Les 12 moments chauds qui ont inscrit la rivalité Rosberg-Hamilton dans la légende

Deuxième course de la cohabitation et premier couac : Ross Brawn, le directeur d'équipe de Mercedes, interdit à Nico Rosberg de doubler Lewis Hamilton. L'équipe s'est trompée en ne remplissant pas assez le réservoir de la voiture du Britannique et ne veut pas que ce dernier en subisse les conséquences. Nico Rosberg laisse Lewis Hamilton finir troisième, juste devant lui.

Hamilton défend comme un acharné sa position de leader devant Rosberg, qui à un moment évite même l'accrochage. "Avertis-le, c'était pas loin !", s'exclame Rosberg à son ingénieur, à l'attention d'Hamilton. Avant les dix derniers tours, Paddy Lowe, le directeur technique, demande à ses pilotes de penser d'abord à ramener leurs voitures à l'arrivée.

Rosberg se plaint qu'Hamilton, vainqueur, a utilisé sans le dire une fonction spéciale offrant plus de puissance pour lui résister dans les derniers tours. En fait, l'Allemand avait fait la même chose au Grand Prix de Bahreïn.

Avant le meeting, Hamilton explique qu'il n'a pas eu la jeunesse dorée de Rosberg : "Je ne viens pas d'un super endroit - Stevenage - et j'ai dormi sur le canapé dans l'appartement de mon père. Nico a grandi à Monaco, au milieu des jets, des hôtels et des bateaux." Rosberg n'apprécie pas, Stevenage non plus…

Le samedi, Rosberg file tout droit au virage n°5 et neutralise la Q3 en même temps qu'Hamilton. Celui-ci juge la manœuvre intentionnelle : "Si vous aviez pu voir les data…", soupire-t-il devant la presse. Les commissaires se plongent dans la télémétrie de la W05 n°6 et ne trouvent rien. Le dimanche, Rosberg est intouchable.

Mercedes a peur d'un pataquès à domicile et décide de mettre ses voitures sur des stratégies identiques en course. Lewis Hamilton perd un avantage en termes de pilotage : en fouillant dans sa télémétrie avec son ingénieur Tony Ross, Nico Rosberg a trouvé comment le Britannique consommait moins que lui.

En tête, Rosberg est piégé par l'intervention de la voiture de sécurité et est basculé sur trois arrêts. Pour faire fructifier cette stratégie, il doit doubler Lewis Hamilton… Sur deux arrêts, l'Anglais ignore la consigne de laisser passer son coéquipier. Il finit troisième devant Rosberg. A partir de là, il n'y aura plus de consigne de ce genre.

Au deuxième tour, Rosberg essaie de doubler le leader Hamilton aux Combes et se loupe en se rabattant. Crevaison, dommage aéro et abandon pour le Britannique. Aileron avant abimé, l'Allemand laisse la victoire à Daniel Ricciardo (Red Bull). Il est hué sur le podium et reçoit une amende de la part de Mercedes.

Rosberg suit le leader Hamilton et s'agace à la radio de son faux rythme. Il lui réclame d'augmenter la cadence. Le Britannique l'ignore et ironise : "Je ne savais pas que je devais m'occuper aussi de la course de Nico ! " "Lewis n'a pas commis d'erreur", tranche Toto Wolff, le directeur de la Compétition de Mercedes.

Au départ, Hamilton verrouille sa place de leader en poussant Rosberg hors de la piste au n°1. L'Allemand s'en plaint à l'arrivée mais il est inaudible : le Britannique vient de remporter son troisième titre. Toto Wolff revoit plusieurs fois la scène et partage les torts. Rosberg a de quoi se sentir un peu désavoué.

Rosberg grille le poleman Hamilton au départ mais il perd de la vitesse à cause d'une mauvaise cartographie moteur. Pendant qu'il rectifie son réglage, il tente de bloquer l'attaque de son coéquipier. Après quatre victoires en quatre courses, il n'a pas d'hésitation. Crash, double abandon... Mercedes règle l'affaire mais ne sanctionne personne. Ecœuré, Hamilton n'a plus envie de courir pour Mercedes. Il reviendra vite sur sa décision.

Rosberg est en perte de vitesse dans le dernier tour en partie à cause de soucis de frein et approfondit sa trajectoire au n°2 pour dissuader Hamilton. Qui insiste. Hamilton passe et gagne tandis que Rosberg ramène une W07 bien abimée. Jugé responsable par les commissaires, il est pénalisé de 10 secondes, ce qui ne change rien à sa quatrième place.

"Jusqu'à présent, le plus raisonnable était Nico, mais cette année il veut être champion et il attaque à fond", résume le président non-exécutif de l'écurie, Niki Lauda, qui a tout compris depuis longtemps...