France-Croatie (23-30): Les Experts n'ont pas résolu l'affaire

Les Experts ne sont plus. Ou plutôt, ils sont redevenus un souvenir. Un an après leur Euro 2012 complètement manqué, cinq mois après leur magnifique revanche aux Jeux Olympiques de Londres avec une médaille d'or à la clef, l’équipe de France de handball a cédé en quart de finale du Championnat du monde contre la Croatie (23-30), sur le parquet de Saragosse. Les Croates, que les Experts avaient sorti en demi-finale du tournoi olympique, ont savouré cette revanche qui enlève au tableau son épouvantail. L’équipe de Claude Onesta était double championne du monde en titre, vainqueur de cinq des six précédentes compétitions auxquelles elle avait participé, et c'est le sentiment d'une fin d'époque qui se dégage de cette élimination. La Croatie, qui n'avait jamais battu la France en quatre matches à élimination directe depuis 2008, rejoint l'Espagne, la Slovénie et le Danemark dans le dernier carré.

Sur le contenu de cette demi-finale, la sanction est sans appel. L'équipe de France a inscrit les deux premiers buts du match. Ensuite, la machine croate s'est mise en route. Un "4-0" l'a conduit a prendre les devants et à ne plus jamais concéder le moindre retard au tableau d'affichage. Si, à la pause, les Bleus n'étaient qu'à un tout petit point (12-13), ce n'était qu'un leurre. Les Experts ont passé leur temps à courir après le score. 2-, -3, -4 et finalement -7 à la dernière minute de jeu, sous le poids cumulé d'une défense trop élastique et d'une absence de temps fort sur le plan offensif. La pression croate a été constante, accablante, et les Bleus n'ont jamais pu s'en défaire, malgré l'expulsion de Vukovic à la 41e seconde pour une énorme faute sur Barachet. Ce qui aurait dû être un coup dur porté à la Croatie l'aura finalement transcendée, portée par un Domagoj Duvnjak (9 buts) intenable et incontournable durant 60 minutes.

"La supériorité croate a été indéniable, la logique du tournoi est respectée, a commenté le capitaine Jérôme Fernandez. Leur gardien a été bon, ils ont été très rapides sur les enchaînements, les montées de balle et les engagements directs. Nous avons tout de même trouvé les ressources pour nous accrocher mais à 22-20, on a craqué. Si nous avions tenu le score jusqu'à cinq minutes de la fin, je pense que l'on aurait été capable de les battre. On restait sur une telle dynamique de victoires que ça fait mal..."