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La surprise Caranobe

Eurosport
ParEurosport

Publié 14/08/2008 à 11:50 GMT+2

10e des qualifications, Benoît Caranobe a réussi un impressionnant concours général. Le Français s'empare de la médaille de bronze, échouant à 0,05pts de la 2e place du Japonais Kohei Uchimura. Le titre revient au Chinois Wei Yang qui a survolé les débats

88 ans que la gymnastique française attendait une médaille en concours individuel. Depuis l'argent de Marcos Torres et le bronze de Jean Gounot aux Jeux d'Anvers, aucun "gym", garçon ou fille, n'avait réussi à accrocher le podium ni même à s'en approcher. Benoît Caranobe est venu combler ce manque, jeudi à Pékin.
17e du concours général en 2004 à Athènes, 10e des qualifications, le Français de 28 ans a sans doute réussi le concours général de sa vie. Les choses avaient plutôt bien débuté avec un 14,875 au cheval d'arçon. Une note "élevé" pour son agrès le plus faible. Son compatriote, Thomas Bouhail démarrait au saut et prenait, lui, la tête à l'issue de la première rotation (15,850). De bon augure en vue de la finale à cet appareil pour laquelle les deux Tricolores sont qualifiés lundi prochain. Alors que Bouhail allait progressivement reculer au classement, tombant même aux arçons (13,400), le sociétaire de Noisy-le-Grand entrait de plain-pied dans son concours. Sa confiance ne faisait que croître à l'issue des anneaux (15,175).
Un saut quasi parfait
Et puis, Caranobe frôlait la perfection au saut de cheval, signant un 16,600 (sur 17, note de départ) pour un tsukahara double arrière carpé, la meilleure note du jour à cet agrès. Après des barres parallèles impeccables (15,050) et une bonne prestation à la barre fixe pas vraiment récompensée (14,875), le Français pointait à la 5e place avant la dernière rotation, de quoi croire encore au podium. Une 3e place occupée alors par le Japonais Kohei Uchimura, mais convoitée par sept concurrents qui se tenaient en six dixièmes.
Et dans cette guerre des nerfs, Caranobe ne flanchait pas, tout comme le Japonais. Premier à lâcher prise, le Coréen Taeyoung Yang, 2e avant de s'élancer aux arçons, s'écroulait, ne ramassant qu'un modeste 14,300 pour reculer au 8e rang. Le champion de France 2003 et 2004 n'avait alors plus qu'à finir en beauté sur l'un de ses points forts, le sol, et surtout oublier sa chute sur le praticable en qualifications, sur la dernière difficulté de son programme. "Il y avait des favoris, mais moi, j'étais là pour faire le boulot. J'étais dans ma bulle, confie-t-il. Une fois fini mon passage au sol, j'ai ouvert les yeux, je suis sorti de ma sieste mouvementée. Et je ne comprends pas !"
Une médaille en appelle d'autres
La note tombait. Avec un 15,350, il ne rattraperait pas Uchimura (15,400 à la fixe), mais prenait la seconde place provisoire, en attendant les passages des favoris. Dauphin de Wei Yang en qualifications, l'Allemand Fabian Hambuechen (7e) ne parvenait pas à surmonter sa déroute aux arçons (14,375) et devait se contenter d'un 15,400 insuffisant à la fixe, son agrès fort, en raison d'une ultime chute. L'ancien champion du monde, Hiroyuki Tomita, puis le Coréen Daeeun Kim, se manquaient également. Les favoris pour le podium en déroute, Wei Yang avait alors une voie toute tracée vers son tout premier sacre olympique, après ses deux couronnes mondiales, et en l'absence surtout de l'Américain Paul Hamm, blessé et médaillé d'or en 2004. Intouchable et soutenu par une salle en délire à la moindre de ses apparitions, le Chinois se contentait d'un mouvement de moindre facture à la fixe, ponctué d'une chute, mais suffisant pour devancer largement (2,600 pts) le Japonais Uchimura et l'inattendu Caranobe qui, à cinq centièmes près, touchait l'argent. Bouhail se contente de la 21e place.
Après les succès d'Emilie Le Pennec à Athènes (or aux barres asymétriques), d'Eric Poujade (argent aux arçons) et Benjamin Varonian (argent à la fixe) à Sydney, les Jeux Olympiques continuent de sourire à la gymnastique française qui est même parvenue, à Pékin, à qualifier ses deux équipes pour les finales par équipes pour la première fois. Quatre Français pourront encore rêver de métal lors des finales par appareils: Yann Cucherat à la barre fixe, Bouhail et Caranobe au saut de cheval, ainsi que Danny Rodrigues aux anneaux. Chez les filles, Marine Petit et Laetitia Dugain tenteront de profiter de la spirale positive pour s'illustrer en individuel.
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