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Le PSG Handball croque Dunkerque, comme tous ses dauphins de la D1 masculine

ParCarnet Sport

Mis à jour 09/11/2012 à 23:38 GMT+1

Montpellier, Chambéry, Dunkerque. En huit journées, le PSG a joué les trois grosses cylindrées du championnat au moment où celles-ci étaient devenues son dauphin. Pour les deux dernières, c’était même dans leur salle. Et à chaque fois, le PSG a pris soin de mettre les choses au point avec la manière : +14 contre Montpellier, +4 à Chambéry et +6 à Dunkerque.

Luc Abalo, PSG, 2012

Crédit: Eurosport

Pour ce déplacement dans le nord à Dunkerque vendredi, on pouvait toutefois nourrir quelques inquiétudes pour un PSG qui connaissait sa première période de doute. Contre Nantes, il a abandonné plus que son invincibilité toutes compétitions et matches de préparation confondus. Le PSG y a perdu la chance de gagner le Final Four de la Coupe de la Ligue à Toulouse et donc l’un des rares titres à sa disposition cette année. Il y a perdu aussi sa capacité à bien gérer les secondes périodes et à épuiser ses adversaires : quand Paris a pris les devants pour mener +3 à deux minutes de la fin, il était difficile d’envisager l’élimination. Deux possessions mal négociées et un but improbable de Maqueda sur coup franc après le coup de sifflet final… Le doute s’est instillé.
Surtout, le PSG a cassé cette belle dynamique au moment où les premiers pépins physiques sont apparus. Samuel Honrubia et Luc Abalo ont dû renoncer aux matches de qualification de l’équipe de France contre la Lituanie et en Turquie. Mikkel Hansen a probablement contracté une blessure au genou exigeant l’opération et une période de repos évaluée à six semaines. Tout ceci au moment où les internationaux étaient appelés à jouer en sélection et donc indisponibles pour Philippe Gardent. Jeudi, c'était la première fois cette année que la PSG affrontait des adversaires convaincus de pouvoir s’imposer.
Une attaque assurance tout risque
Alors que le handball français a construit ses plus beaux succès sur une défense acharnée capable d'épuiser et faire douter ses adversaires, le PSG de Philippe Gardent a une philosophie plus proche de celle de Zdenek Zeman. Il compte sur son festival offensif pour se permettre quelques imperfections défensives. Contre Nantes, il l’a payé cash quand l’attaque s’est enrayée. Mais en huit matches de championnat, la méthode fonctionne : une différence de buts de +74 et une moyenne stratosphérique de presque 36 buts inscrits par match.
Ce soir, le PSG n’y a pas dérogé. Il a inscrit exactement 36 buts… soit sa moyenne annuelle. Métronome. Alors que Vincent Gérard règne dans sa cage depuis le début de saison, il a souffert devant les artificiers parisiens ce soir à 16 / 52. Avec une défense amputée de Mohamed Mokrani et Christoffer Rambo, Dunkerque n’a jamais su ralentir la cadence parisienne (19 buts en première période, 17 en seconde) malgré quelques passages à vide parisiens (un 3-0 et un 4-0 concédés en moins de deux minutes) et peu de remontées de balle rapides ou de contre-attaques (si ce n’est les deux interceptions d’Ibrahima Diaw).
Pour ne rien arranger, les Dunkerquois ont trop souvent concédé des exclusions de deux minutes (voire quatre minutes pour Mickael Grocaut). Conscients qu’ils pouvaient s’imposer, ils ont trop bercé dans la nervosité. Sur leurs cinq exclusions temporaires, deux sont dues à des paroles déplacées suite à des décisions arbitrales.
