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Pour les Experts, cette fois, pas question de rater la dernière marche

Laurent Vergne

Publié 27/01/2017 à 01:44 GMT+1

MONDIAL 2017 - L'équipe de France est en finale de son Championnat du monde. Six mois après la défaite contre le Danemark et la médaille d'argent au goût doux-amer, les Bleus ne veulent surtout pas revivre un dénouement aussi frustrant. Alors, très vite, ils ont mis cette demi-finale presque parfaite contre la Slovénie derrière eux.

Les Bleus savourent leur qualification pour la finale du Mondial.

Crédit: AFP

Perdre une finale, dans le sport de haut niveau, est probablement l’expérience la plus frustrante qui puisse exister. La performance reste marquante. Mais tutoyer le bonheur suprême d’aussi près, pour le voir vous glisser entre les doigts est la sensation la plus amère qui soit. Ce goût acre, l’équipe de France de handball l’a longtemps ignoré. Après son échec pour sa première finale planétaire, lors du Mondial 1993, elle n’avait plus trébuché sur la dernière marche. Jeux Olympiques, Mondial et Euro compris, les Bleus avaient remporté leurs neuf finales suivantes, de 1995 à 2015.
Puis l'été dernier, à Rio, lors des derniers Jeux, ils ont buté sur le Danemark pour finir en argent. Ce métal-là, à la couleur si inhabituelle, ce n'est pas pour eux. "Même si la médaille d'argent était belle, on avait tous fini très déçus", a rappelé Thierry Omeyer jeudi à l'AccorHotels Arena de Bercy. Alors, ce dénouement, au moment où ils viennent à nouveau de valider leur billet pour une nouvelle grande finale internationale, ils ne veulent surtout pas le revivre. Dans leur esprit, ce n’est pas même pas une option.
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Thierry Omeyer tombe dans les bras de Vincent Gérard

Crédit: Panoramic

On a savouré cinq minutes avec le public mais…
Ce succès contre la Slovénie jeudi en demi-finale ne peut donc rien constituer d’autre qu’une simple étape. A l’image de Valentin Porte, ils sont déjà passés à autre chose. "On a savouré cinq minutes avec le public à la fin du match, a confié l’ailier montpelliérain, mais dès le retour au vestiaire, je me suis déjà tourné vers la finale. Parce que, depuis les Jeux de Rio, je sais que la défaite est possible et finir sur une aussi grosse frustration, je ne veux surtout pas le revivre." "On a le droit de prendre quelques minutes pour vibrer et pour profiter, c'est bien normal, et il faut féliciter les gars, mais maintenant c’est loin d’être fini", renchérit le co-sélectionneur Guillaume Gille.
Ce constat est partagé par l'ensemble du groupe, des plus anciens aux plus jeunes. Des finales, Michaël Guigou en avait gagné à la pelle. Jusqu'à l'échec brésilien. A Rio, il n'avait pas caché sa frustration. Alors sa joie était particulièrement mesurée jeudi. "On est contents mais on a envie d'aller sur la plus haute marche du podium ce coup-ci, rappelle-t-il. On a envie de le faire avec notre public, de le partager comme ce soir mais cette fois-ci pour la plus belle des médailles." La plus belle, et même sans doute la seule qui le soit véritablement.
Timothey N'Guessan, lui, a une raison supplémentaire de ne pas vouloir autre chose que l'or. A 24 ans, il a disputé deux grandes compétitions avec les Experts : le Mondial 2013 et les Jeux de Rio. Deux compétitions que les Bleus n'ont pas remportées. "La dernière finale on l’a perdue aux J.O., et c'était dur, avoue-t-il. Il n'est pas question de perdre celle-là. Je n'ai vraiment pas envie de revivre une défaite."
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Luka Karabatic face à Mikkel Hansen lors de France - Danemark en finale des JO à Rio

Crédit: AFP

Toutes les finales, on veut les gagner, mais le fait de la jouer en France décuple encore l'envie d’aller la chercher
D'autant qu'elle est à domicile et si échouer aux portes du titre est douloureux, le fait d'être devant son public constitue dans ce cas de figure un facteur aggravant. Leurs cousins footeux le savent. "Toutes les finales, on veut les gagner, mais le fait de la jouer en France décuple encore l'envie d’aller la chercher", témoigne Guigou.
Cette finale, c'est tout ce qui les sépare encore de leur "sixième étoile". "60 minutes, mais 60 minutes de combat", prévient le pivot Cédric Sorhaindo. Peu importe l'adversaire. Norvège ou Croatie, il faudra répondre présent. "Comme d'habitude, reprend Sorhaindo, on attend de nous qu'on gagne. Mais il reste un gros match. La Norvège, ce ne sera pas la même qu'au premier tour. En finale, tout le monde repart à zéro en termes de détermination. Et la Croatie, on connait son expérience des grands rendez-vous. De toute façon, ça se jouera sur des détails."
Dès jeudi soir, alors que leurs supporters avaient à peine quitté Bercy, les Experts, eux, avaient déjà oublié la Slovénie. Parce qu'ils savent mieux que personne que si la dernière note de la symphonie est un couac, tout ce qui aura précédé ne résonnera plus de la même manière. "Seul compte le prochain match", conclut Guigou. Et c'est plus vrai que jamais quand le prochain match est, quoi qu'il arrive, le dernier. Celui qui déterminera le goût que leur laissera ce Mondial 2017.
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