Procès des paris des handballeurs : "L'escroquerie n'existe que dans le fantasme du procureur"

"L'escroquerie n'existe que dans le fantasme d'un procureur (Brice Robin) qui est parti (à Marseille, NDLR)", a notamment affirmé Me Luc Abratkiewicz, défenseur du Serbe Mladen Bojinovic, considéré par l'accusation comme le pivot de l'affaire.

Lundi, le procureur de la République Patrick Desjardins a dénoncé une "tricherie en équipe". Il a requis des peines d'amendes comprises entre 7.500 euros et 80.000 euros, ainsi que des peines de prison avec sursis allant de trois à six mois contre les 16 prévenus, dont huit joueurs parmi lesquels la star Nikola Karabatic, poursuivis pour "escroquerie" ou "complicité".

Le 12 mai 2012, 102.300 euros ont été misés sur le fait que Cesson mènerait à la pause (15-12), soit quelque 300.000 euros de gains, au détriment de la Française des jeux (FDJ).

Parmi les reproches faits au magistrat, une conférence de presse juste, après les interpellations, et, selon les avocats, une mise en cause nominative des joueurs. Défenseur du gardien Mickaël Robin, Me Marc Gallix a ainsi dénoncé des "détails faux" donnés par le magistrat, affirmant que son client, qui n'a pas parié, n'avait rien à faire dans ce dossier.

L'autre cible pour la défense a été l'entraîneur de Montpellier, Patrice Canayer. Pour Me Abratkiewicz il a dit "n'importe quoi" pendant l'instruction alors que le parquet a voulu faire de ses déclarations des "paroles d'évangile". Comme mardi, les avocats ont insisté sur "l'absence de preuve", selon eux, du match truqué. De surcroît, a relevé Me Loïc Guérin pour Primoz Prost, dans ce dossier, "il n'y pas tous les ingrédients" juridiques de "la recette de l'escroquerie".

"Il faut siffler la fin de ce match judiciaire fou et coûteux", a affirmé Me Abratkiewicz au 8e jour d'audience. Fin du procès jeudi avec les plaidoiries des défenseurs de Nikola et Luka Karabatic ainsi que des compagnes de joueurs, tous absents depuis mardi. Le jugement devrait être mis en délibéré à la mi juillet.