Les Bleues à leur place

Les handballeuses de l'équipe de France, faciles vainqueurs de l'Ukraine (31-19) mercredi, se sont qualifiées pour le match de la 5e place de l'Euro samedi à Herning, un résultat presque inespéré après un début de compétition raté. La victoire en soirée des triple tenantes du titre et championnes olympiques norvégiennes sur les Néerlandaises (35-13) a levé la dernière incertitude qui planait sur leur participation.

"Après la première semaine, on n'aurait pas forcément parié là-dessus", rappelait l'arrière Camille Ayglon en reconnaissant tout de même une frustration: "Quand on voit notre deuxième semaine, on se dit que si on avait pas raté la première, on pourrait être en demies..." Mais après deux défaites inaugurales contre la Norvège (22-33) et surtout la Hongrie (18-21) qui ont marqué psychologiquement le groupe et plombé de manière quasi-définitive son objectif de demi-finales, les vice-championnes du monde sont montées en puissance et ont enchaîné les succès contre la Slovénie (29-19), les Pays-Bas (23-21), la Suède (22-21) et l'Ukraine.

Il lui reste un dernier match samedi, contre un adversaire qui sera connu jeudi. Ce devrait être le Monténégro, les triple championnes du monde russes ou la Croatie. L'humiliation, comme en 2004 (11e) et 2008 (14e) entre deux médailles de bronze (2002, 2006), est évitée et l'avenir simplifié en vue des qualifications pour les Jeux Olympiques de 2012. "Il fallait absolument gagner pour rester dans la course. On l'a bien fait, malgré quelques relâchements coupables en première mi-temps", soulignait l'entraîneur Olivier Krumbholz. Face à une équipe d'Ukraine limitée, les Bleues sont brièvement retombées dans leurs travers en milieu de première période (9-9, 20e), le temps de se faire peur après une entame de match réussie et que Krumbholz se fâche dans les vestiaires.

La deuxième période, conclue sur un 15-6, a été une formalité. Avec un collectif stable malgré les rotations, une Amandine Leynaud toujours sûre dans les buts (57% en 30 minutes) et avec une défense solidaire, l'écart n'a cessé de grandir. Grâce à un jeu plus équilibré et déployé vers les ailes où les Toulonnaises Siraba Dembélé (5 sur 5) et Audrey Deroin (5 sur 6) ont brillé et à l'impact retrouvé d'Allison Pineau (6 sur 6), les Bleues ont imposé le rythme et inscrit leur plus grand total de buts dans la compétition. "Cela démontre que l'équipe de France est forte physiquement, au moment où d'autres nations flanchent sérieusement", remarquait Krumbholz.

UKRAINE - FRANCE 19 - 31 (13-16)
Ukraine : Buteuses: Batkova (1), Pidpalova (6 dont 3 pen.), Sheyenko (1), Manaharova (2), Borshchenko (7), Shymkute (1 dont 1 pen.), Laiuk (1)
Gardiennes: Vlasenko (9 arrêts sur 23 tirs), Parhomenko (4 sur 21)

France : Buteuses: Goudjo (2), Kanto (1), Ayglon (3), Spincer (1 dont 1 pen.), Pineau (6), Mendy (1), Gnabouyou (2), Dembele (5), Deroin (5), Piejos (1), Signate (4)
Gardiennes: Leynaud (8 arrêts sur 15 tirs) , Darleux (8 sur 20)