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Pourtant, le duo de Ferrari n'a jamais eu autant d'arguments face aux duettistes de Mercedes

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 19/03/2016 à 12:23 GMT+1

SAISON 2016 - Parce que la supériorité technique de Mercedes pourrait ne pas suffire, Ferrari a raison de croire que les changements au plan du règlement et la complicité de ses pilotes pourraient la mener à terrasser des rivaux divisés.

Sebastian Vettel (Ferrari) lors des tests 2 à Montmelo en 2016

Crédit: Ferrari S.p.A.

L'usage est de se demander ce qui pourrait faire le sel d'une nouvelle saison. En l'occurrence pour quelles bonnes raisons Ferrari pourrait faire tomber Mercedes de son piédestal. En évitant cette trivialité consistant à observer la tendance progressive des Rouges, privés de victoires en 2014 et revenus sur la plus haute marche par trois fois en 2015.
Serait-ce une question purement matérielle ? Réglons ça en abordant les points fondamentaux que sont la vitesse pure, la fiabilité et la capacité de développement. La rapidité ? On ne sait rien ou pas grand-chose de précis de la SF16-F de Maranello par rapport à la W07 de Brackley. Parce que Rosberg et Hamilton sont les seuls à savoir avec quelle retenue ils ont limé le bitume en tests en Espagne. L'Allemand a pointé Ferrari comme seule rivale, sans dire si l'italienne avait une chance de rouler dans la même division, à la régulière bien entendu… D'une prudente politesse donc. Hamilton ? Il a réclamé de la concurrence tout en se considérant mieux armé qu'en 2015… Lauda ? On préfère en sourire : l'avance de la Flèche d'argent aurait fondu de 0"6 à 0"2 par tour... Dans tout ça, il faut surtout comprendre l'angoisse des Gris à trop dominer le sport. Voilà pourquoi Ferrari reste un chiffon rouge agité à l'envi.
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Nico Rosberg (Mercedes) - Tests Montmelo 2016

Crédit: Daimler AG

Le moteur Ferrari n'a pas dit son dernier mot

La fiabilité ? C'est l'indispensable secteur du renouveau ciblé par Allison, le cerveau de Maranello. Et là, la tendance n'est pas très favorable : Ferrari a essuyé deux abandons techniques contre cinq à Mercedes en 2014, quatre contre trois en 2015. Le développement ? La stabilité du règlement offre une opportunité à Allison de pousser son raisonnement jusqu'au bout et porter enfin l'une de ses créations au firmament. Au moins sait-il comment faire pour y être parvenu dans un rôle subalterne chez Benetton (1994, 1995), Ferrari (2000-2004) et Renault (2005, 2006). Avec un gros budget (Ferrari va dépenser 400 millions d'euros, comme Mercedes), le Britannique a de quoi soutenir la cadence. L'assurance pour la Scuderia de ne plus être tentée de balancer une saison en plein été, comme elle l'a fait en 2013 et 2014.
Mais dans cette histoire, il ne faut pas oublier l'argument de la toute puissance. Mercedes a selon la rumeur réalisé un bond en avant écœurant sur son moteur mais a consenti une augmentation des possibilités de développement du propulseur par rapport à ce qui était prévu cette année. Ferrari a reçu plus involontairement un second coup de pouce réglementaire à travers la possibilité de consommer cinq groupes propulseurs (en 21 GP) contre quatre l'an dernier (en 19 GP). Que du bon, du côté de la puissance comme de la fiabilité.
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Sebastian Vettel (Ferrari) lors des tests 2 à Montmelo en 2016

Crédit: Ferrari S.p.A.

Les pneus et la stratégie, nouvelles armes de Ferrari

Hors technique, le règlement sportif apporte deux autres changements très intéressants que Ferrari pourra utiliser à son avantage. La création d'une cinquième roue du carrosse "ultra tendre" devrait en effet plus spécialement convenir à une machine qui montait moins bien ses pneus en température que la Mercedes ces dernières années. Et spécialement faire le bonheur d'un pilote comme Kimi Räikkönen. Si l' "ultra tendre" n'est pour l'instant annoncé qu'au Grand Prix du Canada (il est très plausible pour Monaco), le fait que chaque pilote ait désormais la liberté de puiser dans les trois mélanges Pirelli désignés (pour composer 10 trains des 13 trains) utilisables par week-end est une autre vraie possibilité pour Vettel et Räikkönen de maximiser le rendement de leurs machines. Et contrer Mercedes sur des terrains bien spécifiques.
Enfin, la gestion des pilotes sera un vrai levier pour Ferrari, qui opposera ses complices aux quasi ingérables duettistes de Mercedes. A n'en pas douter, Ferrari misera tout sur Vettel, leader assuré de la loyauté de son coéquipier finlandais. Magnanime, l'Allemand a d'ailleurs commencé à le cajoler en réclamant sa prolongation pour 2017, histoire d'être sûr de ne pas le perdre en cours de route... En face de l'armée rouge disciplinée, Hamilton et Rosberg avanceront parfois en ordre dispersé depuis la promesse de pouvoir bâtir eux-mêmes plus librement leur stratégie. Si l'on se souvient de la mésaventure d'Hamilton à Monaco, Vettel peut se frotter les mains.
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Lewis Hamilton, Toto Wolff et Nico Rosberg au Stars & Cars de Mercedes-Benz le 12 décembre 2015 à Stuttgart

Crédit: Daimler AG

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