Pour Jérôme Fernandez, Florent Manaudou "n'est pas prêt" et il "pourrait se faire mal"
Mis à jour 27/09/2016 à 15:15 GMT+2
Jérôme Fernandez nous a donné des précisions sur le premier entraînement de Florent Manaudou à Aix-en-Provence. Mais l'entraîneur-joueur du club est réaliste : pour l'instant, le champion olympique 2012 du 50m est encore très loin de viser une reconversion professionnelle dans le sport de son enfance.
On a appris que Florent Manaudou s'était entraîné avec votre club d'Aix-en-Provence. Comment cela s'est-il déroulé ?
Jérôme Fernandez : Il est venu un samedi matin, il y a dix jours, pour faire un petit bilan avec moi, pour qu'on voie ensemble ses aptitudes. L'entraînement a duré environ une demi-heure. On a pu voir ses qualités de passes, de tirs, de dribbles. Il a aussi de grosses aptitudes physiques. Mais après ce premier bilan, je lui ai dit qu'il n'était pas prêt pour faire du handball. Pour une simple et bonne raison : c'est qu'il risque de se faire mal, notamment au niveau des membres inférieurs, aux chevilles et aux genoux.
Vous n'étiez que tous les deux ce jour-là ?
J.F. : Non, l'équipe était là-aussi. Et elle l'a regardé. On s'est fait des passes entre nous. Je l'ai fait tirer dans le but vide. J'ai pu voir ses attitudes de handballeur. Ça se voit qu'il a pratiqué dans sa jeunesse. Il est plutôt à l'aise avec le ballon, au dribble. Il a un bras aussi, il a de la force. Mais ça ne suffit pas de tirer fort. Il faut aussi savoir tirer dans les coins. Après, la coordination viendra rapidement, je pense.
Vous lui avez fixé un programme d'entraînement pour les semaines à venir ?
J. F. : Il m'a dit qu'il finissait sa saison de natation mais qu'il voulait aussi profiter des vacances. Donc on a prévu de se revoir à son retour, à la mi-octobre. Et à ce moment-là, on mettra en place un travail physique spécifique pour notre discipline. Quand il sera prêt physiquement, il pourra faire du handball. Mais pour l'instant, c'est dangereux. Et pour l'instant, il n'est pas prêt. L'objectif, c'est qu'il le soit début décembre pour faire un entraînement de handball normal, en groupe.
Lui s'est-il confié sur son réel désir de devenir handballeur ou prend-il ça à la rigolade ?
J. F. : Ah non, ce n'est pas de la rigolade. Pas du tout. Il est vraiment motivé. Il m'a même agréablement surpris par sa détermination à pratiquer ce sport. En revanche, il est lucide. Il sait très bien qu'aujourd'hui, il est loin du niveau professionnel et donc il est prêt à progresser. Car c'est un passionné. Après, vous dire aujourd'hui jusqu'où il peut aller, c'est impossible. Je n'en sais rien du tout.
Il y a un mois, vous nous aviez expliqué qu'il devait prendre de la masse…
J. F. : En fait, il doit renforcer ses membres inférieurs et notamment tout ce qui touche aux appuis latéraux. On voit qu'il n'a pas l'habitude de porter son corps, de sauter, de se déplacer sur un parquet. Son élément, c'est l'eau et ça se voit.
Après les Jeux, il a expliqué qu'il faisait une parenthèse, qu'il avait besoin de souffler. Vous l'avez senti fatigué par la natation ?
J. F. : Il m'a juste dit qu'il voulait faire autre chose, que son sport, c'était le handball et qu'il avait envie de le pratiquer. Moi, je lui ai proposé de l'aider car je vois bien qu'il est passionné. Je souhaite l'accompagner.
Comment le reste du groupe vit-il ce renfort éventuel ?
J. F. : Pour l'instant, les joueurs ont bien compris que ce n'était pas une recrue pour l'équipe première. Ils ont bien vu que Florent avait envie de faire du handball, mais que c'était plus un désir de sa part qu'un projet du club.
Et puis, ça permet de mettre la lumière sur Aix…
J. F. : Ça, c'est sûr (rires). Le fait de l'avoir à nos côtés fait qu'il y a beaucoup plus de médias qui s'intéressent à nous.
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