Euro 2016 - Allemagne-France : Krumbholz, acte II, scène 1

Les handballeuses françaises disputent cette semaine contre l'Allemagne leurs deux premiers matches depuis le retour d'Olivier Krumbholz aux commandes d'une équipe secouée ces derniers mois par des affaires extra sportives.

Les rencontres de Bietigheim-Bissingen mercredi (19h30) et de Nîmes (20h00) comptent pour les qualifications à l'Euro-2016, mais les regards sont déjà tournés vers le tournoi de qualification olympique de Metz, du 18 au 20 mars, et au-delà vers Rio où les Bleues espèrent redorer leur blason.

Depuis l'échec en quart de finale du Mondial-2015, en décembre au Danemark, on n'a parlé de l'équipe de France que sous l'angle du fait divers. Un mystérieux corbeau a mené sur les réseaux sociaux une campagne de calomnie contre l'ancien sélectionneur Alain Portes et contre l'ex-préparatrice physique Annabelle Chabanel, poussant les deux intéressés, ainsi que la Fédération (FFHB), à porter plainte.

L'ambiance étant devenue irrespirable, la FFHB s'est résolue à se séparer d'Alain Portes, tout en se disant convaincu de son "intégrité". L'entraîneur n'était monté sur aucun podium en trois compétitions depuis sa prise de fonctions en 2013 à la place de... Olivier Krumbholz.

Pour rétablir l'ordre, le choix du Messin, patron du handball féminin de 1998 à 2013, champion du monde en 2003, vice-champion en 1999, 2009 et 2011, s'imposait, particulièrement aux yeux des anciennes.

"C'est quelqu'un qui cherche la perfection et qui nous permettra de lever les barrières qu'on s'est mises toutes seules", estime le pivot Nina Kamto. "C'est un entraîneur très exigeant qui ne laisse rien passer", ajoute Siraba Dembélé. "L'homme de la situation", résume Camille Ayglon.

S'il n'a changé ni les joueuses, ni la capitaine (Siraba Dembélé) par rapport au Mondial et si, compte tenu du peu de temps de préparation disponible, il ne compte pas engager une révolution, on devrait rapidement retrouver la "touche Krumbholz" dans le jeu français: priorité à la défense et à la contre-attaque. Sans espérer de métamorphose pour l'instant.

"L'essentiel est d'apporter une réponse au niveau de l'envie, de l'enthousiasme et de l'engagement. Pour ce qui est de la construction du jeu on risque d'être un peu en difficulté", a-t-il prévenu.

Cela devrait suffire pour se qualifier pour l'Euro et pour les Jeux car les adversaires proposés aux Françaises sont abordables et il y a à chaque fois deux tickets pour quatre candidats.

Dans les qualifications à l'Euro, les Françaises ont largement battu l'Islande et la Suisse en octobre et garderont un joker même en cas de défaite(s) contre l'Allemagne. Elles partiront de toute façon favorites après leur victoire de dix buts au Mondial.

Au tournoi de qualification olympique, si les Pays-Bas seront redoutables, on voit mal la Tunisie ou le Japon leur barrer la route de Rio.