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Equipe de France - Cédric Sorhaindo : "On ne s'arrête jamais sur le passé, c'est notre grande force"

Laurent Vergne

Publié 14/01/2016 à 19:29 GMT+1

EURO 2016 – Année après année, tournoi après tournoi, l'équipe de France de handball n'en finit plus de garnir son palmarès. Sans jamais subir de phénomène d'usure du pouvoir. Pour le pivot des Bleus et du FC Barcelone, Cédric Sorhaindo, c'est avant tout une question de culture collective.

Cédric Sorhaindo lors du sacre de la France au Qatar en 2015.

Crédit: Panoramic

Comment jugez-vous l'équipe de France à l'heure d'aborder la défense de ce titre européen ?
C.S. : On a fait globalement une bonne préparation, les jeunes commencent à bien s'intégrer. On ne sait pas encore exactement ce que cette équipe de France a dans le ventre. La réalité est là, avec tous les blessés que nous avons. Mais on va essayer de faire quelque chose de bien.
Il y a eu beaucoup plus de nouveaux à intégrer que d'habitude. Cela a-t-il posé de difficultés particulières ?
C.S. : Non. Il y a une forme de continuité. Je me souviens, quand je suis arrivé en équipe de France, il y avait des anciens pour m'accueillir. Aujourd'hui, les jeunes ont la chance d'arriver dans un projet très cadré, sans doute plus encore qu'avant, ça facilite les choses pour eux. Ils s'intègrent beaucoup plus vite.
Ce qui frappe, vu de l'extérieur, c'est l'absence d'usure de cette équipe de France, malgré les titres qui s'accumulent. Quelle est votre recette ?
C.S. : C'est une culture. Une façon de fonctionner. On parle des Experts, des Indestructibles, c'est bien beau, mais ça, ce sont juste des mots. Le plus important, c'est la culture. L'équipe de France s'est forgée une histoire, un passé, et elle arrive à transmettre ce vécu-là au fil des années et des joueurs. Les jeunes qui arrivent ont faim et les anciens ne se lassent pas de gagner.
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Cédric Sorhaindo contre l'Islande

Crédit: AFP

Il faut transmettre cet héritage sans jamais s'arrêter sur ce passé. C'est tout de même un subtil équilibre...
C.S. : On ne s'arrête jamais sur le passé, c'est notre grande force. J'ai souvenir de certaines finales, après un très grand titre, où on gagne, on commence à s'amuser dans le vestiaire. Et là, il y a toujours quelqu'un, Tit' Omeyer par exemple, souvent, qui est là pour intervenir et dire : "et les gars, dans 6 mois, il y aura une autre compétition". On va toujours de l'avant, on ne veut jamais s'arrêter.
Comme tous les quatre ans, il y a deux grands rendez-vous internationaux : l'Euro, puis les J.O. Ce Championnat d'Europe est-il un véritable objectif du coup ?
C.S. : Les saisons sont longues, c'est certain. Mais pour l'instant, on n'a qu'un seul objectif, c'est l'Euro. Il vaut mieux penser à court terme. Le court terme, c'est cet Euro en Pologne. Après, on va tous repartir en club, avec de gros objectifs aussi. Les Jeux, on a le temps d'y réfléchir. Ça ne sert à rien d'y penser aujourd'hui. Seul le Championnat d'Europe nous intéresse pour le moment.
Faudra-t-il tirer un enseignement majeur de cet Euro dans l'optique du rendez-vous olympique ? C.S. : Oui, si ça se passe bien ! On a montré il y a quatre ans qu'on pouvait rebondir après une déception. L'Euro, en 2012, je pense que c'était la première fois qu'on avait vraiment l'équipe au grand complet sans une seule blessure. Et on avait super mal joué. Victoire ou échec, il ne faudra pas vivre sur le passé de toute façon. Mais si ça se passe bien en Pologne, ça donnera de la confiance à tout le monde, surtout aux nouveaux qui arrivent.
Comment voyez-vous ce premier tour avec la Macédoine, la Serbie et la Pologne. Vous pensez être dans le dur tout de suite ou espérez-vous une montée en puissance progressive ?
C.S. : C'est difficile d'entrée. Il y a pas mal de blessés dans toutes les équipes. Certaines jouent leur qualification pour les Jeux Olympiques, d'autres pas. C'est forcément spécial un Euro en année olympique. Mais globalement, on voit que toutes les équipes ont progressé. Ce n'est plus comme avant, il n'y a plus de petit match ni de passe-droit.
Psychologiquement, le premier match est-il compliqué à aborder ?C.S. : Toujours. Il y a de la tension, de la pression, c'est l'entrée dans la compétition et toujours une forme d'inconnue. On verra comment on va réagir. Mais je suis confiant, on peut faire quelque chose de bien.
Vendredi, contre la Macédoine, vous allez retrouver quelqu'un que vous connaissez très bien, Kiril Lazarov... (NDLR : le capitaine de la macédoine, coéquipier de Cédric Sorhaindo à Barcelone)
C.S. : C'est un grand joueur, le meilleur buteur de la Ligue des champions. Il a marqué son 1000e but il y a trois mois. Mais moi ce qui m'intéresse, c'est de gagner le match.
C'est particulier pour vous de croiser le fer avec un ami ?
C.S. : D'une manière générale, c'est toujours un plaisir de croiser dans les grands tournois internationaux les gens qu'on côtoie toute l'année en club. Mais c'est vrai que lui et moi, c'est une grande histoire d'amour ! En plus c'est mon voisin. Nous sommes très complices dans la vie de tous les jours. Mais si j'ai appris quelque chose depuis quelques années, c'est que la meilleure façon de respecter son meilleur ami, c'est de jouer à son meilleur niveau contre lui. Après, il y aura quelques contacts sur le terrain, ça fait partie du jeu !
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Cédric Sorhaindo

Crédit: Panoramic

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