Une équipe, 17 expertises

"Titi, c'est un ordinateur, un gardien "méthodique", une vraie base de données". Aux yeux du sélectionneur, Thierry Omeyer possède une capacité exceptionnelle à prendre les infos sur les tireurs adverses, à les mémoriser, à les classer et à les utiliser en temps voulu. Stakhanoviste de la vidéo, l'exigeant gardien français passe des heures à analyser le jeu et les tirs de ses adversaires. Une recette qui lui permet, statistiquement, d'anticiper les trajectoires. "Il a aussi ce côté intimidant et dominant qui le rend si particulier", confie Onesta. Cet aplomb, Omeyer l'a acquis au fil des années, devenant une forteresse quasi imprenable. "Il utilise ce côté psychologique face aux attaquants qui se présentent à lui. Il sait, et eux aussi, qu'il finira par les croquer."

Si Omeyer est méticuleux, Daouda Karaboué est plus intuitif : "Il a besoin de garder son instinct animal", estime Onesta. Désabusé par sa fin de parcours compliquée dans l'Hérault, "Doudou" a su rebondir à Toulouse, où son statut d'international est reconnu à sa juste valeur. "Mieux dans sa vie, il est meilleur dans sa performance". Aujourd'hui à 35 ans, il est plus travailleur que jamais. "A mes yeux, ce n'est pas un n°2. On ne le met pas sur le terrain par dépit. C'est un gardien n°1 bis à qui on fait confiance." Malgré l'omniprésence du meilleur gardien du monde, Karaboué sait s'imposer lorsqu'on fait appel à lui.

Fort d'une expérience colossale, Didier Dinart est LE technicien de la défense tricolore. "Le gros Didier est un roc qui a su mettre toute sa puissance athlétique au service d'une pensée tactique novatrice dans l'approche de notre défense", médite Bertrand Gille. Indispensable chez les Bleus, le joueur de Ciudad Real est souvent considéré comme le meilleur défenseur du monde. Craint par ses adversaires, il inspire aussi le respect à ses coéquipiers par ses consignes et ses prises de paroles.

"Tchouf, c'est aussi une force de la nature mais lui a besoin de se rassurer", poursuit Gille à propos de Cédric Sorhaindo. "Je sens qu'il doute un peu plus que lors de l'Euro 2010. Il a besoin de réafférences qui lui permettent de se sentir bien et d'emmagasiner de l'expérience. Mais il est promis à un très bel avenir". Un peu plus en retrait cette année, il pourrait s'avérer décisif lors des deux derniers matches en Suède.

Quant au principal intéressé, Bertrand Gille s'est montré exemplaire depuis le début du Mondial. A nouveau en pleine possession de ses moyens, le meilleur joueur du monde 2003 se distingue par ses capacités à tenir le rôle de défenseur avancé. "On sait l'importance que ce poste a dans notre système défensif", estime-t-il. "En tant que pivot d'attaque, j'ai moins de présence physique que "Tchouf" mais je la compense par un peu plus de mobilité."