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Le hockey à la folie

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/01/2011 à 22:23 GMT+1

Depuis 2008, chaque 1er janvier, deux équipes de la NHL s'affrontent en extérieur, à l'ancienne. Ce match, baptisé Winter Classic, a pris une importance considérable, dépassant toutes les espérances. Samedi, la 4e édition, entre Pittsburgh et Washington, est très attendue. Si le temps le permet...

2010 NHL Winter Classic Heinz Field Pittsburgh

Crédit: AFP

Dans le paysage du sport professionnel nord-américain, le hockey sur glace doit se battre pour se frayer un chemin. Ou, plus exactement, la NHL doit trouver le moyen d'exister face à ses consœurs du football (NFL), du baseball (MLB) ou du basket (NBA). Bien sûr, le hockey jouit d'une popularité exceptionnelle au Canada. Mais aujourd'hui, 24 des 30 équipes de la Ligue évoluent aux Etats-Unis et à quelques rares exceptions, comme Detroit, véritable ville de hockey, les franchises américaines souffrent d'un déficit d'image. Alors la NHL se creuse les méninges pour peser médiatiquement. Sa meilleur trouvaille, dans un passé récent, est sans conteste le Winter Classic.
Le concept porte en lui une double bonne idée, temporelle et situationnelle. Commençons par ce dernier point. Le Winter Classic est le seul match de toute la saison disputé en extérieur, dans un stade de football et de baseball. Il y a naturellement un intérêt économique, puisque un tel environnement permet de drainer jusqu'à 70.000 personnes, soit trois à quatre fois plus qu'un match en salle. Mais l'essentiel est ailleurs. En revenant à l'essence du jeu (le hockey fut d'abord un sport d'extérieur), le Winter Classic mêle habilement tradition et spectacle. Mike Komisarek, le défenseur de Toronto, a déjà joué ce type de rencontres, lorsqu'il était à l'université. "C'est presque magique. Le bruit de vos patins sur le glace ne font pas le même bruit. Le public est plus loin, ce qui créé un rapport différent avec le jeu, avec les joueurs. C'est une sensation uniqueet une façon de revenir en enfance."
Le Super Bowl du hockey
Pour les Canadiens, au fond, rien d'extraordinaire. Mais, plus surprenant, le public américain a été enthousiasmé par le projet. "Il y a un côté Norman Rockwell, explique Roy McGregor, historien du hockey sur glace. Le Winter Classic a su toucher une corde sensible en jouant sur le sentimentalisme, qui, au fond, est ancré en chaque amoureux du sport." Mais la date n'est pas étrangère non plus au succès du projet. Pour que la mayonnaise prenne, il fallait créer l'évènement. Après tout, ce n'est qu'un des 2460 matches de saison régulière. Les dirigeants de la NHL ne se sont pas trompés en optant pour le 1er janvier. Malgré la concurrence des finales de football universitaires, la période est relativement calme. Nous sommes juste avant le début des playoffs NFL, la NBA suit tranquillement son chemin et la MLB est en vacances. Parfait pour susciter l'intérêt d'un public plus large. "Au moment de la Coupe Stanley, au mois de juin, il y a trop de concurrence, entre les NBA Finals et la saison de baseball, reprend Roy McGregor. A part les Canadiens et la ou les villes américaines impliquées dans la finale, personne ne s'y intéresse vraiment. Alors que là, le jour de l'An, le public disponible est beaucoup plus large."
Le résultat a dépassé toutes les espérances. En seulement trois éditions, le Winter Classic est devenu le grand rendez-vous de la saison de hockey aux yeux du grand public, même si la Coupe Stanley, sportivement parlant, possède évidemment une aura différente. Mais le hockey sur glace tient enfin sa date évènement, comme Thanksgiving appartient au football ou la fête nationale, le 4 juillet, au baseball. Les sponsors affluent et Bridgestone, emballé, a mis le paquet pour sponsoriser l'évènement sur les 5 prochaines années. Roy McGregor, encore: "c'est incroyable de voir qu'en si peu de temps, ce match qui ne vaut que deux points et se retrouve perdu au milieu de la saison est presque devenu le Super Bowl du hockey. Et je pense que ce n'est qu'un début. Nous ne sommes qu'à la surface de ce que peut devenir ce rendez-vous."
Crosby contre Ovechkin
D'autant que cette année, la NHL a mis les petits plats dans les grands en mettant aux prises Pittsburgh à Washington, en Pennsylvanie, avec les deux plus grandes stars actuelles du jeu. D'un côté, Sidney Crosby. De l'autre, Alex Ovechkin. Penguins et Capitals évoluant dans la même conférence, le rêve de voir ces deux-là s'affronter avec la Coupe Stanley comme enjeu est nul aujourd'hui. Le Winter Classic offre une jolie compensation. La NHL espère ainsi battre les records d'audience des trois précédentes éditions, qui furent déjà de gros succès.
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alexander ovechkin sidney crosby

Crédit: AFP

Tout le monde attend fébrilement, car la météo pourrait gâcher la fête. Les fortes pluies annoncées sur Pittsburgh ont contraint les organisateurs à décaler la rencontre à 20h, heure locale, et une annulation n'est pas totalement à exclure. Mais si le ciel tient bon dans la nuit du Heinz Field, le Winter Classic se jouera pour la première fois en nocturne, lui offrant une exposition unique. "Je croise les doigts, avoue Mario Lemieux, légende des Pens dont il est aujourd'hui le propriétaire. Il faut que la météo tienne, quand je vois l'excitation des gens et l'enthousiasme autour de ce match, je me dis que ce serait terrible de ne pas jouer. Ça peut vraiment être l'évènement de l'année."
LES TROIS PREMIERES EDITIONS DU WINTER CLASSIC
1er janvier 2008
Buffalo-Pittsburgh: 1-2
Ralph Wilson Stadium
71.220 spectateurs
1er janvier 2009
Chicago-Detroit: 4-6
Wrigley Field
40818 spectateurs
1er janvier 2010
Boston-Philadelphie: 2-1
Fenway Park
38.112
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2008 NHL Winter Classic Buffalo

Crédit: AFP

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