il cela aujourd'hui ?
M.S. : La seule chose qui intéresse Kimi, c'est de monter dans la voiture, de la conduire vite, de travailler avec les ingénieurs pour pouvoir la piloter encore plus vite ! Le reste l'ennuie, il considère que cela le distrait de son métier. Une fois qu'il sait qu'il doit faire une interview, il la fait bien. Mais il souhaite juste en faire le moins possible, ce que l'équipe accepte. Personnellement, je comprends son attitude. Je n'y adhère pas à 100%, mais je comprends son approche. Au final, les équipes l'engagent en sachant comment il est... Mais par rapport à sa rapidité, tout ça est secondaire.
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