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Les villes et leurs circuits urbains, arguments majeurs de la réussite de la Formule E

Julien Pereira

Mis à jour 23/04/2016 à 00:36 GMT+2

EPRIX PARIS - La Formule E a réussi son pari en créant une compétition dans l’ère du temps, avec des bolides électriques. Mais elle doit aussi son succès à une autre singularité : les circuits urbains. Ceux-ci ne sont pas tracés au hasard, et nécessitent énormément de travail en amont, comme nous l’a expliqué Alejandro Agag, directeur général de la Formule E, avant l'ePrix de Paris ce samedi.

Les installations pour l'ePrix de Paris, le 18 avril 2016

Crédit: Panoramic

Des villes choisies pour faire rayonner la Formule E

Le choix des villes est capital pour faire briller cette compétition. Elle a suscité de nombreux doutes sur sa réussite avant même son lancement en 2014, obligeant les organisateurs à installer la Formule E au cœur des plus importantes métropoles de la planète. Pour convaincre au plus vite. Le défi a été relevé d’entrée. Les ePrix de Pékin, Mexico, Paris, Moscou ou Londres donnent encore plus de relief à la saison 2015-2016.
L’avis d’Alejandro Agag : "Organiser des courses dans des villes d’importance mondiale, comme celles citées précédemment, aide à renforcer notre message et à mieux le diffuser. Elles veulent s’identifier à nos valeurs : la mobilité propre, et les voitures électriques. C’est la raison pour laquelle elles étaient notre priorité. Evidemment, il y en a d’autres. Mais on doit aussi prêter attention à la faisabilité. Par exemple, certaines villes sont très difficiles d’accès et les rues y sont trop étroites."

Des négociations longues mais saines

Grâce à ses bolides électriques, la Formule E réussit des négociations que la F1 a souvent manquées. Les monoplaces ne polluent pas et les nuisances sonores sont moins importantes. Du coup, les obstacles se situent sur d’autres terrains.
D’abord, celui du calendrier. Les dates sont décidées par le comité d’organisation après consultation des écuries, et approuvées ou non par la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA). Ensuite, celles des permissions. Car un tel événement nécessite plusieurs accords de la part des villes. Notamment pour fermer les routes où se déroulera la course. Et quand on connaît la circulation à Paris, on imagine facilement les difficultés.
L’avis d’Alejandro Agag : "Contrairement à ce que l’on peut croire, l’ePrix de Paris n’a pas été plus compliqué que les autres à organiser. Pour une simple et bonne raison : en France comme dans les autres pays, nous avons eu la chance d’avoir un soutien incroyable de la ville, de la maire Anne Hidalgo et de toute son équipe. On travaille conjointement, et on réussit à avoir les permissions de courir assez rapidement. En général, les négociations durent un an. Et les vraies difficultés sont logistiques et organisationnelles."

Des tracés complexes à mettre en place

C’est là que les choses se compliquent. Aménager un circuit en plein centre-ville multiplie les contraintes. Notamment celles liées à la sécurité, pilier du sport automobile. Un tracé urbain est généralement pauvre en dégagements, les bolides flirtent avec les murs. Et rien n’est modifiable.
L’avis d’Alejandro Agag : "On regarde tous ces éléments sur place. Si on ne trouve pas une zone plate et assez grande pour pouvoir installer le paddock, on ne peut pas organiser l’ePrix. D’un point de vue technique, on essaie aussi de trouver les virages les plus ‘‘beaux’’ possibles. Ensuite, il faut transporter toutes les structures, les murs et les barrières de sécurité. A Paris, on a dû les acheminer par la Seine ! Il a aussi fallu produire un revêtement à la fois assez stable pour recouvrir les pavés, mais aussi facile à enlever par la suite."

Une vitrine pour la FE… et surtout pour les constructeurs

Créer du spectacle en plein centre des plus grandes villes de la planète attire forcément les foules. Les quelques milliers de billets se vendent facilement, et les nouvelles courses, comme Paris cette année, suscitent la curiosité. Pourtant, le nombre de spectateurs n’est pas fondamental pour la Formule E. Mais il l’est pour les constructeurs (Renault, Audi, DS...) qui se disputent le titre.
L’avis d’Alejandro Agag : "Evidemment, on prend en compte la dimension du marché pour choisir les villes. Mais elle n’est pas un critère majeur pour organiser un ePrix. Car nous savons très bien qu’au cœur des capitales, les possibilités d’installer de nombreux sièges et de grands gradins sont restreintes. Si on cherche à attirer du monde, c’est aussi et surtout pour nos partenaires. Parce qu’avant de disputer des courses et de mener une bataille technologique, les constructeurs sont là pour vendre des voitures."
Et même s’il avoue que l’ePrix de Paris est sa plus belle vitrine, le patron de la Formule E n’est pas rassasié. Lorsque nous l’avons contacté pour réaliser cette interview, l’homme d'affaires espagnol était à New York. Pour trouver un nouveau terrain de jeu aux bolides électriques.
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