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Ludovic Fabregas : "Onesta m'a interdit de péter un câble à la pause... Du coup, j'ai pris un rouge"

François-Xavier Rallet

Mis à jour 16/01/2017 à 13:01 GMT+1

MONDIAL HAND 2017 - Auréolé de nouvelles responsabilités après le forfait de Luka Karabatic, Ludovic Fabregas prend très à cœur son nouveau rôle au sein des Bleus. Celui que son coach appelait "Monsieur 100%" il y a encore 24h a conscience que ce Mondial peut lui faire passer un nouveau cap chez les Bleus. Alors, il savoure et travaille.

Ludovic Fabregas après son exclusion face à la Norvège

Crédit: AFP

Avec sa carrure de déménageur, Ludovic Fabregas va rapidement savoir si le costume qui lui est réservé depuis trois jours est à sa taille. "Ma place va forcément évoluer au sein des Bleus avec le forfait de Luka (Karabatic). Dans le sens où j'aurais plus de temps de jeu certainement en défense mais en attaque aussi", juge celui qui prend part à sa troisième grande compétition avec la France, après l'Euro polonais et les JO brésiliens.
Quand Didier Dinart et Guillaume Gille ont dû combler l'absence du cadet Karabatic, deux joueurs semblaient s'imposer au choix des entraîneurs : le Nantais Nicolas Tournat ou le Dunkerquois Benjamin Afgour, présents tous les deux dans la liste élargie des 28. Finalement, c'est l'arrière Dika Mem qui a été rappelé dans le groupe. A la grande surprise de Fabregas : "Quand j'ai vu qu'ils n'avaient pas appelé un pivot, je me suis dit que c'était ma chance."

Fabregas n'est plus "Monsieur 100%"

Au sein d'une nouvelle configuration, le colosse de près de deux mètres s'attend à se voir confier plus de responsabilités. "Le fait de n'en avoir que deux va me propulser sur le secteur offensif. Je vais essayer de prendre le maximum de responsabilités possibles". Confiné aux tâches défensives en équipe de France, il va devoir revoir ses habitudes mais ne va pas forcer sa nature pour autant. A Montpellier, il évolue des deux côtés du terrain. "Je vais travailler et me donner à fond. Il n'y a pas de raison que ça ne marche pas", prévient-il.
Après avoir observé, appris, serait-il à la croisée des chemins sous le maillot tricolore ? "A un moment donné, il faut passer par là. C'est une étape. Elle arrive lors d'un Mondial en France donc elle a ses avantages et ses inconvénients. A moi de ne pas me mettre trop de pression. Mais il y en aura forcément", juge celui qui partage sa chambre avec Valentin Porte. "Après, je suis capable de marquer des buts." Des buts, le Montpelliérain en a déjà inscrits 10 en trois matches, dont 7 face au Japon, "équipe qui n'a pas le statut de la Norvège", reconnaît-il.
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Ludovic Fabregas (France) contre le Japon durant le Mondial 2017

Crédit: AFP

Dix buts sur onze tirs. Solide. "Valentin Porte va me taper sur les doigts car il me chambrait sur le fait que j'étais à 100% avant la Norvège. Ce n'est plus le cas [il a raté un tir dimanche, NDLR]", s'amuse-t-il. "A chaque échange avec Didier (Dinart), il me disait que j'étais l'homme à 100%. Malheureusement, il ne peut plus le dire."
Quand Porte a dégoupillé en fin de partie, Fabregas n'a pas été surpris. "On s'était disputé dans la chambre, du coup il n'était pas bien ce soir (dimanche)", plaisante le Wolverine de l'équipe de France. Plus sérieusement, je ne sais pas trop pourquoi il s'est énervé comme ça. Mais Val' reste un très bon joueur et je pense qu'il est capable de faire son autocritique pour rebondir dès le prochain match."

Pourtant, Onesta l'avait mis en garde

A contrario, lui a personnifié la zénitude au moment de son expulsion définitive dans les ultimes secondes contre la Norvège. "Je tombe involontairement. Au sol, je ne peux plus rien faire, j'essaye quand même de me retirer. Le pivot en rajoute un peu. Moi, j'essaie de dire que ce n'était pas fait exprès à l'arbitre. Je vois qu'il ne me sort pas les deux minutes tout de suite, j'espère à ce moment-là que ça ne va pas être pire. Et là, c'est le carton rouge."
Le score acquis, Fabregas l'a joué avec sa tête pour ne pas envenimer une partie déjà soldée : "Je suis sorti sans rien dire. Au final, j'ai même oublié de m'excuser auprès de Bjarte (Myrhol). C'est pour ça que je l'ai attendu après le match."
Ce trait de caractère, calme, posé, Fabegras le cultive. "J'essaye de prendre la vie du bon côté, de me faire plaisir. Je veux profiter du moment. J'ai conscience de vivre quelque chose d'unique. Ce Mondial va me faire grandir plus vite. J'essaye de profiter au maximum. Autour de moi, des joueurs m'aident au quotidien, me rassurent."
L'anecdote qu'il nous dévoile avant de nous quitter le fait éclater de rire : "Claude (Onesta) est venu me voir dans les vestiaires à la pause pour me dire de ne pas prendre encore une pénalité de deux minutes [il en avait déjà une, NDLR]. Il ne fallait pas péter un câble pour ne pas nous mettre en difficulté trop tôt. Il m'a dit 'pas de deux minutes'. Du coup, j'ai pris rouge".
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