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Procès des paris suspects - La compagne de Nikola Karabatic tente de le dédouaner

Martin Mosnier

Mis à jour 16/06/2015 à 19:21 GMT+2

Géraldine Pillet, la compagne de Nikola Karabatic, a tout fait pour disculper la star du handball français au deuxième jour du procès des auteurs de paris suspects portant sur un match présumé truqué en 2012.

Nikola Karabatic

Crédit: AFP

"Je ne lui ai pas parlé de mes intentions" de parier: Géraldine Pillet, la compagne de Nikola Karabatic, a tenté mardi de dédouaner la star du handball français, au deuxième jour du procès des auteurs de paris suspects portant sur un match présumé truqué en 2012. "Je ne lui ai pas parlé de mes intentions (de parier) (...) Il se serait fermement opposé, parce que, lui, a une éthique", a-t-elle déclaré à la barre, ajoutant un peu plus tard qu'"il était inenvisageable de lui en parler".
Nikola Karabatic a toujours nié avoir eu connaissance des paris suspects pris sur le score à la mi-temps du match de première division du 12 mai 2012, entre le club breton Cesson, alors menacé de relégation, et le leader déjà champion Montpellier. Au moment où la Française des Jeux avait procédé à l'arrêt des paris, 102 300 euros (sur 104 887 euros) avaient été misés sur le fait que Cesson mènerait à la mi-temps. Une somme extravagante face aux 3 000 euros engagés en moyenne sur un match de handball. Mais un pari gagnant.
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Luka Karabatic à Montpellier

Crédit: AFP

"Pour l'appât du gain"

"Je l'ai fait pour le jeu, pour l'appât du gain", poursuit Géraldine Pillet, devant le tribunal correctionnel de Montpellier, qui doit juger pendant deux semaines seize prévenus dont les frères Nikola et Luka Karabatic. Elle était alors employée d'un grand hôtel, pour 900 euros par mois, à Paris. Grande et mince, la jeune femme aux longs cheveux bruns détachés, vêtue d'une chemisier blanc sur un jean sombre, raconte avoir été informée par la compagne de Luka Karabatic, Jennifer Priez, de leur intention de parier.
Mme Pillet répond parfois avec désinvolture au président, au procureur et aux avocats, alternant sourires et visage frondeur, sous les yeux de son compagnon, impassible, le regard sombre quand elle est mise en cause. Nikola Karabatic sera entendu mercredi par le tribunal. "Sortez-les mains de vos poches", lui ordonne le président Paul Baudoin. "Pourquoi avoir encaissé l'argent ?", l'interroge le procureur Patrick Desjardins, soulignant qu'elle "met en danger la carrière d'une super star du sport français".
"Je cherche à retirer parce que c'est mon argent. Nikola ne subvient pas à mes besoins, (...) je ne suis pas avec lui pour l'argent", se justifie-t-elle. Quant à l'application Parions sport téléchargée sur le smartphone de Nikola, elle confirme l'avoir installée car elle "connaît ses codes" et que c'est le premier téléphone qu'elle a trouvé.

"L'impression d'être un bandit"

Auparavant, Jennifer Priez a été entendue à la barre. Elle et Luka Karabatic ont reconnu pendant l'instruction avoir parié - elle 4 500 euros pour le compte de son compagnon, lui 3 900 euros directement - et avoir multiplié leurs mises par presque trois, la cote étant de 2,9 contre 1. "Ces motivations étaient celles d'un parieur qui avait envie de tenter un coup de poker", explique Jennifer Priez. "Il (Luka) m'a donné ses motivations, c'est un expert (...) J'ai confiance en lui, j'ai joué pour lui comme il aurait pu jouer pour moi", poursuit la jeune femme, les cheveux attachés et portant des lunettes à monture épaisse, chemisier blanc sur pantalon déchiré aux genoux.
Mme Priez a perdu son poste de présentatrice sur NRJ12 à la suite de cette affaire. Questionnée sur les raisons qui ont pu pousser son compagnon à lui demander de jouer ou sur l'heure des paris, elle se défend avec verve. "Je vous réponds si j'ai des réponses, sinon je ne vous réponds pas!" rétorque-t-elle au procureur qui la presse de questions.
"Il se doutait que ce n'était pas une chose à faire vis-à-vis de son équipe, du moins d'un point de vue moral", dit-elle encore. Depuis la loi du 1er février 2012, les joueurs ont l'interdiction, selon les règles établies par chaque fédération sportive, de parier sur leur propre sport, a fortiori sur leur propre équipe. Une obligation "contractuelle mais pas pénale", souligne l'avocat de Mme Priez, Me Mickaël Corbier.
Au moment où elle parie, Jennifer Priez envoie un SMS à Luka Karabatic, dans un autre bureau de tabac: "l'impression d'être un bandit", écrit-elle. La cour l'interroge sur ce SMS. "A quel moment j'ai dit ça? Je ne me rappelle plus...", répond-elle.
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