Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Andéol, Brésil-Argentine, Del Potro, mes premiers coups de cœur des Jeux

Laurent Vergne

Mis à jour 15/08/2016 à 05:51 GMT+2

JO RIO 206 – Avant l'entame de la dernière semaine, et pour reprendre notre souffle après la folle journée (et nuit) de dimanche, petit coup dans le rétro sur la première partie des Jeux de Rio. Voici les huit coups de cœur de notre envoyé spécial. Une sélection partiale et forcément partielle. N'hésitez pas à nous faire part des votres.

Emilie Andéol - Judo JO Rio 2016

Crédit: AFP

1. Le bonheur d'Emilie Andéol

La concomitance de son titre avec celui de Teddy Riner a rendu plus singulier encore le destin de ces deux champions. L'un, Riner, était tellement attendu. Emilie Andéol, elle, ne l'était guère. Même par elle, en tout cas pour le titre olympique. Au final, si Riner a écrit l'histoire et effectué un pas de plus dans la légende du judo et du sport français, et si, dans 20 ans, c'est probablement son sacre qui marquera le plus durablement, dans l'instant, le vrai coup de cœur, il était pour Emilie Andéol. Son bonheur si simple et si communicatif, sa générosité à la fois dans l'effort et dans le partage. On avait tous envie de la prendre dans nos bras.
picture

Emilie Andéol

Crédit: Panoramic

2. Le Brésil - Argentine en basket

Par grand bonheur pour moi, le match entre le Brésil et l'Argentine, samedi, est tombé à un moment un peu creux. J'ai donc pu me glisser dans l'Arena Carioca 2 et là, quel frisson ! Les tribunes des divers salles et stades sont loin d'être toujours remplis ici à Rio. Le prix de certains billets a été prohibitif pour une partie du public carioca. Mais quand le Brésil est concerné, à travers ses athlètes ou ses équipes, la foule répond présent, avec sa ferveur habituelle. Très honnêtement, j'ai rarement connu une atmosphère comme celle de ce Brésil-Argentine. Je discutais après coup avec un journaliste américain rompu à la NBA, il avait les yeux qui pétillaient. En prime, le match entre les deux rivaux sud-américains a été dingue, avec sa double prolongation. Le Brésil a fini par le perdre. "Le meilleur match du tournoi", dixit Nico Batum, qui n'en a pas perdu une miette. Il a bien eu raison.

3. Le tournoi de Juan Martin Del Potro

J'ai déjà eu l'occasion de l'évoquer ici mais Juan Martin Del Potro est vraiment une des histoires marquantes de cette première moitié de quinzaine à Rio. L'Argentin a été sevré de grandes victoires pendant trop longtemps. Le cœur et l'énergie déployés par l'ancien vainqueur de l'US Open ont même conquis le public brésilien. C'est dire... Sportivement parlant, il lui a fallu se fader Novak Djokovic au premier tour et Rafael Nadal en demi-finale, on peut donc dire que sa médaille d'argent n'est pas volée. Murray a été trop fort (et trop frais) pour lui en finale mais si la gloire est pour l'Ecossais, la médaille d'or de l'émotion est pour Del Potro.
picture

Juan Martin del Potro and Andy Murray embrace

Crédit: AFP

4. Le moral d'acier d'Aït Said

C'est une des images les plus terribles de ces Jeux. Blessé au saut lors des qualifications, le gymnaste français souffre d'une fracture de la jambe gauche. Une sale blessure, pas la première, pour le Français, décidément maudit de l'Olympisme puisqu'il avait déjà raté ceux de Londres pour une autre fracture, trois mois avant le rendez-vous dans la capitale britannique. Mais la force de caractère affichée par Aït Said a forcé l'admiration, et bien au-delà de nos frontières. Son message posté depuis son lit d'hôpital, après son opération à Rio, a été largement relayée par les médias étrangers. Aït Said a fait une promesse : revenir, une fois encore. Et être à Tokyo dans quatre ans. Si son corps est fragile, son mental, lui, est incassable.

5. Le tournoi de rugby à 7

L'arrivée d'un nouveau sport au programme olympique, c'est toujours un point d'interrogation. On intègre une famille avec la gaucherie d'un fils adoptif cherchant sa place en ayant peur de mal s'y prendre. Le golf, lui, a choisi une posture condescendante. Trop de moustiques, pas assez de fric, ont répondu en substance la plupart des stars des greens. Le rugby à 7, lui, à l'inverse, a parfaitement réussi son entrée. Format court et rapide, ultra-télégénique, emballant, vivant. Une réussite totale. Avec, en prime, le sacre des Fidjiens, parfaits ambassadeurs. Je ne suis pas sûr qu'on revoit très longtemps le golf au programme olympique, et personne ne le pleurera, à commencer par les golfeurs eux-mêmes visiblement. Mais le "7" a tout pour être définitivement adopté.

6. La cérémonie d'ouverture

Un tiers du budget de celle de Pékin. Et alors ? Alors, le secret d'une cérémonie d'ouverture vraiment réussie, ce n'est pas un show pyrotechnique. Faute de moyens démentiels, Fernando Meirelles et son équipe de directeurs artistiques ont misé sur l'authenticité et l'émotion. La place réservée à la musicalité, très prégnante, a fini de donner son identité à cette soirée qui avait transformé le Maracana, temple du football brésilien, en cathédrale du sport planétaire. On verra comment ces Jeux se terminent. Mais ils avaient été joliment lancés.

7. Les larmes d'Hugues Obry

Il n'y a pas que les athlètes qui pleurent de joie et de tristesse aux Jeux Olympiques. Pour les entraîneurs aussi, les montagnes russes émotionnelles, ça existe. On a beaucoup vu Hugues Obry pleurer cette semaine à l'Arena Carioca 3. A fleur de peau, le technicien national en charge de l'épée masculine a été gâté avec une médaille en individuelle et une autre, en or, par équipes. On l'a beaucoup vu se livrer, sur les quatre années écoulées. Les doutes, les engueulades, Grumier qui lui "casse les couilles", et c'était beau. Beau de voir un type à ce point amoureux de son sport et de ses athlètes. L'escrime française a réussi des bons Jeux. Ceux d'Obry ont été exceptionnels.

8. Gargaud adoubé par Estanguet

Un passage de témoin d'un champion olympique à l'autre. Tony Estanguet a longtemps été incontournable en C1 pour le canoë français. Le problème des gens incontournables, c'est qu'ils bouchent le passage. Denis Gargaud a été une victime collatérale des succès du triple champion olympique. Il lui a fallu attendre son heure. Elle est arrivée à Rio. Au-delà de son titre, mérité, c'est surtout le fait d'avoir vu Tony Estanguet auprès de lui toute la journée et, surtout, en tant que membre du CIO, lui passer sa médaille d'or autour du cou. Une des images fortes de ces Jeux pour la délégation française.
picture

Le céiste Denis Gargaud, champion olympique de canoë mardi 9 août 2016

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité