Paris 2024 : Un an pour trouver la clé

ParAFP

Mis à jour 12/09/2016 à 15:42 GMT+2

Forte des leçons tirées de ses trois échecs en 25 ans, la candidature de Paris aux JO 2024 aborde son ultime année en position très favorable, toujours en quête du message rassembleur et universel qui touchera le CIO.

Paris 2024 a dévoilé son logo sur l'Arc de Triomphe.

Crédit: AFP

A un an tout juste du vote, prévu le 13 septembre 2017 à Lima, le paysage de la campagne pour 2024 est contrasté. Au coude à coude, Los Angeles et Paris, en dépit du contexte lié aux attentats des derniers mois, font figure de nets co-favoris pour les observateurs, loin devant Budapest et Rome.
Il y a douze ans, au même stade, c'est avec Londres que Paris rivalisait en tête des pronostics pour l'attribution des JO 2012. La physionomie du dossier a bien changé, techniquement et philosophiquement. Pour 2024, le centre de gravité des Jeux s'est déplacé vers la Seine-Saint-Denis, l'un des départements les plus jeunes et pauvres de France. Surtout, les sportifs ont évincé les politiques des premiers rangs pour conduire une campagne qui s'adresse à leurs pairs.
Deux photos publiées en Une du Times pendant les Jeux de Rio parlent d'elles-mêmes de cette mutation. Sur la première, en 2005, Chirac, Huchon - président de la Région Ile de France-, Delanoë - maire de Paris et président du Comité de candidature! -, costumes trois pièces gris triste, mènent la délégation de Paris-2012. Sur la seconde, un pupitre composé de Muriel Hurtis, Tony Estanguet, Anne Hidalgo, François Hollande, Teddy Riner... "Des femmes, des Blacks, de la diversité pour vanter les mérites de Paris. Et des cravates roses pour les hommes!", s'enthousiasme Bernard Lapasset, co-président du comité de candidature, ravi de ce coup de pub offert par les Anglais.

Mobiliser les Français

Si Paris 2024 séduit aujourd'hui, il ne lui en reste pas moins beaucoup d'obstacles à franchir. D'abord, celui du taux de popularité de son projet en France, mesuré à plusieurs reprises par le CIO ces prochains mois et crucial pour ses membres-électeurs. Une campagne de mobilisation va débuter dans les jours à venir pour convaincre les Français. Notamment que les jeux Olympiques ne sont pas forcément synonymes de gabegie et d'endettement au long cours, le principal frein à une adhésion populaire à la candidature.
Ensuite, c'est vers l'international que se tournera la campagne de communication après la remise du troisième et dernier dossier, le 3 février. Celle-là même qui avait pêché en 2005, quand les Parisiens s'étaient vus passer la ligne en tête avant même le vote. Trop franco-français, trop sûrs d'eux, à la différence de Londoniens ouverts sur l'extérieur et discrets dans leurs certitudes.
Aujourd'hui, le message à délivrer au monde, par le biais du CIO, est peaufiné avec soin dans le bureau présidentiel du Boulevard Haussmann par Bernard Lapasset, Tony Estanguet, les deux co-patrons, et Guy Drut, vieux briscard de l'institution olympique. Il inclut forcément des références aux menaces terroristes, principale préoccupation des membres du CIO à Rio, à l'évocation du dossier français.
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Teddy Riner, le 17 février, lors de la présentation officielle du dossier "Paris 2024"

Crédit: AFP

Indispensable lobbying

Au-delà de ce sujet, il s'agit de trouver "l'histoire qui convaincra les électeurs du CIO que c'est Paris qui peut amener le plus à l'olympisme", estime Tony Estanguet, l'homme providentiel de l'équipe de candidature, dont le statut de membre hyper actif du CIO va prendre toute son importance dans les mois à venir. Sur le plan purement technique, le rendez-vous de l'année à venir se situera à la mi-mai 2017, lorsque l'ex-athlète Frankie Fredericks et ses 12 collègues de la commission d'évaluation débarqueront dans la capitale pour inspecter les sites prévisionnels des Jeux, dont 95% existent déjà.
Paris et la France, associée à la candidature via les villes de province qui accueilleront le foot, dont Marseille, site des épreuves de voile, devront convaincre que le budget resserré dévolu aux infrastructures (3,2 milliards d'euros) est réaliste. Le rapport de cette commission sera déterminant. Médiocre, il plomberait les chances de la candidature. Bon, il ne serait pas un gage de succès. Il faudra ensuite une grande force de persuasion et une bonne dose de ce sport que les Français répugnent souvent à évoquer, le lobbying, pour faire pencher les voix du côté français dans un an au Pérou.
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