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A trois mois des jeux de Pyeongchang, la Russie reste au ban de l'antidopage

ParAFP

Publié 16/11/2017 à 08:37 GMT+1

JEUX OLYMPIQUES 2018 - L'Agence mondiale antidopage (AMA) a maintenu jeudi la suspension de l'agence nationale antidopage russe, une mauvaise nouvelle pour la Russie, qui ne sait pas encore si elle sera la bienvenue aux jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, dans moins de trois mois.

Le Gangneung Coastal Cluster

Crédit: Getty Images

S'il appartient au Comité international olympique (CIO) de se prononcer sur cette question des JO début décembre, Moscou aurait sans doute préféré une autre issue lors du conseil de fondation de l'AMA, qui a approuvé le maintien de la suspension sans vote formel, à Séoul.
Venus défendre leur position devant les membres du conseil, le ministre russe des Sports, Pavel Kolobkov, et le président du Comité olympique russe, Alexandre Joukov, sont repartis les visages fermés, sans faire de déclaration, sauf pour quelques médias russes choisis au préalable.
Rusada avait été suspendue en novembre 2015, au début du scandale qui a débouché sur la révélation d'un système de dopage impliquant de nombreux rouages de l'Etat russe, du ministère des Sports au service secret FSB, sur la période 2011-2015. Depuis, la nouvelle Rusada a rempli la grande majorité des critères fixés par l'AMA, dont le rôle est notamment de superviser le travail des structures antidopage dans chaque pays. L'agence mondiale avait même autorisé en juin Rusada à mener à nouveau des programmes de contrôle, sous tutelle.

Dopage d'Etat ?

Mais le gendarme mondial de l'antidopage attend toujours une reconnaissance claire par Moscou des conclusions accablantes du rapport commandé au juriste canadien Richard McLaren, notamment la dimension institutionnelle du dopage. Cette "reconnaissance sans conditions" est impossible, a répété jeudi Alexandre Joukov.
"Nous acceptons le fait que notre système national antidopage a échoué. Cet échec a été le résultat d'activités organisées par un groupe d'individus pour leur profit", a-t-il affirmé, visant entraîneurs et anciens responsables de Rusada ou du laboratoire de Moscou. "Mais nous réfutons totalement un système de dopage soutenu par l'Etat", a-t-il ajouté, en ligne avec la position des autorités russes.
"Qui donne ses instructions au FSB?", a alors questionné l'ancien patron de l'AMA, le Canadien Dick Pound, toujours membre du conseil de fondation. "Comment pouvons-nous avoir confiance dans le nouveau système s'il n'y a pas une réelle reconnaissance de ce qui s'est passé?", a abondé l'un des représentants des athlètes, l'ancien champion de skeleton Adam Pengilly.
Le président russe Vladimir Poutine a récemment suggéré que l'affaire était instrumentalisée par les Etats-Unis pour perturber la campagne présidentielle russe de mars, en créant du "mécontentement chez les amateurs de sport et les sportifs avec des accusations de prétendue participation et de responsabilité de l'Etat".

De Sotchi à Pyeongchang

L'AMA avait accentué la pression en fin de semaine dernière, en assurant disposer d'une base de données informatique contenant les détails des contrôles réalisés entre 2012 et 2015 au laboratoire de Moscou. De quoi dévoiler un peu plus ce qui se passait dans ce laboratoire. Et asseoir l'un des points clés du rapport McLaren, la "disparition" des contrôles positifs, ou comment les résultats partaient du labo au ministère russe des Sports, lequel les renvoyait avec l'ordre ou non de les "blanchir", avant de les enregistrer dans la base de l'AMA.
La décision de l'agence n'est pas un bon signe pour la Russie en vue des jeux d'hiver de Pyeongchang, même si à l'occasion des jeux de Rio 2016 le CIO avait ignoré la recommandation de l'AMA d'exclure la Russie en laissant le soin à chaque fédération sportive internationale de traiter cette question. Au niveau des jeux paralympiques, le Comité international paralympique a fait de la levée de la suspension de Rusada l'un des critères pour accepter la Russie.
Dans l'attente de sa décision, qui doit tomber en décembre, le CIO a prononcé les premières sanctions en lien avec les jeux d'hiver de Sotchi en 2014 : six fondeurs russes suspendus à vie et cinq médailles retirées sur les 33 remportées sur les bords de la mer Noire. Symbole de rayonnement pour la Russie, arrivée en tête au tableau des médailles, Sotchi est devenue l'épicentre du scandale, avec ses échantillons d'urine réputés inviolables mais quand même ouverts et trafiqués grâce à une méthode sophistiquée mise au point par le FSB, selon le rapport McLaren.
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