D’un point de vue individuel, Luc Abalo (surtout au début) et Mladen Bojinovic (par la suite) ont tenu la baraque respectivement à 5/6 et 6/11 au moment où le PSG avait besoin d’accélérer. D’abord trop lent et englué dans la défense, Mikkel Hansen a semblé gêné par son genou et Antonio Garcia Robledo l’a bien suppléé à 2/4. Puis Mikkel Hansen est revenu, sur une jambe, imposer son talent et sa puissance à 6/10. A noter le match monstrueux de Robert Gunnarsson dans le secteur central à 5/8 et de nombreuses fautes provoquées. Ibrahima Diaw (3/5), Samuel Honrubia (5/8) et Marko Kopljar (4/7) ont livré offensivement un match sérieux dans la lignée du début de saison, mais un peu moins flamboyant qu’à l’habitude. Pour une fois, en revanche, Didier Dinart n’a inscrit aucun but ; il concède un gros retard désormais au classement des buteurs, ce qu’Ali Traoré ne manquera pas de souligner par un rire démoniaque !!!
On notera d’une part que le PSG a peu fait tourner son effectif durant ce match : ni Asgeir-Orn Hallgrimsson, ni Nicolas Claire, ni Jeffrey Mtima, ni Patrice Annonay n’ont joué et d’autre part que Marko Kopljar a souvent échangé son poste avec Luc Abalo afin que celui-ci fasse parler sa vitesse et sa vivacité sur la base arrière et dans la zone centrale.
Une défense toujours perfectible
Pourtant les Parisiens auraient pu à nouveau se faire surprendre après la réception de Nantes. En effet, la défense parisienne est toujours en chantier et il devient impératif de progresser désormais. On sait que les automatismes, notamment sur une 0-6, exigent du temps et du travail mais les joueurs de cette équipe sont tous très talentueux et très intelligents. Autour de l’expert Didier Dinart, on peut légitimement attendre de ce PSG que la défense franchisse un cap. Certes, une moyenne de 27 buts encaissés par match est loin d’être infamante. Certes, ce PSG a su mettre davantage d’intensité lors des gros matchs (24 buts concédés à Chambéry et contre Montpellier). Mais il faut davantage de régularité dans l’effort et peut-être développer une palette tactique de rechange quand l’attaque adverse commence à trouver trop de solutions. On a vu ce PSG évoluer ponctuellement en 1-5 avec un défenseur avancé (souvent Luc Abalo) ou avec une prise en strict, mais on aimerait les voir atteindre le niveau encore supérieur. Quand on sait le potentiel de cette équipe, il est logique d’être très exigeant. Surtout avec un trio (Didier Dinart, Ibrahima Diaw et Marko Kopljar) capable d’étouffer les meilleurs attaquants de France.
Hier soir, on pouvait d’autant plus se concentrer sur cette question que la défaite contre Nantes a servi de piqûre de rappel. Malgré un Jose Manuel Sierra stratosphérique dans la cage (31 arrêts dont 4 échecs nordistes sur jets de 7 mètres) et malgré un jeu offensif un peu stéréotypé des Dunkerquois (privés de Christoffer Rambo) oubliant trop souvent d’écarter vers les ailes ou précipitant trop les tirs, on a senti une défense parisienne un peu fébrile. Même en périodes d’infériorité numérique les Dunkerquois ont trouvé des solutions. Bien sûr Paris a su mettre le petit supplément d’intensité lorsque Dunkerque s’est rapproché à -2. Mais la difficulté, on le sait, c’est de maintenir ce niveau d’engagement et de concentration durant soixante minutes. C’est à notre sens le grand chantier de ce PSG Handball s’il veut tutoyer la perfection.
Nous noterons aussi que le club du PSG a essayé d’organiser pour la première fois un déplacement de supporters, notamment autour de son groupe de supporters (Le Huitième Homme) qui prend de plus en plus d’envergure et est appelé à jouer un rôle important lors des prochains matchs à la salle Coubertin contre Ivry et Créteil (les derbies franciliens). A l’image de son équipe, il se construit petit à petit et règle ses violons pour assurer l’ambiance avec qualité et intensité pendant la totalité des soixante minutes.
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