Bénies soient les bosses !

Et si la belle histoire se répétait pour l'équipe de France de ski acrobatique ? Samedi, Sandra Laoura, tout juste remise de blessure (fracture de l'épaule à l'entraînement), avait décroché la première médaille tricolore à Turin à l'issue de la finale des bosses (3e et médaillée de bronze). Mercredi, sur la piste bosselé de Saulze d'Oulx, Guilbaut Colas défendra les chances françaises dans le concours masculin... et lui aussi relève de blessure !

Mâchoire fracturée à Noël, Colas a dû attendre la semaine dernière pour pouvoir skier enfin sans la prothèse qu'il devait porter en guise de protection... et décrocher une 9e place encourageante lors de l'étape de Coupe du monde de Spindleruv Mlyn , le 7 février.

C'est peu dire que sa mâchoire cassée n'a pas empêché Guilbaut Colas d'aiguiser son appétit de podium... Tout d'abord parce que le chef de file des bosses tricolores sait qu'il doit se montrer digne de ses prestigieux devanciers, notamment Edgar Grospiron, champion olympique de bosses pour la première apparition du freestyle aux Jeux, à Albertville en 1992, et médaillé de bronze deux ans plus tard à Lillehammer. En quatre rendez-vous olympiques, les "bosseurs" tricolores ne sont d'ailleurs rentrés bredouilles qu'à Nagano, en 1998.

Ensuite, Colas, 4e des championnats du monde de bosses l'an dernier, à 21 ans, a déjà montré qu'il savait répondre présent dans les grands rendez-vous.

Enfin, et même s'il n'est qu'un outsider à Turin, le Français sait que la compétition est très ouverte, vu le nombre de prétendants : l'Australien Dale Begg-Smith (leader de la Coupe du monde de bosses) l'Américain Toby Dawson (médaillé d'or aux derniers Mondiaux), et le Canadien Alexandre Bilodeau ont beau paraître au-dessus du lot, ils ne sont pas intouchables, pas plus que le Finlandais Janne Lahtela, champion olympique en titre.

Avec un seul passage en qualifications, et une seule manche en finale, le calcul n'est pas permis : il va falloir tout donner sur les 50 bosses et les deux tremplins du parcours. La fortune, comme toujours en ski acrobatique, sourira aux audacieux... et pourquoi pas, comme chez les dames, aux convalescents ?